L'Eglise est de sortie

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« La joie de l’Evangile », chapitre un

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« Une Église ‘en sortie’ / ‘en partance’ » : c’est ce que demande le pape François dans le premier chapitre de son exhortation apostolique « La joie de l’Evangile », publiée ce 26 novembre 2013.

Le pape sollicite le « dynamisme de “la sortie” » chez les croyants : une « nouvelle “sortie” missionnaire » à laquelle « tout chrétien et toute communauté » sont appelés (20).

Dans la vie quotidienne des autres

Il s’agit de « sortir de son propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile » (20). De constituer « dans toutes les régions de la terre un ‘état permanent de mission’ » (25).

« L’Église ‘en sortie’ est la communauté des disciples missionnaires qui prennent l’initiative, qui s’impliquent, qui accompagnent, qui fructifient et qui fêtent », explique le pape, exhortant à « oser un peu plus prendre l’initiative », « aller de l’avant, aller à la rencontre, chercher ceux qui sont loin et arriver aux croisées des chemins pour inviter les exclus » (24).

« L’Église “en sortie” est une Église aux portes ouvertes », estime aussi le pape, qui encourage concrètement à « avoir partout des églises avec les portes ouvertes » (46). 

Il évoque « d’autres portes qui ne doivent pas non plus se fermer », tels « les portes des sacrements » car les chrétiens doivent être « des facilitateurs » de la grâce et non « des contrôleurs » (46).

« Sortons, sortons pour offrir à tous la vie de Jésus-Christ » : le pape invite à être animé non par « la peur de se tromper » mais par « la peur de se renfermer dans les structures qui donnent une fausse protection, dans les normes qui transforment en juges implacables, dans les habitudes… » car mieux vaut « une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Église malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités ». (49)

Cette Église missionnaire « sait “s’impliquer” » : « par ses oeuvres et ses gestes, [elle] se met dans la vie quotidienne des autres, elle raccourcit les distances, elle s’abaisse jusqu’à l’humiliation si c’est nécessaire, et assume la vie humaine, touchant la chair souffrante du Christ dans le peuple » (24).

« L’évangélisation a beaucoup de patience », ajoute le pape : « Sortir ne veut pas dire courir vers le monde sans direction et dans n’importe quel sens. Souvent il vaut mieux ralentir le pas… pour regarder dans les yeux et écouter, ou renoncer aux urgences pour accompagner celui qui est resté sur le bord de la route » (46).  

Conversion à la mission

Le pape François souhaite dans l’Eglise « un choix missionnaire capable de transformer toute chose, afin que les habitudes, les styles, les horaires, le langage et toute structure ecclésiale devienne un canal adéquat pour l’évangélisation du monde actuel, plus que pour l’auto-préservation » (27).

Il demande « la réforme des structures », afin qu’elles deviennent « toutes plus missionnaires, que la pastorale ordinaire en toutes ses instances soit plus expansive et ouverte, qu’elle mette les agents pastoraux en constante attitude de “sortie” ».

Le pape invite « à être audacieux et créatif dans ce devoir de repenser les objectifs, les structures, le style et les méthodes évangélisatrices de leurs propres communautés » (33), conseillant de « reconnaître des usages propres qui ne sont pas directement liés au coeur de l’Évangile » : « N’ayons pas peur de les revoir » (43). 

Dans cette réforme, la paroisse est appelée à être « en contact avec les familles et avec la vie du peuple » et non pas « une structure prolixe séparée des gens, ou un groupe d’élus qui se regardent eux-mêmes » (28).

Les autres institutions ecclésiales, qui sont « une richesse de l’Église » ne doivent pas « perdre pas le contact avec cette réalité si riche de la paroisse du lieu », et doit « s’intégrer volontiers dans la pastorale organique de l’Église particulière » (29).

« L’évêque doit toujours favoriser la communion missionnaire dans son Église diocésaine » et le pape, évêque de Rome, doit aussi « penser à une conversion de la papauté » afin que son ministère soit « plus fidèle à la signification que Jésus-Christ entend lui donner, et aux nécessités actuelles de l’évangélisation » (31).

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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