L’idéologie inhumaine qui engendra les Laogai chinois

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Harry Wu raconte les crimes du régime chinois

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ROME, Mardi 25 Août 2009 (ZENIT.org) – Il a été condamné à perpétuité parce qu’il était catholique et qu’il avait osé critiquer l’intervention militaire soviétique en Hongrie mais l’injustice de la condamnation et 19 années de camp de travail forcé (Laogai) ne l’ont pas fait fléchir.

Dimanche 23 août, au Meeting de Rimini (Italie), Harry Wu, président de la Laogai Research Foundation, a raconté son histoire et a expliqué la cruauté de l’idéologie communiste qui gouverne la Chine.

Wu a dénoncé la politique d’avortements forcés et de stérilisation, l’utilisation des camps de travaux forcés, le commerce d’organes des condamnés à mort et des détenus, la persécution contre la religion catholique et les autres religions.

Au cours de la conférence de presse de présentation du Meeting, Wu Nongda, devenu Harry Wu quand il a obtenu la citoyenneté américaine, a précisé qu’en République populaire de Chine, « le catholicisme est encore illégal ».

« Tous les temples et les églises – a-t-il ajouté – sont propriété du gouvernement. La religion d’Etat est le communisme. C’est le gouvernement qui nomme les évêques et qui, d’ici peu, cherchera aussi à nommer le pape ».

Wu est né à Shanghai en 1937 dans une famille aisée. En 1949, le parti communiste prend le pouvoir, instaurant une dictature qui dure aujourd’hui depuis 60 ans.

A l’âge de 12 ans, Wu devient catholique, « mais je ne me rendais pas compte que c’était un problème », a-t-il commenté.

A 20 ans, il avait une petite amie et était devenu capitaine de l’équipe de base-ball. Sa vie changea quand il décida d’organiser une conférence sur le communisme et qu’il se hasarda à poser une question sur les événements en Hongrie, quand les soviétiques réprimèrent militairement la révolte populaire.

En 1960, à peine diplômé et dans l’attente d’un emploi, il fut arrêté par la police qui lui fit signer un document « en cachant avec la main le haut de la feuille ». Il fut arrêté et transporté dans des camps de travail sans connaître les motifs de son accusation.

Ce furent les gardes des camps de travail qui lui communiquèrent qu’il était condamné à perpétuité.

Le monde s’écroula autour de lui et à plusieurs reprises, il pensa qu’il valait peut-être mieux se laisser mourir, comme le faisaient de nombreux détenus dans les camps de travail.

Pendant 19 ans, Wu fut détenu dans 12 camps différents, sans aucune visite d’ami, de parent ou de connaissance. En 1976, Mao Tse Dong meurt et trois ans plus tard, Wu est relâché.

Il s’enfuit aux Etats-Unis. Pendant plusieurs années, il vécut sans réussir à raconter ce qui lui était arrivé. Puis le Sénat américain lui commanda un travail de recherche sur les camps chinois connus sous le nom de Laogai, abréviation du chinois laodong gaizao, qui signifie ‘réforme par le travail’.

Et ainsi, en plus de raconter son histoire, il découvre qu’il existe 1000 camps de prisonniers où des millions de condamnés travaillent gratuitement par tour de 12 heures, produisant des marchandises ensuite distribuées sur les marchés du monde entier.

Des chiffres et des témoignages parlent de 50 millions de victimes dans les camps de travail.

Dans les Laogai, les condamnés sont aussi « rééduqués », a expliqué Wu, dans le sens où « les membres du Parti veulent rééduquer tout un peuple à son idéologie ». Parmi les nombreux crimes du régime, Wu a raconté le massacre d’enfants. En Chine, en effet, toutes les femmes sont soumises à la politique de l’enfant unique.

La politique de planification familiale chinoise prive les citoyens de la plus fondamentale des libertés : la liberté de procréer. Les mesures punitives prévues pour les transgresseurs sont terribles et prévoient des stérilisations et des avortements forcés, des passages à tabac, des destructions d’habitations, des licenciements.

L’utilisation utilitariste des citoyens par le régime chinois en arrive aussi à la production et au commerce d’organes.

Rien qu’en 2006, selon Wu, 30 000 opérations de transplantations d’organes ont eu lieu en Chine. « 95 % de ces organes – a-t-il révélé – proviennent de personnes condamnées à mort ». La Chine est le pays comptant le plus grand nombre d’exécutions au monde.

Vingt ans après la révolte de Tien An Men, Harry Wu parcourt le monde pour faire connaître les crimes de la dictature chinoise.

Parmi ses livres publiés en français figurent : Le goulag chinois (Dagorno,1966), Vents amers (Bleu de Chine, 1994), Retour au laogai (Belfond, 1996), Danse pas avec la Chine (Indigène, 2000).

Antonio Gaspari

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ZENIT Staff

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