L’Evangile, la plus grande force de transformation du monde, estime le pape

Rencontre à Venise avec le monde de la culture

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ROME, Dimanche 8 mai 2011 (ZENIT.org) – Pour croire en un avenir meilleur et le construire, dans une société qui tend à se désagréger, Benoît XVI a invité à ne pas avoir peur de l’Evangile qui n’est « ni une utopie, ni une idéologie » mais « la plus grande force de transformation du monde ».

Le pape a conclu son 22e voyage apostolique en Italie par une rencontre dans la basilique Santa Maria della Salute, le 8 mai en fin de journée, avec les représentants du monde de la culture, de l’art et de l’économie de Venise et de son territoire.

En se livrant à une réflexion autour de trois mots liés à Venise : « l’eau », la « salute » en italien qui signifie « santé » et la « Sérénissime », le pape a invité Venise à choisir entre « une ville liquide », c’est-à-dire éphémère ou inconsistante ou à renouveler « constamment sa beauté, puisant dans les sources bénéfiques de l’art, du savoir, des relations entre les hommes et entre les peuples ».

« La ‘ville d’eau’ qu’est Venise fait penser à un célèbre sociologue contemporain qui a défini notre société de ‘liquide’, et la culture européenne de la même manière : une culture ‘liquide’, pour exprimer sa ‘fluidité’, sa faible stabilité et peut-être son absence de stabilité, son inconstance et peut-être l’inconsistance qui semble la caractériser », a affirmé Benoît XVI.

Sans le citer, le pape fait ici référence au sociologue polonais Zygmunt Bauman, né en 1925 à Poznan (Pologne). Juif, il est contraint de quitter la Pologne en 1968 lors de persécutions antisémites et rejoint l’Angleterre. Il développe dans sa pensée l’idée d’une société ‘liquide’ dont les liens se désagrègent sous l’effet du diktat de la société de consommation.

Dans son discours, le pape affirme : « Il s’agit de choisir entre une ville ‘liquide’, patrie d’une culture qui apparaît toujours plus comme celle du relatif et de l’éphémère, et une ville qui renouvelle constamment sa beauté, puisant dans les sources bénéfiques de l’art, du savoir, des relations entre les hommes et entre les peuples ».

Evoquant ensuite le mot ‘salute’ qui, en français, signifie « santé », le pape a précisé qu’il s’agissait d’une réalité qui englobait plusieurs choses : « elle va du fait d’‘aller bien’ qui nous permet de vivre sereinement une journée d’étude et de travail ou de vacances jusqu’à la salus animae, dont dépend notre destin éternel. Dieu prend soin de tout cela, sans rien exclure. Il prend soin de notre ‘salute’ au sens plein ».

Enfin, troisième parole : ‘sérénissime’, le nom de la République vénitienne mais aussi celui de la Cité céleste, la nouvelle Jérusalem, « un but qui remue le cœur des hommes et dirige leurs pas ».

Citant Gaudium et spes, il rappelle qu’il « ne sert à rien à l’homme de gagner l’univers s’il vient à se perdre lui-même ». Dans un monde où « l’optimisme est obscurci » et où « l’espérance est en crise », il invite à se souvenir de l’esprit dans lequel les Pères conciliaires avaient laissé cet enseignement : témoins de deux guerres mondiales et des totalitarismes, « leur perspective n’était pas dictée par un optimisme facile mais par la foi chrétienne qui anime l’espérance ».

« Dans cette perspective, le nom ‘sérénissime’ nous parle d’une civilisation de la paix, fondée que le respect mutuel, sur une connaissance réciproque, sur des relations d’amitié », a-t-il ajouté.

Venise – a poursuivi Benoît XVI – a « une longue histoire et un riche patrimoine humain, spirituel et artistique, pour être capable aujourd’hui encore d’offrir une contribution précieuse pour aider les hommes à croire en un avenir meilleur et à s’engager à le construire ».

« Mais pour cela, il ne faut pas avoir peur d’un autre élément emblématique, contenu dans le blason de saint Marc : l’Evangile », a-t-il conclu. « L’Evangile est la plus grande force de transformation du monde, mais elle n’est ni une utopie, ni une idéologie. Les premières générations chrétiennes l’appelaient plutôt le ‘chemin’, c’est-à-dire la manière de vivre que le Christ a pratiquée en premier et qu’il nous invite à suivre ».

A l’issue de la cérémonie, le pape a tenu à saluer la Communauté juive et les musulmans qui vivent dans cette ville.

Il a ensuite longuement salué les personnalités présentes, avant de se rendre dans la chapelle de la Sainte Trinité située dans basilique de la ‘Salute’, pour visiter et bénir ce lieu restauré il y a peu. Benoît XVI s’est enfin rendu dans les locaux de la bibliothèque du Studium Generale Marcianum, pôle universitaire et de recherche du patriarcat de Venise pour les inaugurer.

Marine Soreau

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ZENIT Staff

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