L’Eglise du Canada préoccupée par la question de la sécularisation croissante

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Bilan de la rencontre annuelle de la Conférence des évêques catholiques

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ROME, Mardi 23 octobre 2007 (ZENIT.org) – La sécularisation croissante, l’éducation des jeunes à la foi, le Congrès eucharistique international de Québec, ont été aux centres des débats de l’assemblée plénière annuelle de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC).

L’Assemblée s’est déroulée à Cornwall en Ontario, du 15 au 19 octobre derniers. A l’issue de la rencontre a été élu le nouveau président de la CECC, Mgr James Weisgerber, archevêque de Winnipeg, qui succède à Mgr Gaumond, archevêque de Sherbrooke.

L’assemblée a fait le point sur divers dossiers d’ordre pastoral et financier. Elle a réfléchi sur une réorganisation de ses structures, afin de mieux répondre aux réalités nouvelles de l’Eglise d’aujourd’hui.

Selon un communiqué de la CECC, les participants avaient, au préalable, identifié quelques grands défis ecclésiaux qui ont fait l’objet d’ateliers : évangélisation et éducation à la foi ; présence publique de l’Eglise dans la société; catholiques autochtones du Nord et des villes et réalité des catholiques provenant de l’immigration.

La situation en Afghanistan, et le rôle du Canada dans cette région étaient également au cœur des préoccupations des évêques. De même ont été présentés les travaux préparatoires au Congrès eucharistique international qui aura lieu à Québec en juin 2008. Un Congrès qui pourrait réunir près de 15.000 participants.

Face aux réalités changeantes de la vie sociale et religieuse au Canada, l’assemblée des évêques a accordé une attention particulière au thème de la nouvelle évangélisation dont l’un des objectifs sera de « tenter de ranimer la foi au cœur de ceux et celles qui ont coupé les ponts avec Dieu et avec l’Eglise » comme soulignent les évêques dans une lettre adressée au pape Benoît XVI, à l’occasion des travaux de la Conférence.

Interrogé par Radio Vatican, Mgr Gaumond a reconnu que « les soucis pastoraux sont très nombreux ». La question des jeunes est au centre des débats avec « leur intégration, leur participation et leur intérêt par rapport à ce qui est ecclésial et spirituel, à ce qui est autre chose que l’immédiat ».

Constatant une réelle désaffection des jeunes aux célébrations, mais en revanche plus d’engagement de leur part pour prendre à cœur des dossiers comme ceux de l’écologie, le souci pour les pauvres, il relève que « cela est bien peu au plan de l’expression de la foi et de la dimension confessionnelle de notre vie en église ».

Un autre problème majeur soulevé lors des travaux est, selon Mgr Gaumond, la sécularisation croissante, « massive, enveloppante, qui touche tous les domaines, et nous touche même à l’intérieur de notre vie en église » . Le président sortant de la CECC, estime nécessaire aujourd’hui de « s’interroger sur les attitudes à développer » face à cette vague de sécularisation.

« On est très attentif et très ouvert ; on reste toujours en relation avec les autres Eglises confrontées au même problème, l’Eglise de France en particulier et celle de Belgique, qui ne semblent pas avoir trouver de remède à ce qui est un problème vraiment transversal dans notre société » a-t-il poursuivi au micro de Radio Vatican.

Enfin autre grande question soulevée par l’archevêque de Sherbrooke : « Comment se comporter à l’égard des religions et surtout des pratiques religieuses d’autres types ? »

Pour la première fois dans l’histoire de leur Assemblée plénière, les évêques catholiques du Canada avaient invité un représentant de la communauté musulmane à s’adresser à eux en ouverture de deuxième journée, temps habituellement réservé à un leader religieux non catholique.

Dans son intervention, l’Imam Zijad Delic, directeur général du Congrès islamique canadien, a insisté sur les nombreuses similitudes qui existent entre les deux grandes religions, dont celle qui consiste à partager un héritage commun de la foi en un seul Dieu. Il a convié les leaders religieux à être des disciples de la réconciliation et de la compréhension en ce temps de mondialisation.

« Comme membres de la famille humaine, et bien sûr comme croyants, a-t-il déclaré, les musulmans et les catholiques sont tenus de s’engager pour le bien commun, la justice et la solidarité », rapporte le bureau de presse de la Conférence des évêques catholiques du Canada.

Reprenant les paroles du pape Jean-Paul II, dans son message pour la Journée mondiale de la Paix en 2002, l’imam Delic a précisé que « les communautés musulmanes et catholiques doivent promouvoir le pardon ».

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ZENIT Staff

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