L’éducation intégrale, pour lutter contre la pauvreté

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Intervention de Mgr Follo à l’UNESCO

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ROME, Lundi 19 octobre 2009 (ZENIT.org) – Dans le grand « chantier » de l’éducation, et d’une éducation « intégrale », Mgr Follo rappelle qu’il ne s’agit pas seulement de sélectionner « des savoirs enseignés », mais à côté des « connaissances à acquérir », de promouvoir des « valeurs à assimiler » et des « vérités à découvrir ». Il y voit « une nécessité primordiale  pour la lutte contre la pauvreté ». 

Mgr Francesco Follo, observateur permanent du Saint-Siège à l’UNESCO, à Paris, est intervenu le 13 octobre devant la 35ème Conférence générale de l’UNESCO sur le thème : « Pour une Education Intégrale ». 

« Si l’UNESCO veut pouvoir favoriser l’universalité et l’effectivité de normes éthiques à l’égard du développement de tous par l’éducation, particulièrement des plus démunis, il faut, comme dans d’autres débats, qu’elle ose engager une réflexion plus fondamentale sur l’exigence universelle du respect de l’être humain et sur le type d’éducation pour tous que cela suppose », a fait observer Mgr Follo.  

Il estime que « seule une réflexion fondamentale sur ‘l’éducation intégrale’ et sur l’anthropologie qu’elle suppose » pourra conduire à discerner « ce qui est effectivement humanisant pour toute l’humanité et particulièrement pour les plus pauvres et les femmes ».  

Et de définir le concept d’« éducation intégrale ». Tout d’abord, les Nations unies utilisent cette notion dès 1993 dans le « Document final de la Conférence mondiale sur les Droits de l’homme ».

« La défense et la promotion du droit à l’éducation dont l’UNESCO a fait son axe majeur, concerne non seulement la possibilité pour chaque être humain de se cultiver, de développer ses talents et par-là de participer à la vie publique, économique et sociale, mais encore la capacité à s’humaniser véritablement et à jouir pleinement de la dignité inhérente à toute personne humaine », a expliqué Mgr Follo.  

Il ajoute que « l’éducation intégrale doit aussi comprendre l’apprentissage de la vie en commun, de la solidarité. Cela passe par l’apprentissage des responsabilités ».  

Quant à l’Eglise catholique, son projet d’éducation intégrale « vise à former la personne dans l’unité intégrale de son être ». Il faut, précise l’observateur permanent, « offrir aux jeunes un parcours de formation scolaire qui ne se réduise pas à l’utilisation individualiste et institutionnelle d’un service qui aurait pour but la seule obtention d’un diplôme ».  

« L’immense avantage de ce projet éducatif est qu’il existe déjà en pratique travers le monde, riche de toute une histoire et d’une puissance d’imagination et de créativité », a rappelé le représentant du Saint-Siège.  

Il y voit une « précieuse contribution » au « développement spirituel et matériel des peuples moins favorisés, en se mettant à leur service ».  

Mgr Follo a cité  en exemple l’expérience des Frères des Ecoles chrétiennes au Cameroun avec le programme « EVA » (Education à la vie et à l’amour pour éviter le SIDA), qui « montre toute l’extension que peut prendre cette éducation intégrale : il s’agit ici de faire changer le comportement sexuel des jeunes en conformité avec les grands axes de l’action mondiale et régionale, tout en tenant compte du contexte psychoaffectif, social, culturel, religieux et familial ». 

Or, pour que cette éducation intégrale puisse « permettre aux enfants et aux jeunes gens non seulement d’acquérir une maturité humaine, morale et spirituelle, mais aussi de s’engager dans la transformation de la société », l’Eglise catholique invite à « réfléchir à l’anthropologie qui la porte ».  

« On ne peut pas éduquer l’homme quand, par exemple, on le réduit à une anthropologie dérivée d’une conception selon laquelle l’homme n’est que liberté, décision, subjectivité, séparées de la transcendance et de la vérité. On ne peut pas éduquer un être humain quand on n’arrive pas à articuler l’égalité des sujets dans leurs différences culturelles et sexuelles », fait observer Mgr Follo qui ajoute : « La définition de l’être humain n’est perceptible que dans les deux sexes à la fois. L’homme et la femme a un degré égal, tous deux crées à l’image de Dieu ».   

« Nul ne peut jamais dénier à un être humain, homme ou femme, la valeur constitutive que Dieu a octroyée à chacun et qu’il n’aliène jamais. Elle garantit les droits de l’homme par sa référence à l’amour divin qui nous fonde et nous recrée toujours à nouveau », a précisé Mgr Follo.  

« Cette éducation intégrale, qui est l’accès de l’homme à sa pleine humanité, est une voie exigeante mais nécessaire », a conclu Mgr Follo. Elle est « une nécessité primordiale pour la lutte contre la pauvreté », afin que l’économie soit à service de l’homme.  

L’éducation est une priorité, mais elle doit  être intégrale parce qu’« une information technique et scientifique n’est pas suffisante pour éduquer des femmes et des hommes responsables dans leur famille et à tous les échelons de la société ». 

Il précise que ce chantier « difficile » implique à la fois une « sélection critique des savoirs enseignés et des rapports à ces savoirs » et une présentation de « connaissances à acquérir », de « valeurs à assimiler » et de « vérités à découvrir ».

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ZENIT Staff

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