L'Osservatore Romano en langue française publie son 3000e numéro

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Par Mario Agnès et Jean-Michel Coulet

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ROME, Mardi 25 septembre 2007 (ZENIT.org) – « L’édition hebdomadaire en langue française est la plus ancienne des éditions de L’Osservatore Romano en langues étrangères », explique Mario Agnès.

« L’Osservatore Romano, un journal au service de l’évangélisation », titre aujourd’hui L’Osservatore Romano en langue française, à l’occasion de son 3000e numéro. En sous-titre on peut lire : « L’écho de la voix du Saint-Père et de l’Eglise dans le monde ».

Le directeur de L’Osservatore Romano, Mario Agnès, et le directeur de l’Edition française, Jean-Michel Coulet, font le point sur cette aventure hebdomadaire et internationale :

L’édition hebdomadaire en langue française est la plus ancienne des éditions de L’Osservatore Romano en langues étrangères et elle a ainsi ouvert en quelque sorte la voie aux autres dans la tâche de diffuser le Magistère sur les divers continents.

L’étape du numéro 3.000 est, par conséquent, une occasion de joie non seulement pour tous ceux qui collaborent à sa réalisation et, nous le croyons, pour ses nombreux lecteurs, mais aussi pour toute la famille de L’Osservatore Romano. Cette circonstance, en effet, permet d’évoquer avec satisfaction plus d’un demi siècle de service ininterrompu rendu au Pape et au Saint-Siège: un service qui vient se greffer sur une histoire longue de plus de 146 ans.

Une étape significative, par conséquent, mais qui n’est qu’une étape intermédiaire car dès aujourd’hui, l’on repart avec une vigueur et un enthousiasme renouvelés vers d’autres objectifs plus exigeants encore, en poursuivant avec fidélité dans la tâche délicate et enthousiasmante d’être l’écho de la voix du Saint-Père et de l’Eglise dans le monde.

Le souhait, et le voeu, que nous formons est que les lecteurs continuent de nous accompagner et de nous soutenir avec chaleur dans cette aventure commune, en nous aidant à faire toujours mieux.

Mario AGNES

L’Osservatore Romano apporte à travers le monde la Parole du Pape et l’Amour du Christ pour chaque homme. Réflexion à l’occasion du 3000e numéro de l’édition en langue française.

Il y a une quinzaine d’années, le Cardinal Van Thuân, dont nous venons de fêter le cinquième anniversaire de la mort, me conta une anecdote qui demeurera pour moi l’un des plus beaux témoignages pour notre journal: au cours de son emprisonnement dans les geôles de Vinh Quang au Viet Nam, sa mère, quand elle y était autorisée, lui apportait des paquets contenant de la nourriture ou des produits de première nécessité. Le contrôle était strict et les gardes examinaient les paquets avec rigueur. Aucun livre religieux, ni objet de piété n’était accepté, et pourtant, dans leur sévérité à vérifier le contenu, les gardes en oubliaient de vérifier le contenant: sa mère enveloppait le paquet dans l’édition française de L’Osservatore Romano, et les pages du journal ouvraient au pasteur emprisonné une fenêtre sur l’espérance, renforçant et nourrissant – selon ses propres termes – ce lien indestructible qui le liait à l’Eglise du Christ et au Successeur de Pierre. Quel témoignage plus fort pouvons-nous recevoir à la rédaction? Et si nous n’avions qu’un lecteur, ne vaudrait-il pas la peine de servir uniquement celui-là? De lui faire parvenir, où qu’il se trouve, et quelle que soit sa situation, la parole du Pape, de l’Eglise, de partager avec lui l’Amour du Christ qui unit et qui n’abandonne personne, qui ne laisse jamais seul? Car nombreux sont les pasteurs et les missionnaires isolés dans notre monde…
Telle est la mission prioritaire que s’assigne L’Osservatore Romano en langue française: établir un lien de profonde communion entre la Chaire de Pierre et les Eglises locales, entre le Pape et les hommes, entre tous les chrétiens. Vivre à la suite du Pape, c’est s’engager à défendre fidèlement la parole de Vérité, à partager l’Amour du Christ pour chaque homme, où qu’il se trouve.

Quelques repères historiques

L’Osservatore Romano en langue française est le « fils » du quotidien italien dont il a pris le nom, et d’où il puise sa matière première. Depuis 1861, date de sa création, le quotidien italien est paru sans discontinuité et vient de fêter ses 146 ans d’existence (cf. ORLF n. 41 du 10 octobre 2006).

C’est à l’approche de l’Année sainte de 1950 que le Pape Pie XII et son substitut, Mgr Gian Battista Montini, se préoccupent de s’adresser aux lecteurs dans leur langue vernaculaire. Ils décident de tenter l’expérience d’éditions de L’Osservatore Romano en d’autres langues que la langue italienne. La langue française servira d’essai à cette expérience. Et c’est ainsi qu’en septembre et en octobre 1949, se tiennent dans le bureau du Substitut et sous sa présidence, des réunions de préparation au lancement du journal. Le premier numéro de L’Osservatore Romano en langue française sortira le 16 décembre 1949. La rédaction a alors son siège à l’Imprimerie Saint-Paul à Issy-les-Moulineaux. C’est le 26 janvier 1951 qu’elle s’installe définitivement dans la Cité du Vatican, où se trouvent encore ses bureaux, ses services techniques et administratifs.

En 1951, une édition en langue espagnole voit le jour, à Buenos Aires, en Argentine, qui s’établira au Vatican en 1969. Elle vient de fêter son deux millième numéro.

1968 voit naître l’édition hebdomadaire en langue anglaise (qui a récemment fêté elle aussi son deux millième numéro); 1969, l’édition en langue portugaise; 1971, l’édition en langue allemande, tandis qu’après l’élection de Jean-Paul II naîtra une édition mensuelle en langue polonaise.

Ainsi, de Pie IX à Benoît XVI, L’Osservatore Romano ne cesse de s’ouvrir au monde dans la diversité de ses langues, reflétant l’universalité de l’Eglise et du Saint-Siège.

L’écho de la parole du Pape

Tout au long de cet itinéraire aux côtés des Papes, de Pie XII à Benoît XVI, L’ORLF a eu pour seul souci de se faire l’écho, le porte-parole fidèle de l’enseignement du Successeur de Pierre. L’importance de la place de L’ORLF dans le large éventail actuel de la presse écrite réside précisément dans cette fidélité et dans l’authenticité de ses écrits. Semaine après semaine, depuis plus de 58 ans, le journal transmet avec une rigoureuse exactitude à ses lecteurs l’intégralité des homélies et des discours (lors des Visites ad limina des évêques, des présentations de Lettres de Créance des Ambassadeurs…) prononcés par le Pape, les catéchèses du mercredi, les méditations de l’Angelus, mais aussi tous les grands textes du Magistère comme les Encycliques, les Exhortations et Lettres apostoliques…

L’ORLF suit également tous les voyages pontificaux, et cela depuis le premier voyage pontifical hors des frontières italiennes effectué par Paul VI en Terre Sainte en 1964, jusqu’au dernier pèlerinage de Benoît XVI en Autriche, ainsi que les différentes visites pastorales en Italie et, bien sûr, dans le diocèse de Rome, dont le Pape est l’Evêque.

L’ORLF est également présent lors des grandes rencontres internationales. On pense surtout aux Journées mondiales de la Jeunesse inaugurées par Jean-Paul II, ou aux rencontres internationales des familles. Il publie également l’intégralité des interventions lors des Synodes, y compris les documents qui y sont liés (lineamenta, Instrumentum laboris, Relatio…), que l’on ne trouve pas dans la presse spécialisée. Autant de documents précieux pour les pasteurs dans leur diocèse: je pense notamment à l’Afrique (Burundi, Rwanda, Bénin, Congo…), aux Caraïbes (Haïti…), à l’Asie (Viet Nam…) qui se sentent souvent éloignés de Rome et des autres Eglises locales.

L’ORLF, c’est aussi la préparation spirituelle des fidèles à de grands moments de la vie de l’Eglise universelle comme, par exemple, les béatifications ou les canonisations, ou encore
les grandes fêtes liturgiques comme Noël, Pâques, mais aussi le Temps de l’Avent, le Carême…

Notre édition s’attache également à présenter l’activité du Saint-Siège et de la Curie Romaine, à travers les différents Conseils et Congrégations, dont le rôle est d’aider le Pape dans son service à l’Eglise universelle. La présence du Saint-Siège au sein des Organisations internationales (Nations unies et Institutions spécialisées, OSCE…) fait l’objet d’un souci particulier dans notre journal, qui publie régulièrement les interventions des Observateurs permanents et des chefs de délégations aux Conférences. La spécificité de notre édition se traduit également par la publication d’articles et de célébrations propres au monde francophone.

Le journal constitue donc une source de documentation riche, précise et authentique pour la prédication des prêtres, ainsi que pour la connaissance et le ressourcement des fidèles. Pour de nombreuses personnes, religieux et laïcs, en particulier pour ceux qui vivent leur foi dans des conditions difficiles, c’est aussi une parole d’espérance, de vérité et d’unité.

Il est important de noter aussi le rôle que joue l’OR en tant qu’archives. Nombreux sont les chercheurs qui viennent étudier les Archives du journal aussi bien pour des recherches sur la vie de l’Eglise, la position des Papes dans un domaine particulier, que pour retrouver des textes anciens qui éclaireront des événements actuels. D’ailleurs, dans ses discours, le Saint-Père fait de nombreuses références à des documents et discours de son Magistère ou de celui de ses prédécesseurs que l’on retrouve dans l’OR.

Qui sont nos lecteurs?

Le courrier des lecteurs est un encouragement quotidien: nombreux sont ceux qui nous écrivent du continent africain, mais aussi d’Asie, ou de régions comme le Caucase ou le Moyen-Orient, le Liban ou la Terre Sainte, nous apportant des témoignages précieux.

L’ORLF est lu dans 137 pays, du Kazakhstan au Liberia, du Canada à l’Afrique du Sud. Les critères qui ont été à l’origine de sa création, comme le monde francophone, sont aujourd’hui dépassés pour s’étendre à un large public francophile. Notre lectorat se compose de nombreux prêtres, communautés de religieux et de religieuses, mouvements apostoliques et institutions ecclésiales, mais aussi de particuliers qui ont à coeur de suivre les enseignements du Pape.

En outre, une part importante de notre lectorat est constituée d’hommes politiques, de diplomates accrédités auprès du Saint-Siège ou auprès d’autres Etats, catholiques ou non, présents dans le monde, ainsi que des journalistes, qui savent qu’ils trouveront dans L’ORLF la pensée exacte du Pape sur un sujet particulier.

Et puis, quelle grande satisfaction pour nous d’apprendre que L’ORLF est lu dans les monastères lors des temps de récréation ou des repas, telle une nourriture spirituelle…

Conclusion

Chers lecteurs, c’est avant tout vers vous que se tournent aujourd’hui nos pensées, pour vous remercier de votre soutien. Vous le savez, l’ORLF rapproche le lecteur de ses frères qui sont éloignés et qu’il peut porter dans la prière. Il contribue à tisser à travers l’Eglise un réseau fraternel, manifestant par là que l’Eglise est le Corps vivant du Christ. Instrument de diffusion de la parole du Pape, L’ORLF véhicule un message de solidarité entre les hommes. A travers sept éditions en langues, L’OR ouvre la voie pour rencontrer l’Autre et édifier, sur la base de la Vérité annoncée, une culture de paix, une culture de l’Amour comme nous le rappelle Benoît XVI dans son Encyclique Deus caritas est, dans le respect de la diversité de toutes les cultures. Puisse-t-il poursuivre cette vocation au service du Saint-Père Benoît XVI et toujours porter sa parole évangélisatrice au-delà des frontières avec le même enthousiasme et la même exigence de vérité!

Jean-Michel COULET

© L’Osservatore Romano – 25 septembre 2007

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ZENIT Staff

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