L’immigration hispanique, une opportunité pour l’Eglise aux Etats-Unis

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Le journaliste John Thavis commente les propos de Carl Anderson

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ROME, Jeudi 17 décembre 2009 (ZENIT.org) – Tandis que les chrétiens d’Amérique se préparaient à célébrer, le 12 décembre dernier, leur « impératrice », Notre-Dame de Guadalupe, la présence accrue des hispaniques aux Etats-Unis a été présentée à Rome comme une opportunité pour l’Eglise. 

Les implications de ce phénomène démographique et migratoire ont été soulignées par le responsable à Rome de l’agence américaine Catholic News Service, John Thavis, lors de la présentation, mercredi dernier, du livre de Carl Anderson, chevalier suprême des Chevaliers de Colomb, « Une civilisation de l’amour » (Librairie éditrice vaticane). 

Selon le secrétariat pour les Affaires hispaniques de la conférence des évêques catholiques américains, les hispaniques/latins représentent plus de 35% de tous les catholiques des Etats-Unis. 

Depuis 1960, ils ont contribué à 70% à la croissance de l’Eglise catholique aux Etats-Unis, et plus de 50% de tous les catholiques américains de moins de 25 ans sont d’origines hispaniques/latines.  Plus des deux tiers (68%) de tous les hispaniques/latins des Etats Unis (45.5 millions en juillet 2007) se considèrent des catholiques romains. 

L’aspect le plus significatif est toutefois le fait que l’on calcule que d’ici 2050 la population hispanique/latine franchira le seuil des 102,6 millions.

Le défi de l’immigration

Carl Anderson, reçu en audience jeudi dernier par Benoît XVI, considère au neuvième chapitre de son livre, consacré au continent américain, que « la solution au problème de l’immigration est d’une importance extrême pour l’Eglise catholique dans cet hémisphère et dans le reste du monde ». 

« Nous ne résoudrons jamais la question de l’immigration si nous ne remédions pas à la terrible disparité économique entre les Etats-Unis et les pays proches du sud », a-t-il ajouté.

« Il s’agit d’accroitre nos efforts, en tant que nation, vis à vis du Mexique et des pays d’Amérique latine. Les catholiques des deux pays doivent trouver ensemble une solution aux problèmes de la pauvreté et promouvoir des opportunités d’ordre éducatif et économique, pour les pauvres de ces régions ». 

« C’est une responsabilité particulière qui revient à tous les catholiques des Etats-Unis, notamment aux leaders du monde des affaires et des finances, et nous ne saurions attendre des solutions politiques pour assumer cet engagement ». 

Un facteur positif pour l’Eglise

Commentant ces réflexions, John Thavis a expliqué que le livre de Carl Anderson « invite les catholiques américains à réfléchir sur leur attitude envers les immigrés provenant d’Amérique latine, dont beaucoup sont clandestins ».

« Il dit que l’Eglise ne peut témoigner de l’Evangile si ses membres regardent ces immigrés d’un œil hostile. Il se demande si la population catholique plus aisée a déjà oublié que c’est la pauvreté qui a  conduit leurs prédécesseurs européens aux Etats-Unis ».  

« Il souligne que cette influence hispanique est en effet un facteur positif pour l’Eglise. Elle peut rajeunir des paroisses là où la vie paroissiale est en voie de disparition », a ajouté John Thavis, considéré comme un des correspondants les plus importants à Rome. 

« Carl Anderson conclut que l’avenir de l’Eglise catholique aux Etats-Unis est irrévocablement lié à l’avenir de la communauté hispanique. Il n’est pas le seul à reconnaître l’impact à long terme de l’immigration, mais il est intéressant que lui, qui est aussi un homme d’affaires, ne réduise pas l’avenir de l’Eglise à l’efficience de son ‘marketing strategy‘ ou prétende que l’Eglise doit se réinventer pour attirer et retenir ses fidèles ».

« Au contraire, il trouve dans la religiosité du peuple latino-américain et dans sa culture traditionnelle de la vie, une base solide pour l’avenir », a souligné John Thavis. 

La JMJ, un rendez-vous clef

Dans des déclarations recueillies par ZENIT, Carl Anderson a estimé que dans le contexte actuel du continent et du monde, la Journée mondiale de la jeunesse, que Benoît XVI a convoquée à Madrid pour août 2011, a une importance particulière pour la nouvelle évangélisation. 

« Le seul fait que cette Journée ait lieu en Espagne, a expliqué le chevalier suprême des Chevaliers de Colomb, suscite un intérêt immense dans toute l’Amérique latine, et donc au sein même de l’Eglise des Etats-Unis ». 

Jesús Colina 

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ZENIT Staff

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