« L’Eglise doit aimer » : Benoît XVI présente sa première encyclique

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La charité, « amour qui renonce à lui-même pour autrui »

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ROME, Mercredi 18 janvier 2006 (ZENIT.org) – « L’Eglise doit aimer », proclame Benoît XVI dans sa première encyclique.

Il aura fallu 9 mois de pontificat : la première encyclique de Benoît XVI, qui avait été annoncée officiellement le 23 décembre par le porte-parole du Saint-Siège, Joaquin Navarro Valls, sera publiée mercredi prochain, 25 janvier, au terme de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, en la fête de la conversion de saint Paul.

Cette première encyclique a pour titre : « Deus Caritas Est », « Dieu est amour » et s’inspire de la première lettre de saint Jean qui insiste sur cette révélation de l’amour de Dieu.

A la surprise de tous, le pape a annoncé lui-même la nouvelle ce mercredi matin à la fin de l’audience générale en la salle Paul VI du Vatican. Plus encore, il a pris le temps d’expliquer le contenu de son encyclique, devançant sa publication et les premiers articles.

Après avoir évoqué sa visite à Saint-Paul dans le cadre de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, le pape soulignait la dimension œcuménique de cette publication : « Le même jour, le 25 janvier, sera finalement publiée ma première Encyclique, dont le titre est déjà connu: « Deus caritas est », « Dieu est amour ». Le thème n’est pas immédiatement œcuménique, mais le cadre et le contexte sont œcuméniques, car Dieu et notre amour sont la condition de l’unité des chrétiens. Ils sont la condition de la paix dans le monde ».

Benoît XVI a en effet choisi de revenir au sens de cette révélation de l’amour, pour préciser le « concept ». « Dans cette Encyclique, expliquait le pape, je voudrais présenter le concept de l’amour sous ses diverses dimensions. Aujourd’hui, dans la terminologie que nous connaissons, « amour » apparaît souvent très éloigné de ce que pense un chrétien lorsque l’on parle de charité. Pour ma part, je voudrais montrer qu’il s’agit d’un unique mouvement ayant diverses dimensions. L’« eros », ce don de l’amour entre un homme et une femme, vient de la même origine que la bonté du Créateur, de même que la possibilité d’un amour qui renonce à soi en faveur de l’autre. L’« eros » se transforme en « agape », dans la mesure où les deux s’aiment réellement et que l’on ne recherche plus soi-même, sa joie, son plaisir, mais que l’on cherche avant tout le bien de l’autre. Et ainsi, cela, qui est « eros », se transforme en charité, en un chemin de purification, d’approfondissement. De sa propre famille, on s’ouvre vers la plus grande famille de la société, vers la famille de l’Eglise, vers la famille du monde ».

Le pape insiste sur la conséquence de cette révélation de l’amour de Dieu pour la vie de l’Eglise : « Je voudrais également démontrer, continuait le pape, que l’acte très personnel qui nous vient de Dieu est un acte unique d’amour. Il doit également s’exprimer comme un acte ecclésial, d’organisation. S’il est réellement vrai que l’Eglise est l’expression de l’amour de Dieu, de l’amour que Dieu a pour sa créature humaine, il doit être également vrai que l’acte fondamental de la foi qui crée et unit l’Eglise et nous donne l’espérance de la vie éternelle et de la présence de Dieu dans le monde, engendre un acte ecclésial. En pratique, l’Eglise, également en tant qu’Eglise, en tant que communauté, de façon institutionnelle, doit aimer. Et cette « caritas » n’est pas une pure organisation, comme d’autres organisations philanthropiques, mais une expression nécessaire de l’acte plus profond de l’amour personnel avec lequel Dieu nous a créés, suscitant dans notre cœur l’élan vers l’amour, reflet du Dieu Amour qui nous fait à son image ».

Commentant ce que la presse a appelé les « retards » dans la publication de l’encyclique, écrite en allemand, traduite en latin, puis dans les différentes langues dans lesquelles elle sera publiée mercredi prochain, le pape disait : « Il s’est écoulé beaucoup de temps avant que le texte ne soit prêt et traduit. A présent, il me semble que c’est un don de la Providence que le texte soit publié précisément le jour où nous prierons pour l’unité des chrétiens. J’espère qu’il pourra illuminer et aider notre vie chrétienne ».

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ZENIT Staff

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