C’est aussi le vingtième anniversaire de la révision du Concordat avec l’Italie, en 1984: depuis lors, le catholicisme n’est plus religion d’Etat.
« Les pactes du Latran ont marqué un tournant positif, de portée historique, dans les relations entre l’Eglise et l’Etat italien, affirmait le pape: ils ont ouvert la voie à une collaboration fructueuse au service et au bénéfice de toute la population ».
C’est en effet le traité fondateur de l’Etat de la Cité du Vatican en tant qu’entité souveraine.
Le Saint-Siège et le Royaume d’Italie ont signé le Traité du Latran, le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Gasbarri représentant le Siège apostolique et le chef du gouvernement du Royaume d’Italie représentant l’Etat d’Italie étant Benito Mussolini. Le pacte était à la fois un traité politique, un accord financier et un concordat religieux, soulignait hier le Service d’Information du Vatican.
Du point de vue politique, la Cité du Vatican était élevée au rang d’Etat.
Le Traité mettait ainsi fin à la « Question Romaine » relative aux relations entre la Papauté et l’Italie, une question en suspens depuis l’invasion des Etats pontificaux en 1870, et l’annexion à l’Italie qui s’unifiait sous le règne de Victor Emmanuel de Savoie.
L’Etat de la Cité du Vatican est depuis lors conçu comme une « entité politico-juridique destinée à assurer et garantir l’indépendance totale et visible du Siège apostolique dans l’exercice de sa haute mission spirituelle à travers le monde ».
Le Traité du Latran garantit le statut international du Saint-Siège, ce qui l’autorise à entretenir des relations diplomatiques avec les états.
C’est ainsi que le Saint-Siège et l’Etat de la Cité du Vatican sont membres ou observateurs permanents d’organisations internationales comme l’ONU ou inter-gouvernementales comme l’OSCE. Ils participent aussi aux grandes conférences internationales et adhèrent aux traités correspondants, fût-ce à titre symbolique comme les traités concernant la mise hors la loi des mines antipersonnel ou la non prolifération des armes nucléaires.
Les quelques centaines de résidents de l’Etat de la Cité du Vatican ont de multiples nationalités, même si la majorité est italienne: un peu moins de 400 personnes ont un passeport du Vatican, ce sont par exemple des responsables des dicastères de la Curie romaine ou du personnel diplomatique. Les cardinaux reçoivent automatiquement cette citoyenneté, qui s’ajoute à la leur, toujours dans le but d’assurer la liberté de leur mission par rapport à d’autres pouvoirs politiques.
Le chef de l’Etat est le Souverain Pontife, qui exerce à la fois les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Dans son gouvernement, le pape est aidé de la Secrétairerie d’Etat.
Le territoire de la Cité du Vatican, d’environ 44 ha (soit à peu près l’équivalent du cimetière parisien du Père Lachaise), occupe la colline du Vatican. Il est limité par le mur édifié par le pape Léon le Grand et par la Place Saint-Pierre.
Les visiteurs ont librement accès à la place et à la basilique, ils peuvent visiter les musées, le cimetière romain sous-jacent, et les cryptes de Saint-Pierre, ainsi que les jardins. « L’espace Schengen » oblige maintenant le Vatican à réfléchir comment gérer un jour une plus libre circulation dans cette étroite enceinte, tout en assurant la sécurité.
Du point de vue financier, le Traité du Latran prévoyait une forme d’indemnisation pour la spoliation des biens d’Eglise qu’a représenté l’annexion de 1870. L’Etat dispose d’une monnaie et de timbres spécifiques.
Du point de vue religieux, le catholicisme était devenu par les Pactes du Latran religion d’Etat, ce qui n’est plus le cas depuis 1984.
Enfin, du point de vue culturel, l’Etat du Vatican a été inscrit en 1954 au titre du Patrimoine mondial de l’humanité ».
