L'attention aux martyrs, "un don de Jean-Paul II à l'Eglise" par L. Accattoli

Print Friendly, PDF & Email

CITE DU VATICAN, Mardi 25 mars 2003 (ZENIT.org) – Le « vaticaniste » italien Luigi Accattoli évoque cette caractéristique du pontificat de Jean-Paul II, « l’attention aux martyrs » comme « un don de Jean-Paul II à l’Eglise ».

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

Cette réflexion est publiée par l’agence internationale Fides (http://www.fides.org), organe de la congrégation pour l’Evangélisation des peuples, à l’occasion de la  » Journée de prière et de jeûne pour les missionnaires martyrs « , le 24 mars.

 » Dans notre siècle, les martyrs sont revenus  » a dit le Pape. Mais est-ce que cela vaut aussi pour l’Italie ? Oui, cela vaut aussi pour nous. J’ai mené une enquête journalistique sur le martyre chrétien dans l’Italie d’aujourd’hui, et j’ai trouvé près de 400 personnes que l’on pourrait qualifier de  » témoins de la foi « , selon des critères identiques à ceux adoptés par la Commission des Nouveaux Martyrs du grand Jubilé. Les résultats de cette enquête sont présentés dans l’ouvrage : « Nuovi martiri. 393 storie cristiane nell’Italia di oggi « .

Dans la majorité des cas, ces  » témoins  » italiens sont morts au cours de la Seconde guerre mondiale : pour sauver les Juifs de la persécution (25 cas, du Père Girotti aux onze chartreux de Farneta), dans les massacres commis par l’occupant nazi (64 noms), pour défendre la dignité de la personne humaine (100 noms, de Salvo d’Acquisto à Teresio Olivelli) tant contre l’oppression nazie-fasciste que lors des représailles des communistes.

Après les témoins de la guerre, le groupe le plus nombreux est celui des « martyrs de la mission  » (146 noms) : il s’agit des missionnaires morts de mort violente dans les pays de mission, depuis ceux tués en Chine au début du siècle aux derniers jusqu’à ceux morts en Afrique et au Timor Oriental. Cinquante-huit autres noms sont répartis dans les chapitres relatifs aux  » martyres de la charité « , à ceux de la  » justice  » et à ceux de la  » dignité de la femme  » : on va de Don Berretta à Maria Goretti, des juges assassinés par la mafia (Livatino et Borsellino) aux victimes du terrorisme (Moro, Bachelet, Taliercio), aux volontaires des missions de paix et des missions humanitaires tués en Somalie, en Bosnie, dans l’ex-Zaïre.

L’attention au martyre chrétien à notre époque est un don de Jean-Paul II à l’Église : un don qui lui vient de la grande expérience de souffrance de son peuple tout au long du XXe siècle. Aux côtés des Polonais (dont trois mille prêtres furent déportés au camp nazi de Dachau), les peuples qui ont donné le plus grand nombre de martyrs sont les Espagnols, les Mexicains et les Allemands. Et il est beau, d’un point de vue chrétien, de voir qu’à côté de tant d’exécuteurs passifs des directives meurtrières du nazisme, l’Allemagne a donné aussi tant de témoins qui ont payé de leur vie la résistance au mal. L’Italie – d’après mon évaluation – arrive tout de suite après par le nombre de ses  » témoins  » : je dirais, au cinquième rang après les pays énumérés ci-dessus.

La Commission pour les Nouveaux martyrs a recueilli 12.692 fiches relatives à autant de  » témoins  » : 8.670 sont Européens, 1.706 Asiatiques, 1.111 de l’ex-Union soviétique (qui est en partie européenne et en partie asiatique), 746 d’Afrique, 333 des Amériques, 126 d’Océanie. Les caractéristiques spécifiques du martyre italien sont au nombre de deux : le grand nombre de  » martyrs de la mission  » (il y a, depuis des siècles, un primat missionnaire italienne, que cette enquête ne fait que confirmer) et de témoins qui meurent pour sauver un frère. C’est cette charité fraternelle qui a toujours caractérisé en particulier les chrétiens de ce pays.

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel