« L’Eglise catholique veut-elle encore de ses églises ? », par Mgr Dagens

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« Du cri d’alarme à la conscience de nos responsabilités communes »

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ROME, Jeudi 25 octobre 2007 (ZENIT.org) – « L’Église catholique veut-elle encore de ses églises ? » : sous ce titre, le site internet pour la liturgie de la conférence des évêques de France publie une conférence de Mgr Dagens sur un sujet « sensible » : la désaffectation des églises. En d’autres termes: que deviennent aujourd’hui les églises en France ?

Dans le contexte des prochaines élections municipales, cette question risque de se poser aussi à plus d’un candidat…

Le sous-titre de l’intervention de Mgr Dagens est : « Du cri d’alarme à la conscience de nos responsabilités communes ».

A l’occasion des « Journées juridiques du Patrimoine » qui ont eu lieu le mardi 11 septembre 2007 au Palais du Luxembourg à Paris, Mgr Claude Dagens, évêque d’Angoulême, a prononcé, au nom des évêques de France, une conférence sur le thème : L’Eglise catholique veut-elle encore de ses églises ? », rappelle le P. Norbert Hennique, directeur du département d’Art sacré du Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle (SNPLS) de la Conférence des évêques de France (CEF).

Cette conférence a conclu un colloque consacré au « Patrimoine français et à son environnement ».

« A cette interrogation sensible, la réponse, à la fois positive et réaliste de Mgr Dagens, mérite d’être connue non seulement au sein de l’Eglise catholique mais aussi de la part des institutions nationales et locales, communes et collectivités publiques : elle concerne l’avenir des 40 000 clochers de notre pays », estime le P. Hennique.

Il fait observer qu’alors que « les médias attirent particulièrement l’attention sur des situations concrètes en rapportant des faits récents, il semble important que cette intervention soit portée à la connaissance de tous ».

Mgr Dagens part de cette première condition : « Que l’on examine d’abord avec rigueur la situation réelle faite aujourd’hui aux bâtiments du culte par l’État laïque, en reconnaissant simplement qu’une très grande partie de nos églises – environ 40 000 sur 45 000 d’après des évaluations puisées aux meilleures sources – sont protégées par les règles de la domanialité publique, pour celles qui ont été construites avant 1905, que les communes et les collectivités publiques exercent de plus en plus leurs responsabilités d’entretien et de restauration à l’égard de ces bâtiments du culte et que les départements ou les régions peuvent apporter leurs contributions financières aux opérations envisagées, sans oublier qu’une partie des ressources affectées aux travaux sur les monuments historiques est consacrée aux cathédrales et aux églises protégées par la loi de1913 ».

Il ajoute : « Seconde condition : si des cris d’alarme sont parfois justifiés, de l’Anjou à la Bourgogne, ou en d’autres régions, face à des démolitions ou à des désaffectations discutables, il serait bon que ces cris d’alarme puissent aboutir aussi à des décisions aussi communes que possible ».

Mgr Dagens souhaite que l’Eglise « exerce sa mission d’initiation chrétienne dans nos églises ».

« J’espère avoir déjà répondu à la question qui m’a été posée, conclut-il : oui, l’Église catholique en France veut encore de ses églises, mais elle désire être elle-même reconnue avec sa Tradition vivante et sa capacité de travailler avec d’autres, responsables culturels ou membres des collectivités publiques, à l’avenir de ses églises. Mais je pense pouvoir et devoir aller plus loin en partant du vocabulaire lui-même qui emploie le même terme, église, avec une minuscule et une majuscule, pour désigner deux réalités différentes et pourtant étroitement associées : les églises, en tant qu’édifices affectés au culte catholique et l’Église, en tant que mystère de foi qui vient de Dieu et s’inscrit à l’intérieur de notre humanité ».

« J’ai donc ici à faire entendre un appel, affirme-t-il : sans faire de prosélytisme, je demande à ce que l’on comprenne que l’Église catholique n’est pas une secte, qu’elle ne se cache pas, que son culte n’est ni secret, ni réservé à une élite ou à un groupe d’initiés. Nous avons donc la responsabilité également commune non pas de convertir à la religion catholique, mais de comprendre ce qui s’accomplit à l’intérieur de nos églises. Car c’est l’intérieur qui justifie et fait tenir l’extérieur. À l’intérieur de nos églises, l’Église catholique accueille, rassemble et conduit au coeur du mystère de Dieu… »

Rappelant combien les églises « accueillent » et « rassemblent », Mgr Dagens citait cette belle rencontre en la cathédrale Saint Pierre d’Angoulême : « Le 18 septembre 2001, une semaine après les terribles attentats de New York, je présidais une messe pour les victimes de cet acte horrible de terrorisme. La cathédrale était pleine, avec toutes les autorités publiques. Et voilà qu’à la fin de la messe, alors que j’allais remonter à l’autel, je vois s’avancer, du fond de la cathédrale, un homme que je reconnus assez vite, un membre de la communauté musulmane. Il vint jusque dans le choeur et il me dit à voix basse : « J’ai un message pour vous. » Je le regardais en lui demandant : « Quel message ? » Et il me répondit : « Nous demandons pardon pour ces gens-là ». »
On peut trouver le texte complet sur le site du SNPLS.

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ZENIT Staff

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