L’économie cubaine sur le point de s’effondrer

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Selon une analyse publiée par la revue de l’archidiocèse de la Havane

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ROME, Jeudi 4 février 2010 (ZENIT.org) – La revue « Palabra Nueva » de l’archidiocèse de la Havane, relève dans son dernier numéro que l’économie du pays est sur le point de s’effondrer.

Selon un article du père Boris Moreno, expert en sciences économiques, les causes sont dues en bonne partie à l’idéologie suivie par l’exécutif de Raúl Castro Ruiz.

Pour le père Moreno, la politique économique du gouvernement souffre « d’un manque de définition, de perspectives et de moyens ». Elle est prisonnière de cette « recentralisation idéologique » qui veut maintenir à tout prix un ordre des choses, noyant ainsi le pays. Aujourd’hui, face à la grave crise mondiale, celle-ci semble prendre l’eau, n’ayant plus comme batterie de réponses que des affirmations utopistes et un réajustement prévoyant une forte réduction des dépenses qui peut porter à un effondrement social et économique ».

« A cause de ses déséquilibres internes, et du fait qu’elle soit menacée par la situation économique mondiale actuelle, l’économie cubaine est maintenant confrontée à une situation très inquiétante », poursuit-il.

Le père Moreno, donnant alors quelques chiffres, rappelle que la croissance économique d’1,4% en 2009 tranche gravement avec les 6% prévus (et annoncés) par le gouvernement cubain, qui a reconnu traverser une grave crise de liquidité et projeté un discret 1,9% pour 2010, en imposant des coupes dans les dépenses sociales et donnant la priorité aux investissements dans des secteurs générateurs de plus value.

Pour le père Moreno, personne ne connaît « ni les intentions, ni les propositions, ni les plans » de l’équipe économique actuelle de Castro, probablement à cause de cette « idéologie qui l’a toujours emporté sur la rationalité économique ».

Les principales sources de revenu de Cuba sont la vente du nickel, le tourisme, l’exportation de services vers d’autres pays et l’argent envoyé par les cubains qui travaillent à l’étranger.

L’article fait état d’une « quasi improductivité dans l’exploitation du nickel, avec une chute des prix de 80% », et d’une réduction des entrées dérivant du tourisme et de l’argent extérieur, en raison de la crise économique qui frappe les Etats-Unis, où vit la plupart des émigrés cubains.

Il signale également une diminution des entrées pour le travail des médecins et des personnes d’autres professions que Cuba offre au Venezuela, face aux difficultés de ce pays après la chute des prix du pétrole. L’île des caraïbes est donc confrontée à une «  situation financière délicate et explosive » qui fait monter la dette extérieure, tandis que « divers lignes de crédit ont été fermées, d’autres rattrapées, aggravant le manque de liquidité et courant le risque de l’insolvabilité ».

Autres questions soulevées par le P. Moreno : le fort ralentissement de l’agriculture et de l’industrie cubaine ainsi que l’ « indisponibilité » du gouvernement à « renforcer la capacité des entreprises en proposant des réformes durables ».

Même si le gouvernement essaie de promouvoir l’efficacité en payant une ‘rente de situation’ au niveau de l’emploi, en 2009, le taux de productivité accuse une baisse de 1,1%. La bureaucratie reste excessive, ainsi que les vols publics, alimentant le marché noir et le manque de stimulation vu que le salaire moyen est de 20 dollars par mois, dans une société habituée au paternalisme de l’Etat, où la santé et l’instruction sont gratuites et les services subventionnés.

« Les appels à travailler durement et avec efficacité n’arriveront pas à changer la situation, écrit le père Moreno. Les discours ou les décrets ne peuvent changer les conditions socio-économiques d’un pays ».

Deux ans et demi après l’arrivée de Raúl Castro au pouvoir, conclut-il, « on ne voit aucun signe des changements promis », et « la confiance se perd de plus en plus ».

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ZENIT Staff

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