Même si la renonciation de Benoît XVI résonne comme un « coup de tonnerre », les cardinaux savent que « les étoiles du ciel continuent toujours à briller et ainsi brillera toujours au milieu de nous l’étoile de [son] pontificat », selon les mots du cardinal Sodano.
Le cardinal Angelo Sodano, doyen du Collège cardinalice, s’est adressé au pape au nom des cardinaux, à la fin du consistoire où Benoît XVI venait d’annoncer sa renonciation à la charge d’évêque de Rome et Successeur de Pierre.
Une renonciation que les cardinaux vivent « comme un coup de tonnerre dans un ciel serein », a-t-il dit, ajoutant cependant que malgré leur « désarroi » et même leur « incrédulité », les cardinaux lui sont « plus que jamais proches, comme nous l’avons été durant ces 8 années lumineuses de votre pontificat ». « Nous vous sommes proches, Saint-Père », a-t-il redit avec émotion.
« Mais votre mission continuera. Vous avez dit que vous serez toujours proche par votre témoignage et par votre prière. Les étoiles du ciel continuent toujours à briller et ainsi brillera toujours au milieu de nous l’étoile de votre pontificat », a-t-il affirmé.
Le cardinal s’est souvenu qu’il lui était revenu de demander à Joseph Ratzinger, d’une « voix anxieuse », en temps que vice-doyen, selon la formule consacrée “Acceptes-tu ton élection canonique comme Souverain Pontife ?”, au terme du conclave, le 19 avril 2005.
« Vous n’avez pas tardé à répondre », a ajouté le cardinal, malgré « quelque inquiétude », en disant « accepter en vous confiant à la grâce du Seigneur et à l’intercession maternelle de Marie, Mère de l’Eglise ».
« Comme Marie, ce jour vous avez dit votre « Oui » et vous avez commencé votre lumineux pontificat dans le sillon de la continuité, de cette continuité dont vous nous avez tant parlé dans l’histoire de l’Eglise, dans le sillon de la continuité avec vos 265 prédécesseurs sur la Chaire de Pierre, au cours de 2.000 ans d’histoire, de l’apôtre Pierre, l’humble pêcheur de Galilée, jusqu’aux grands papes du siècle dernier, de saint Pie X au bienheureux Jean-Paul II », a souligné le cardinal.
Il a rendu hommage à « la grande affection » de Benoît XVI « pour cette Eglise [qu’il a] tant aimée » et son « service pontifical fait avec tant d’amour, avec tant d’humilité ».
Et si la surprise prend de court, « avant le 28 février, nous aurons l’occasion d’exprimer mieux nos sentiments », comme le feront « tant de pasteurs et de fidèles dispersés de par le monde, et tant d’hommes de bonne volonté, ainsi que les autorités de tant de pays ».
Et d’ici la fin du pontificat, « Il y aura encore tant d’occasions d’entendre votre voix paternelle », a rappelé aussi le cardinal, citant « mercredi pour les Cendres, puis jeudi au clergé de Rome, dans les angélus des dimanches, les audiences du mercredi ».
