L’Eglise doit aller à la rencontre des SDF dans la rue

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« Recommandations », après le premier congrès de pastorale des « Sans Domicile Fixe »

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ROME, Mercredi 20 février 2008 (ZENIT.org) – L’Eglise doit aller à la rencontre des SDF dans la rue, indiquent les « Recommandations » du premier congrès de pastorale des personnes sans domicile fixe. Une Journée de prière pourrait être instituée.

La première rencontre internationale pour la Pastorale des personnes sans domicile fixe a été organisée au Vatican par le Conseil pontifical pour la Pastorale des Migrants et des personnes en déplacement les 26 et 27 novembre. Le document final vient d’être publié : il offre à la fois une synthèse des travaux du congrès, ses conclusions et des « recommandations ».

« L’engagement ecclésial en faveur des sans domicile fixe doit être basé sur la vérité fondamentale qu’en eux se rend présent le Christ souffrant et ressuscité. En suivant l’exemple du Christ, il est nécessaire de les écouter, de faire place à la confiance et de créer des relations. A cette fin, l’Eglise doit aller à leur rencontre dans la rue, dans une implication positive ».

De fait, « le nombre des personnes sans domicile fixe tend à augmenter dans les pays industrialisés comme dans les pays en voie de développement, dans les grandes villes et dans les zones rurales, chez les citoyens résidents et les immigrés » de tous âges.

Le document propose aussi une journée de prière en suggérant : « La Sainte Liturgie pourrait exprimer cette sollicitude par des signes liturgiques qui manifestent l’importance centrale des pauvres dans le cœur de Dieu. Une journée de prière pour subvenir aux pauvretés extrêmes (par exemple le 17 octobre, Journée mondiale contre la pauvreté) pourrait contribuer en ce sens ».

Les signataires de ces recommandations soulignent que « les sans domicile fixe représentent un défi pour la société tout entière, qui est appelée à la coresponsabilité ».

« En raison de sa condition, la personne sans domicile fixe possède une singularité et une unicité spécifiques, affirme le document. Dans une société qui lit les rapports sociaux en fonction des intérêts économiques, l’Eglise assume la mission de restituer la valeur de la gratuité, de la relation dans son sens le plus profond ».

La pauvreté étant parfois considérée comme le résultat d’une vie sans valeur et comme une faute, il semble alors « impossible de s’en émanciper ». Or la société actuelle est « à risque » et qui peut être sûr de ne pas devenir pauvre ?

Le congrès s’arrête à l’action de l’Eglise dans ce domaine, dans les cinq continents : « L’exemple et le dévouement des communautés chrétiennes à l’égard des ‘derniers parmi les derniers’ sont un signe visible de l’amour de Dieu pour la personne humaine ».

« Grâce à ses institutions, l’Eglise s’est engagée à secourir les sans domicile fixe par des soupes populaires, des centres d’accueil, des cours de formation professionnelle », mais aussi en « offrant des stages pour trouver un emploi », ce qui fait partie « du processus d’intégration dans la communauté », avec la garantie d’une « assistance pastorale ».

Les changements politiques et les phénomènes sociaux requièrent ainsi une action « prophétique » de la part des Eglises locales, « constamment engagées dans la protection de la vie, par leurs choix et par leur témoignage que l’amour pour le Christ est une source de guérison des blessures de l’indifférence ».

Parmi les 36 « recommandations » de la troisième partie du document final de la rencontre, figure la nécessité de former un « réseau » local dans lequel soient reconnues les « responsabilités » et les « compétences », avec une « préférence donnée à la programmation plutôt qu’à l’intervention dans des situations d’urgence ».

 Quant à l’Eglise, elle a pour rôle « de promouvoir la collaboration entre institutions ecclésiales, en mettant fin à la tendance à agir seul, et parfois même dans un esprit de « compétition », et de promouvoir la coopération « avec les autorités civiles », avec d’autres traditions religieuses et avec des institutions non confessionnelles.

 « Les Conférences épiscopales et les structures hiérarchiques compétentes des Églises orientales catholiques » sont invitées à défendre « les droits au logement et au développement, dans l’esprit de Populorum Progressio ».

Pour trouver des solutions concrètes, le document fait aux diocèses certaines suggestions : « Des édifices ecclésiaux inutilisés pourraient être mis à la disposition pour en faire des logements économiques et des centres d’accueil ».

Une suggestion concerne la formation des séminaristes, des religieux et des agents pastoraux sur la Doctrine sociale de l’Eglise et sur le soin pastoral des pauvres et des exclus.

Pour ce qui est des paroisses, elles sont invitées à être des « communautés d’accueil », et des « comités sociaux » auraient pour rôle de promouvoir et de focaliser les œuvres de miséricorde concrètes.

Le document invite à évoquer la situation dramatique des sans domicile fixe et les « réponses chrétiennes » dans les homélies et la catéchèse.

Le dicastère organisateur annonce également qu’il dressera une liste des organisations travaillant avec les sans domicile fixe, afin de faciliter l’échange des « modèles » et faciliter la communication et la coordination.

Enfin, il organisera chaque année une semaine de « sensibilisation aux nécessités pastorales des personnes sans domicile fixe », et il annonce que cette rencontre aura une suite.

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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