"L'Eglise, le New Age et les sectes"

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Le card. Castrillón Hoyos introduit une vidéoconférence internationale sur ce thème

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ROME, lundi 15 mars 2004 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le discours prononcé le 27 février dernier par le cardinal Darío Castrillón Hoyos, préfet de la Congrégation pour le clergé, comme introduction à la vidéoconférence internationale organisée par la congrégation sur le thème: « L’Eglise, le New Age et les sectes ».

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Paroles introductives de S. Ém. le Cardinal Darío Castrillón Hoyos, Préfet de la Congrégation pour le Clergé

L’Église, le New Age et les sectes

 » On nous dit athées. Et assurément, nous le reconnaissons : nous sommes athées des faux dieux, mais pas du Dieu suprêmement vrai, père de la justice, de la sagesse et des autres vertus, sans aucune compromission avec le mal « . Dix-sept siècles ont passé depuis que Justin, juriste et martyr, a écrit ces paroles dans sa première Apologie (n. 6,1-2) : aujourd’hui encore, le Dieu suprêmement vrai, alethes tátou, transcendant et personnel, qui s’est manifesté pleinement dans le Christ, est contesté, rejeté, parfois raillé par ceux qui, au nom d’un humanisme sans transcendance, se prétendent délivrés de toute dépendance et, revendiquant une liberté sans limite, se proclament uniques artisans de leur propre destin.

À la racine de l’égarement de l’homme d’aujourd’hui qui semble ne pas percevoir la présence de Dieu, nous trouvons, entre autres, la tentative promue surtout par la culture occidentale dite post-chrétienne de construire un anthropocentrisme s’appuyant sur les idoles des anciennes religions pré-chrétiennes et des religions néo-païennes. Les motifs qui sont à l’origine de cette tentative sont multiples. Beaucoup, imbus de scientisme et de matérialisme pragmatique, connaissent un grave malaise existentiel dû à la perte du sens de la vie, déçus qu’ils sont par les promesses de certitudes que la science n’a pas pu tenir. En outre, dans les milieux où règne un individualisme effréné, se répand la sensation que le christianisme n’est plus en mesure de répondre à la soif profonde de bonheur du cœur humain, un cœur en proie aux angoisses de l’existence quotidienne et insatisfait des réponses de la société techniciste.

 » À quoi sert d’aller sur la lune, si c’est pour s’y suicider ? « . Cette question d’une profondeur abyssale d’André Malraux, dans son œuvre  » La condition humaine  » (Paris, Gallimard, 1999), remet en question la volonté prométhéenne de l’homme moderne. Autrefois on disait :  » L’homme fait et, en faisant, se fait « . Les héritiers de l’ère télématique en Occident savent que l’homme risque de se défaire, que l’accélération des rythmes de vie, l’accumulation des informations et la recherche frénétique de succès peuvent facilement conduire l’homme à la défaite.

C’est ainsi qu’a refait surface sur la scène mondiale, depuis le siècle dernier, le phénomène des sectes et en particulier le courant du New Age : ce sont de vieilles et de nouvelles formes culturelles et religieuses qui prétendent donner une réponse à l’espérance la plus ancienne de l’homme, l’espérance d’une nouvelle ère, d’un temps de paix, d’harmonie, de réconciliation avec soi-même, avec les autres, avec la nature.

C’est justement de l’inéluctable nostalgie de bonheur chez l’homme, citoyen du troisième millénaire, matériellement rassasié mais spirituellement aride, et de l’apostasie effective du Christ promue par le New Age et par les sectes, que nous voulons parler aujourd’hui, en cette vingt-sixième visioconférence théologique de portée internationale, qui a pour thème :  » L’Église, le New Age et les sectes « .

Dans le sillage fécond du Magistère de l’Église, et en particulier du Concile Vatican II qui consacra à cette question une partie importante de la Constitution pastorale Gaudium et spes, notre Congrégation entend offrir aujourd’hui une occasion privilégiée pour approfondir la réflexion théologique sur la réalité spécifique de la nouvelle culture religieuse planétaire, ésotérique et sécularisée, promue par le New Age et par les sectes, tristement engagés à construire une anthropologie sans le Christ.

Les diverses interventions des théologiens nous rappelleront que la spiritualité des religions orientales, le premier gnosticisme hétérodoxe, le syncrétisme religieux, les cultes ésotériques, la cabale, l’alchimie et l’astrologie s’unissent dans l’effort vain de mettre l’homme occidental au centre absolu de la réalité, en faisant de lui un fétiche, une idole qui occupe artificiellement la place du Christ, de Celui qui, vrai Dieu et vrai homme, est Seigneur du cosmos et de l’histoire, dont il est  » l’Alpha et l’Oméga  » (Ap 1,8 ; 21,6),  » le Principe et la Fin  » (Ap 21,6).

Dans la présente session, on se réfèrera aux nombreuses sollicitations que le Saint-Père continue à adresser à tous les membres de l’Église, appelés à répondre par la foi à la recherche de sens et de libération : il faut donner à l’homme du troisième millénaire un témoignage vivant de la nouveauté pérenne de l’Évangile en expliquant, dans la catéchèse et dans la prédication, le contenu de l’Apocalypse et les articles du Credo sur la  » résurrection du corps et la vie éternelle  » (cf. Jean-Paul II, Discours aux Évêques des États-Unis, du Kansas, du Missouri et du Nebraska à l’occasion de leur visite  » Ad Limina  » du 28.51993).

Récemment encore, le Saint-Père l’a réaffirmé dans les Exhortations apostoliques post-synodales  » Ecclesia in America  » du 22.1.1999 (cf. n. 73) et  » Ecclesia in Europa  » du 22.6.2003 (cf. n.7-11).  » Ne crains pas ! L’Évangile n’est pas contre toi, il est en ta faveur. Aie confiance ! Dans l’Évangile, qui est Jésus, tu trouveras l’espérance forte et durable à laquelle tu aspires. C’est une espérance fondée sur la victoire du Christ sur le péché et sur la mort. Cette victoire, il a voulu qu’elle soit tienne, pour ton salut et pour ta joie. Sois-en sûr ! L’Évangile de l’espérance ne déçoit pas  » (Eccelsia in Europa, n. 121).

En remerciant, comme d’habitude, les invités, je rappelle que leurs interventions se dérouleront en liaison directe depuis dix nations des cinq continents. Les réflexions seront présentées depuis le Siège de la Congrégation pour le Clergé à Rome, par le card. George Cottier, par S.Ex. Rino Fisichella, par le prof. Jean Galot et par le prof. Paolo Scarafoni.

Interviendront en outre, depuis New York le prof. Michael Hull ; depuis Manille le prof. José Vidamor Yu ; depuis Taiwan le prof. Louis Aldrich ; depuis Johannesburg le prof. Stuart Bate ; depuis Bogota le prof. Silvio Cajiao ; depuis Regensburg S.Ex. Gerhard Ludwig Müller ; depuis Sydney S.Ex. Gregory Dewery ; depuis Madrid le prof. Alfonso Carrasco Rouco ; depuis Moscou le prof. Igor Kowalewsky. Je souhaite à tous une bonne écoute.

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ZENIT Staff

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