L'avortement comme "moyen de développement?" "Inacceptable éthiquement!"

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Le P. Borgomeo à Radio Vatican

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CITE DU VATICAN, Mardi 3 septembre 2002 (ZENIT.org) – L’avortement comme « moyen de développement? » « Inacceptable éthiquement! » Devant une proposition canadienne soutenue par l’Union européenne, le directeur général de Radio Vatican, le P. Pasquale Borgomeo, fait un premier bilan du sommet.

A Johannesburg, explique Radio Vatican aujourd’hui, alors que se poursuivent les travaux de la session politique avec les interventions des chefs d’Etats et de gouvernements, l’urgence climatique est revenue sur le devant de la scène ce matin. La Russie, accueillant l’appel adressé hier par le président de la Commission européenne, Romano Prodi, s’est déclarée prête à ratifier le Protocole de Kyoto sur la réduction des émissions nocives. La nouvelle a été précédée par l’annonce de la ratification du Protocole de la part du gouvernement chinois. A la veille de la conclusion du sommet, l’heure est donc aux premiers bilans, voici celui du P. Borgomeo.

« Il y a des ombres et des lumières au sommet de Johannesburg, avec les affrontements prévisibles des intérêts politiques et économiques », dit-il.

Côté ombres: « Ce qui est particulièrement déconcertant, à vrai dire, c’est la promotion de l’avortement comme moyen de développement. A part le fait que ce soit éthiquement inacceptable, elle fait penser à cette recette « géniale » que l’on attribue à Bush selon laquelle, pour éviter les incendies de forêts, il n’y aurait pas de meilleure prévention que de tailler les arbres ».

Selon l’AFP, un paragraphe dans le « Plan d’action » de 70 pages, le principal document de la conférence, appelle à « renforcer les moyens dont disposent les système de santé publique pour fournir à tous des services sanitaires de base efficaces (…) en respectant les législations nationales et les valeurs culturelles et religieuses ».

Le Canada a demandé un réexamen de ce paragraphe, souhaitant – soutenu par l’Union européenne – mentionner les « droits de l’homme ». La référence aux valeurs culturelles et religieuses est défendue à la fois par les pays conservateurs (comme les Etats-Unis) qui veulent éviter toute référence à la contraception et à l’avortement, et par des pays en développement, toujours selon la même source.

Les ONG qui travaillent sur la santé font pression pour supprimer la référence aux « valeurs culturelles et religieuses », qui pourraient exclure les femmes de l’accès aux soins, et ouvrir la porte, selon elles, à des pratiques comme l’excision.

« Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un combat en faveur des droits à l’avortement. Nous considérons cela comme un combat en faveur des droits de l’Homme », a affirmé depuis Johannesburg le ministre canadien de l’Environnement David Anderson, dans un entretien téléphonique avec la presse.

Le Vatican a jugé « inacceptable » que puisse être inscrite une reconnaissance implicite d’un « droit » à l’avortement, commente l’AFP.

Côté lumières, le P. Borgomeo note: « Une lumière, mis à part les engagements plus ou moins contraignants pris par les gouvernements, c’est certainement la croissance de la mentalité courante de la conscience de l’interdépendance qui s’établit de plus en plus sur la terre. Interdépendance entre pays riches et pays pauvres, interdépendance entre développement et sauvegarde de l’environnement, interdépendance – et ceci n’est pas encore évident pour beaucoup – entre justice et paix sur la planète. Et c’est justement parce qu’il signale et en même temps promeut une conscience croissante de l’interdépendance, que le sommet de Johannesburg est objectivement une grande occasion, mais aussi un grand défi. Les occasions perdues finissent par accentuer les raidissements et les surdités en révélant et en approfondissant les fossés. L’un d’eux néfaste par pour ce que nous continuons à appeler l’Occident, est le fossé entre Etats Unis et Europe. L’absence du président Bush n’est pas un bon signe. Il semble confirmer que sur une problématique aussi fondamentale que l’environnement, cet « unilatéralisme » de l’administration des Etats Unis, est ainsi incompatible au fond avec une vocation au « leadership » mondial qui est aujourd’hui celui des Etats Unis ».

Le sommet de Johannesburg fait aussi la Une de L’Osservatore Romano en italien de ce soir, avec une attention spéciale aux thèmes de l’énergie, de la santé, et de l’urgence en eau.

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ZENIT Staff

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