L’Institut Sophia, pour « envisager la vie avec plus d’espérance »

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Une année à Bruxelles

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ROME, Vendredi 6 mai 2011 (ZENIT.org) – « Envisager la vie avec plus de paix, plus d’espérance et de confiance, comme un chemin simple et beau, riche des découvertes qu’ils ont faites » : c’est l’un des fruits d’un an passé à l’Institut Sophia de Bruxelles, indique Véronique Bontemps.

Laetitia de Chaillé  a interviewé pour Zenit Véronique Bontemps, l’une des responsables de l’Institut Sophia. Pour l’année 2011-2012, on peut s’incrire en ligne sur le site Internet de l’Institut.

Laetitia de Chaillé – Comment les jeunes ont-ils connu « l’année Sophia » ?

Véronique Bontemps – Chacun a sa propre réponse : une amie, un évêque, une visite à la résidence étudiante (kot Sophia), un article, une affiche, une visite sur le site internet…Vraiment les chemins de l’Esprit sont variés. Mais tous ont été attirés par la « solidité » du cursus, par le programme d’études, par le cadre d’étude (accompagnants), et l’équilibre de l’année qui invite à l’épanouissement spirituel et intellectuel. Les matières enseignées, à raison de 20 heures par semaine, sont la philosophie, la métaphysique, l’Ecriture sainte, et la bioéthique. Que rêver de mieux comme repères pour les jeunes qui cherchent le sens profond de leur vie dans un monde éclaté ?

Comment se passe une journée type pour un étudiant ?

Chaque jour est bien différent et particulier. Quatre jours sur cinq, la journée commence par la prière communautaire à 7h, puis petit-déjeuner et départ pour l’IET (Institut d’Etudes Théologiques). Ensuite, cours et étude, avec participation, si on le souhaite, à la messe à midi. Enfin, le soir, retour au kot, temps personnel, repas, prière du soir et repos. Mais il arrive régulièrement que la vie communautaire remplisse la soirée de façon assez spontanée et joyeuse. Le jeudi, la matinée est consacrée à un service social, que ce soit avec des personnes handicapées, des plus pauvres, des plus âgées… Le jeudi soir, c’est ce qu’on appelle la « soirée Sophia ». La soirée commence par une eucharistie animée par Sophia dans le kot, puis un repas communautaire et un enseignement par le prêtre, différent chaque semaine. La vie est finalement bien remplie et chaque jour, chacun tend à s’ouvrir à ce qui est donné et à faire fructifier ce qu’il reçoit (cours, rencontre, …).

Mais n’est-ce pas quand même un peu perdre une année de sa vie, prendre du retard dans ses études ?

Les jeunes vous répondront très spontanément à cette question. Pour eux, c’est loin d’être une année perdue car cette année aide justement à ne pas perdre son temps dans ce qu’on va vivre après. Cette année permet vraiment de se former personnellement. Chacun apprend beaucoup sur l’homme, la société, Dieu, la vie en général, et puis, sur lui-même. L’accompagnement spirituel est une chance aussi. Si cette année permet d’être ensuite capable d’assumer les choix à poser, de mieux se connaître, d’être plus stable et solide moralement et dans sa foi, alors, on peut croire que tout est gagné. Et qui ne préfèrerait pas gagner une année plutôt que de perdre son temps parce qu’il a fait un choix d’étude, de vie… sans se connaître, sans connaître ses capacités et ce qui le passionne réellement ? Certes, on peut grandir sans s’arrêter dans ses études, mais c’est bon aussi de se poser un peu dans la paix. C’est comme la prière, ça ne « sert » à rien mais c’est bon pour la vie intérieure. Dans un monde qui « presse » il est important de prendre des temps où l’on peut faire des choix véritablement libres, éclairés par la grâce de Dieu. C’est un pari pour la joie au quotidien.

Ces jeunes sont venus se former à l’écoute de la parole de Dieu ; ils sont venus renforcer les fondements de leur vie, de leur foi. Ils sont venus chercher la volonté de Dieu sur leur vie pour trouver la paix.

A mi parcours, ne sont-ils pas quelquefois déçus ?

Non, vraiment très enthousiastes, même si une telle expérience ne se fait pas sans difficultés. Une paix et une joie intérieures jaillissent et une confiance plus grande en l’avenir pour chacun. Certains ont appris la rigueur, l’exigence du travail intellectuel, l’investissement personnel constant. D’autres ont découvert la beauté de l’intelligence au service de la foi, qui unifie toute la vie.

Les jeunes réalisent la chance qu’ils ont de vivre une telle année. Certains de leurs amis les envient, d’autres ne comprennent pas bien et sentent un décalage par rapport à ce qu’ils entendent dans le monde.

La vie communautaire est une dimension importante du projet. Qu’est-ce que cela leur apporte ?

Comme ils sont fort différents, cela leur apprend à faire des concessions, à être à l’écoute de l’autre, à découvrir d’autres sensibilités dans la foi, à prendre soin des autres dans les petits gestes quotidiens, à devenir humble… Les jeunes reconnaissent que ce n’est pas toujours facile car il suffit d’être un peu fatigué pour avoir du mal à respecter l’autre, à l’aimer même lorsqu’il dérange… bref, c’est le chemin de l’amour au quotidien qui est beau mais exigeant.

La prière quotidienne avec les autres jeunes, est-ce important ?

Oui, c’est pour eux une source de paix et de joie qui rend la vie communautaire plus profonde. Cela les encourage à ne pas passer un jour sans prier, à remettre leur vie entre les mains du Christ, à se porter dans la prière…On peut dire que c’est vital pour eux.

Chaque jeudi soir, ils rencontrent un prêtre différent sur un thème différent ; qu’est-ce que cela leur apporte ?

Ils rencontrent l’église dans sa diversité. Ils reçoivent un enseignement riche et varié, souvent très concret et ils peuvent poser leur question en confiance. Ils peuvent aussi inviter d’autres jeunes à y participer ponctuellement et ainsi témoigner de leur foi dans un climat simple et convivial.

C’est sans doute un encouragement pour le prêtre dans son ministère de voir des jeunes chrétiens qui cherchent à mieux vivre du Christ.

Comment envisagent-ils la vie après l’année Sophia ?

Ils disent envisager la vie avec plus de paix, plus d’espérance et de confiance, comme un chemin simple et beau, riche des découvertes qu’ils ont faites. Ils ont souvent acquis aussi un meilleur esprit de discernement.

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ZENIT Staff

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