« L'Église en Irak », par Mgr Filoni : le rôle clef des chrétiens

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Dans son livre « L’Église en Irak » le card. Filoni appelle de ses vœux la coexistence pacifique au Moyen-Orient.

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Il faut « entrer dans la logique de vivre ensemble dans un profond respect pour l’autre », déclare le cardinal Fernando Filoni qui vient de publier son livre « L’Église en Irak », en italien. L’ouvrage retrace l’histoire, le développement et la mission de l’église en Irak depuis le début jusqu’à nos jours et montre un rôle important des chrétiens dans cette région du monde, explique Radio Vatican.

« Mon livre raconte que dans cette histoire, dans ce développement, les chrétiens ont un rôle clé, car ils ont contribué à la vie, à la tradition et à la culture de ce pays », souligne le préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples dans une interview accordée à Radio Vatican. « Nos chrétiens font partie de l’histoire de la vie au Moyen-Orient en général et en Irak en particulier. Je pense que cela est une très bonne chose. Même les autorités elles-mêmes le disent: «Vous avez un droit inhérent à être ici. Nous sommes arrivés tard, en tant que religion de l’Islam et en tant que peuples sur cette terre – qui a toujours été une terre de passage pour tout le monde… Nous avons retrouvé, après vous, cet endroit. Donc, nous ne pouvons pas ne pas reconnaître cette tradition que vous avez ce droit inhérent d’être ici », a expliqué le cardinal Filoni.

Dans un chapitre du livre intitulé « Qu’est-ce que l’Irak aujourd’hui? », le cardinal Filoni réfléchit sur plusieurs aspects importants de la vie politique, sociale et religieuse de l’Irak. Il remarque qu’il n’y a pas de « tradition ancienne dans le sens de l’unité de l’État : il y a beaucoup de nationalités, de races, de nombreux groupes qui vivent ensemble ». Ce fait « créé de nombreuses tensions, parce que la formation des États a été faite selon les principes occidentaux et n’a pas répondu aux besoins locaux », ajoute-t-il.

Le cardinal  Filoni, nonce apostolique en Irak pendant la guerre du Golfe et deux fois envoyé du pape François avec une mission parmi les réfugiés irakiens,  explique que la préoccupation du pape pour les chrétiens irakiens reste toujours très grande : « D’abord, parce qu’en ce moment les chrétiens avec d’autres petites minorités sont pauvres, vraiment pauvres … parce qu’ils ont dû tout quitter, non seulement leurs maisons, mais aussi leurs biens, même les petits, en restant avec le peu qu’ils portaient ».

 Et puis, « tous, non seulement les chrétiens, mais les musulmans, même ceux d’autres minorités, supportent les conséquences de la destruction, la mort, des familles brisées », a fait observer le cardinal Filoni. C’est « une situation politique qui pèse malheureusement encore sur la population et sur ceux qui sont les plus fragiles ».

Le préfet affirme que le pape François « a joué un rôle important » en attirant « l’attention internationale sur la situation de la guerre » dans cette région et sur la situation des chrétiens « chassés ». En évoquant ses deux missions en Irak, Mgr Filoni a précisé que la première visite était « le partage des souffrances (…). La deuxième, je l’ai appelée un «pèlerinage», parce que c’était au moment de la Semaine Sainte et je vivais l’épreuve, la souffrance, le chemin de la croix de ces personnes ».

En réfléchissant sur les possibilités de résoudre les problèmes des minorités en Irak, Mgr Filoni a lancé un appel de « vivre ensemble dans un profond respect pour l’autre ». « Et ce n’est pas la tolérance, mais le respect des droits de l’homme, a-t-il souligné. La tolérance est une concession: «Je vous permets de rester ici ou d’avoir ça ou ça »… Si nous passons à une nouvelle logique, qui comporte le droit de chacun à vivre en tant que citoyen, les droits humains , les droits sociaux, les droits politiques que tout le monde devrait avoir, il est clair que cela peut permettre la coexistence », a conclu le cardinal Filoni.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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