L’Europe court le risque d’un totalitarisme laïc, affirme le cardinal Herranz

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ROME, jeudi 21 octobre 2004 (ZENIT.org) – Dans une interview publiée par le quotidien italien « Il Giornale”, (19 octobre 2004), le Cardinal Julian Herranz, Président du Conseil pontifical pour l’interprétation des Textes législatifs, se dit préoccupé de l’évolution de la situation en Europe. « Nous nous trouvons face à une vague de fondamentalisme laïc », affirme-t-il.

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« Nous assistons à l’apparition d’une intolérance qui confond la laïcité de l’Etat avec le laïcisme et qui non seulement s’attribue l’agnosticisme et le relativisme moral comme philosophie propre mais considère comme politiquement erronée toute autre position », soutient le cardinal.

Face à la polémique qui s’est déchaînée contre Rocco Buttiglione au Parlement européen, au prêtre français qui a été chassé d’un Lycée parce qu’il portait la soutane, et aux soeurs en Allemagne à qui il a été interdit de porter l’habit religieux, le card. Herranz explique que « tous ces cas sont des manifestations atypiques de la laïcité ».

« Pourquoi la laïcité est-elle une valeur à sauvegarder ? Le christianisme a été le premier à défendre le dualisme, la séparation entre le domaine civil et public et le domaine religieux, entre la religion et l’Etat. Et aujourd’hui nous voyons combien de problèmes se posent là ou cette séparation n’existe pas », dit-il faisant référence aux pays où est appliquée la sharia, la loi islamique.

Mais ce qui préoccupe le cardinal c’est « le fait de faire du laïcisme – et non de la laïcité – une religion d’Etat. Avec le risque d’instaurer ainsi une forme de totalitarisme laïc, allant jusqu’à léser un des droits fondamentaux de la personne qu’est la liberté religieuse ».

En ce qui concerne « le relativisme », le cardinal Herranz ajoute que « ce dernier n’est pas la philosophie d’une bonne démocratie qui au contraire doit être fondée sur des valeurs authentiques », comme « la liberté, qui toutefois et comme l’enseigne le pape, ne doit jamais être séparée de la vérité, sinon elle se transforme en libertinage et nihilisme ».

A propos des mariages homosexuels, le cardinal a en revanche précisé que « l’assimilation des unions homosexuelles au mariage est inadmissible non seulement parce qu’elle est contraire aux convictions des grandes religions monothéistes, mais parce qu’elle va contre la nature humaine ».

« La raison suffit pour comprendre que le mariage, qui est à la base de la famille, est l’union de deux personnes de sexes opposés qui, en s’unissant, transmettent la vie ».

« L’Eglise – poursuit le cardinal – ne veut discriminer personne, mais le législateur doit avoir à l’esprit le bien commun, le bien public ».

« Il suffit d’une conscience droite pour comprendre que l’union entre homosexuels ne peut être un mariage, tout comme l’adoption d’enfants par un couple gay n’est pas possible, parce que cela irait contre les droits mêmes des enfants » souligne-il.

« Il faut avoir foi dans la raison humaine. Il faut relire la grande encyclique de Jean-Paul II consacrée à ce thème, Foi et raison (Fides et ratio) » conclut le cardinal Herranz.

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ZENIT Staff

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