L'avenir des derniers chrétiens d'Irak

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Diagnostic du patriarche Louis Raphaël Ier Sako

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Pour Mgr Sako, récemment élu patriarche, en Irak, la « sécurité » est une urgence si l’on veut endiguer l’exode des chrétiens qui continuent de fuir. Or, leur présence est importante pour la réconciliation du pays, estime-t-il.

Mgr Louis Raphaël Ier Sako, patriarche de Babylone des Chaldéens, explique à la fondation de l’« Aide à l’Eglise en détresse » que le facteur clé de l’exode des chrétiens d’Irak est « le manque de sécurité ».

Perte de confiance dans l’avenir

« Ils quittent le pays parce qu’il n’y a pas de stabilité. Une autre raison est la montée de l’intégrisme », précise le patriarche, qui a été élu le 31 janvier dernier. Selon des sources de l’Eglise, le nombre de chrétiens en Irak a chuté, passant de 1,4 million en 1987 à moins de 250.000 aujourd’hui.

« Les chrétiens ont perdu confiance dans l’avenir, ils sont déçus », déplore-t-il, tout en disant sa certitude que « quand ils se sentiront en sécurité, libres et égaux aux autres, ils resteront, sinon ils partiront ».

Pour Mgr Sako, « les non-chrétiens aussi ont besoin de sécurité mais ils sont majoritaires et, normalement, ils appartiennent à des tribus, ce qui leur assure davantage de protection ».

En outre, les chrétiens qui fuient le sud, ne restent pas non plus dans le nord, où ils sont aussi « pris pour cible par les islamistes » : « Le fondamentalisme n’accepte pas les chrétiens … Les extrémistes pensent que c’est l’Occident, et donc les chrétiens, qui sont responsables de leur situation difficile », rappelle le patriarche.

Pour Mgr Sako, « la situation dans son ensemble est mauvaise. Il y a une tension entre le gouvernement et l’opposition, mais aussi entre le gouvernement central et le gouvernement régional kurde. » Les attentats à la bombe du mois dernier, à Kirkouk et à Tuz Khurmatu, ont fait au moins 30 morts et plus de 200 blessés.

« Tout le monde est dans l’attente d’une amélioration. Nous espérons une véritable réconciliation entre les partenaires », ajoute-t-il.

Les chrétiens, un pont pour la réconciliation

Le patriarche estime que les chrétiens sont importants pour aider à assurer la cohésion dans une région instable : « le pape a fait appel à moi pour que nous restions, comme par le passé, un pont entre tous, entre chrétiens et musulmans et entre les citoyens irakiens ».

« Je lui ai apporté, entre autres, les salutations de deux imams, un chiite et un sunnite ; il a été agréablement surpris et les a remerciés », confie-t-il.

Le nouveau chef chaldéen rapporte les paroles que Benoît XVI lui a adressées : « Mes félicitations et mes prières vous accompagnent. Je suis heureux que les pères du synode aient été unis. J’espère que vous pourrez stimuler le dialogue dans votre pays ».

En conclusion, le patriarche invite à la prière : « Merci de prier pour l’unité des Eglises chrétiennes et des hommes politiques, pour que nous puissions travailler ensemble, en équipe et élaborer une stratégie concrète pour garder les chrétiens dans leurs maisons et dans l’espoir. »

Traduction d’Hélène Ginabat

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ZENIT Staff

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