L’Eglise catholique ne reconnaît pas le baptême des Mormonds

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Le Dieu des Mormonds n´est pas au Dieu Trintaire de la Bible et de la Tradition

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CITE DU VATICAN, Mardi 17 juillet (Zenit.org) – Dans une « réponse à un doute sur la validité du baptême » des Mormonds, « The Church of Jesus Christ of Latter-day saints » (« L’Eglise de Jésus Christ des Saints du dernier jour »), la congrégation pour la Doctrine de la Foi a répondu négativement, le 5 juin dernier, en raison de l’éloignement des Mormonds de la conception chrétienne de la Sainte Trinité et avec les conséquences sur l’identité même du Christ.

Ce qui fait difficulté c’est que la notion de Trinité enseignée par les Mormonds ne correspond plus à la conception chrétienne de la Trinité, selon la tradition biblique, évangélique et des conciles christologiques et trinitaires des premiers siècles. Mais cette décision ne remet pas en question l´attitude de l’Eglise catholique qui ne procède jamais à des nouveaux baptêmes lorsqu’elle accueille d’autres chrétiens en son sein.

Le théologien de l’Université pontificale Grégorienne, Luis Ladaria, explique aujourd’hui dans L’Osservatore Romano les raisons de cette réponse, exceptionnelle dans la pratique de l’Eglise vis à vis du baptême protestant : le problème vient de la conception erronnée de la Trinité soutenue par les Mormonds. Le P. Ladaria résume ainsi son exposé : « Le baptême de l’Eglise catholique et celui de l’Eglise de Jésus Christ des Saints du dernier jour diffèrent essentiellement pour ce qui concerne en même temps la foi dans le Père, le Fils et le Saint Esprit dans le nom desquels le baptême est conféré, et en même temps ce qui concerne la référence au Christ qui l’a institué ».

Mais cette réponse sur la validité du sacrement n’est en aucun cas un « jugement » sur les personnes qui adhèrent à cette « Eglise » souligne le théologien. Il affirme aussi que cette clarification doctrinale ne remet pas em cause le dialogue et la collaboration : « En outre, ajoute-t-il, Catholiques et Mormonds se sont trouvés souvent à travailler ensemble sur une série de problèmes concernant le bien commun de l’humanité entière. On peut donc espérer qu’à travers des études ultérieures, le dialogue et la bonne volonté il soit possible de progresser dans la compréhension réciproque et le respect mutuel ».

Le P. Ladaria rappelle d’abord, positivement, la pratique constante de l’Eglise vis à vis des non-catholiques « baptisés dans le Nom du Christ ». La reconnaissance est ancienne puisque le pape Etienne Ier, au IIIe siècle, s’opposait à la décision d’un synode africain de 256 : « l’hérétique qui revient à l’Eglise catholique » ne doit pas être rebaptisé mais on lui impose les mains en signe de pénitence. » Le principe est le suivant : « Qui est baptisé dans le Nom du Christ où que ce soit arrivé, a obtenu la grâce du Christ ». Principe maintenu par le synode d’Arles en 314. Et saint Augustin affirme, continue le P. Ladaria, que « la validité du baptême ne dépend pas ni de la sainteté personnelle du ministre ni de son appartenance à l’Eglise ».

En outre, le P. Ladaria rappelle que même des non-catholiques peuvent administrer le baptême validement, du fait que le ministre du sacrement est « le Christ lui-même ». Une traditiion confirmée par le concile de Trente et par les plus récents documents du magistère. Le Code de Droit canon prévoit, par exemple, que ne doivent pas être rebaptisés ceux qui ont été baptisés dans des communautés ecclésiales non-catholiques (sauf en cas de doute sur la matière, la forme, l’intention de qui baptisait ou de qui était baptisé). Pour la personne administrant le baptême, au nom de la Sainte Trinité et « avec l’intention de faire ce que fait l’Eglise », ce qui compte, c’est « l’intention droite ».

Cette pratique est appliquée à la multitude des communautés chrétiennes non-catholiques surgies depuis la Réforme.

Les Mormonds ont été fondés en 1830 aux Etats-Unis par Joseph Smith « après une visite de Dieu et de Jésus-Christ » sur la colline de Cumorah (près de Palmyra, Etat de New-York). Smith qui était candidat à la présidence des Etats-Unis en 1844 a été tuéau cours d’une émeute. Les Mormonds (du nom de « Mormoni », « l’envoyé de Dieu » qui aurait instruit le fondateur), sont actuellement plus de huit millions dans le monde, dont plus de la moitié aux Etats-Unis et quelque 2 millions en Europe, dont environ 25.000 en France. Leur quartier général est l’Etat de l’Utah, et la ville de Salt lake City. Ils y ont plus de 11 radios et au moins deux chaînes télévisées. Ils ont également construit un imposant centre de formation aux portes de Jérusalem. Leur mode de vie est fondé sur le « libre arbitre ». Les jeunes entre 19 et 27 ans sont missionnaires dans le monde. La polygamie est habituelle, en référence à certains rois bibliques.

Pour les cas concrets d’entrée de Mormonds dans l’Eglise catholique, la norme appliquée était, depuis la réponse du Saint-Office datant du 9 septembre 1868, la norme appliquée aux Chrétiens du Japon, restés sans prêtres durant des siècles : si le baptême est valide, on les considère comme chrétiens.

Maintenant la réponse de la doctrine de la Foi se fonde sur une recherche menée par les évêques des Etats-Unis. Le P. Ladaria rappelle que les exigences catholiques pour reconnaître le baptême sont de quatre type : la « matière » du sacrement, sa « forme », «l’intention » du ministre et la droite «disposition » du sujet.

Pour la « matière », pas de problème : il s’agit de l’eau. La pratique de l’immersion est l’une des façons valides d’administration du baptême.

Pour ce qui est de la « forme », la formule utilisée par les Mormonds dit textuellement : « Ayant été mandaté par le Christ, je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». Mais, explique le théologien, il n’y a pas de vraie invocation de la Sainte Trinité parce que le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne sont pas les trois personnes dans lesquelles subsistent l’Unique divinité, mais trois dieux qui forment une divinité. Le terme même de divinité n’a pas de contenu « substantiel » parce que la divinité est venue à l’existence, selon cette conception, lorsque les trois dieux ont décidé de s’unir et de former la divinité pour opérer le salut de l’homme. Cette divinité et l’homme partagent donc la même nature et sont « substantiellement égaux » : « Dieu le Père a une femme, la Mère céleste, avec laquelle il a procréé des fils dans le monde spirituel. Jésus-Christ et l’Esprit Saint sont des fils des parents célestes, procréé après le commencement de la créatin du monde ».

Une telle divergence de doctrine implique par conséquent que le ministre mormond, qui doit être nécessairement un « prêtre », au sens qu’il a été formé dans cette doctrine, n’a pas l’intention, lorsqu’il baptise des faire ce que l’Eglise fait lorsqu’elle confère le baptême, en d’autre termes ce que le Christ a voulu faire lorsqu’il a institué le sacrement du baptême.

De plus, dans la conception des Mormonds, le baptême n´a pas été institué par le Christ, mais par « Dieu » et a commencé avec Adam. Le Christ aurait seulement fait du baptême un commandement.

Pour ce qui concerne la « disposition » requise, là aussi, l´enseignement reçu chez les Mormonds empêche que le catéchumène considère qu´il a les dispositions demandées par l´Eglise.

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ZENIT Staff

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