L'Evangile s'annonce avec douceur, sans condamnation

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Messe pour la canonisation de Pierre Favre

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Le pape François exhorte à évangéliser « avec douceur, avec fraternité, avec amour » et non pas avec « des coups de bâton inquisiteurs, de condamnation ».

En action de grâce pour la canonisation du jésuite français Pierre Favre, le pape a célébré une messe en l’église du Gesù à Rome, ce vendredi 3 janvier, fête du Saint Nom de Jésus (cf. Zenit du 2 janvier 2014).

Le culte liturgique du bienheureux savoyard, cofondateur des jésuites, a été étendu à l’Église universelle le 17 décembre dernier (cf. Zenit du 18 décembre 2013).

Pour marquer l’événement, le pape était entouré de plus de 300 jésuites, du cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, du cardinal Agostino Vallini, vicaire général du pape pour le diocèse de Rome, de Mgr Yves Boivineau, évêque d’Annecy, diocèse d’origine du père Favre et son vicaire général le P. Alain Fournier-Bidoz ainsi que du préposé général des jésuites, le P. Adolfo Nicolás.

Durant son homélie, le pape a mis en garde contre « la tentation de lier l’annonce de l’Évangile aux coups de bâton inquisiteurs, de condamnation. Non, l’Évangile s’annonce avec douceur, avec fraternité, avec amour ».

Il a médité sur la vocation des jésuites : « Nous autres, jésuites, nous voulons être appelés du nom de Jésus, nous battre sous l’étendard de sa Croix », et cela signifie « avoir les mêmes sentiments que le Christ, penser comme lui, aimer comme lui, voir comme lui, marcher comme lui ».

Et tout comme le Christ « s’est anéanti par amour », les jésuites doivent être « disposés à s’anéantir », « à être des ‘anéantis’ », c’est-à-dire « des hommes qui ne vivent pas centrés sur eux-mêmes » : « si Dieu n’est pas au centre, la Compagnie s’égare », a-t-il mis en garde.

Le pape a encouragé, sur le modèle de Pierre Favre, à « conserver l’inquiétude de la recherche » car sans inquiétude, le croyant est « stérile » : le premier prêtre jésuite était en effet « un esprit inquiet, indécis, jamais satisfait ».

Pierre Favre était aussi « un homme de grands désirs » : « Sans désirs, on ne va nulle part et c’est pour cela qu’il faut offrir ses désirs au Seigneur », a poursuivi le pape, exhortant à « vivre une vie mue par de grands désirs ».

Mais, comme l’écrivait le compagnon d’Ignace de Loyola, le premier mouvement du cœur doit être de « désirer ce qui est essentiel et originel », c’est-à-dire « laisser le Christ occuper le centre de son cœur ». Pour le pape, « c’est seulement si l’on est centré sur Dieu qu’il est possible d’aller vers les périphéries du monde ».

A la fin de la célébration, le pape François a encensé une statue de Pierre Favre. Dans l’entretien publié par la revue des jésuites français Etudes en septembre dernier, il le citait comme l’un de ses modèles, saluant « son dialogue avec tous ; sa piété simple, sa disponibilité immédiate, son discernement intérieur attentif » et finalement « un homme de grandes et fortes décisions, capable en même temps d’être si doux ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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