L’archevêque de Naples demande aux jeunes le courage de déposer les armes

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Ces armes seront ensuite transformées en outils agricoles

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ROME, Lundi 19 février 2007 (ZENIT.org) – A l’occasion du carême, l’archevêque de Naples, le cardinal Crescenzio Sepe, demande un geste de courage aux jeunes de son diocèse : il leur demande de venir déposer les armes en leur possession, couteaux, lames, etc. dans les églises, aux pieds du Christ crucifié.

Le cardinal Sepe reconnaît que les jeunes vivent depuis longtemps dans « un climat de violence accrue », soumis à des pressions et des manipulations.

Dans sa « Lettre aux jeunes » (de tous milieux et de toutes conditions sociales), présentée il y a une semaine durant une conférence de presse, il s’adresse à eux comme un « père », « convaincu que seul le langage de l’amour peut aider à surmonter l’indifférence et la surdité ».

« Vous êtes une partie importante de ma grande Famille », leur a-t-il écrit, tout en faisant part de son inquiétude face à tous ces gens qui « cherchent à les conquérir en leur proposant un bonheur éphémère et insignifiant ».

« Que de morts masqués par des beautés inconsistantes ; que de promesses vides qui ne sont, à la fin, que des déceptions ; que de miel pour vous attirer ensuite dans le piège de l’apathie, de l’ennui, de la perte de confiance en vous »; « que de fausses libertés offertes gratuitement, qui ne serviront finalement qu’à emprisonner votre volonté, à l’enchaîner à cette soif du pouvoir et du succès à tout prix! », s’exclame le cardinal.

« Ces gens-là peuvent conquérir votre corps, voire même votre esprit, secouer avec force tout votre être, mais ils ne pourront jamais combler votre cœur, toujours à la recherche du Bien infini », et « c’est ce Bien-là que moi je vous offre, pour faire de vous des êtres libres dans la Vérité », écrit-il.

Il précise que l’on a souvent la sensation que « la violence est la seule voie possible pour affirmer sa propre autonomie », que l’« on croit conquérir le respect des autres en leur inspirant de la crainte ». Chez certains jeunes s’est même répandue une mentalité de « tyrans », comme si la violence était la meilleure voie, la plus facile, pour faire son chemin, résoudre rapidement un conflit ou un litige, constate le cardinal Sepe

« Non, mes chers enfants, là n’est pas la bonne voie » ; « cette voie-là conduit à la destruction », anéantit toute espérance ; « beaucoup disent que vous êtes l’avenir, et c’est vrai, mais je crois qu’un avenir ne peut se bâtir, sans semer aujourd’hui, dans le sillon de chaque vie, le germe de la paix », affirme-t-il.

Etant donné qu’« une main ouverte est prête à donner et recevoir, et qu’une main fermée peut devenir un poing pour se rebeller et frapper », le cardinal Sepe écrit : « Ouvrez vos mains ! Soyez prêts à offrir ces précieux trésors que vous portez chacun en vous ! Accueillez avec confiance tout ce qui relève du bien et que l’on voudra vous offrir ! ».

« Ouvrez vos mains ! – insiste-t-il –. Laissez tomber ces couteaux qui ne servent qu’à répandre le sang, la mort et le deuil », « qui appellent à la vengeance, répondent à la haine par la haine », « qui coupent tous liens d’amitié, lacèrent les rapports, font verser tant de larmes et frappent votre dignité de jeune en plein cœur ».

« Ouvrez vos mains pour saluer, pour vous faire des amis, par soucis de solidarité », poursuit-il.

Le cardinal Sepe, en cette période de carême, demande particulièrement aux jeunes: « ‘ Sachez étaler’ votre courage » et « venez déposer les armes dans les églises, toutes ces armes qui renient la vie ; déposez au pied de l’autel du Christ vos couteaux, vos lames qui tuent l’espérance et éclaboussent votre jeunesse et votre dignité d’hommes ».

Toutes ces armes peuvent être déposées dans les paniers placés à cet effet dans les églises, aux pieds du Christ, crucifié, « Prince de la Paix et notre Sauveur ».

Les couteaux « deviendront signes de vie », a-t-il annoncé, car ils seront détruits et transformés en outils pour cultiver la terre.

Ainsi se matérialisera ce que la Parole de Dieu proclame : « Ils briseront leurs épées pour en faire des socs et leurs lances pour en faire des serpes ; on ne lèvera plus l’épée nation contre nation, on n’apprendra plus à faire la guerre » (Isaïe, 2,4).

Après avoir dirigé pendant cinq ans la congrégation pour l’Evangélisation des Peuples au Vatican, le cardinal Sepe a entamé, en juillet dernier, son mandat pastoral à Naples, souhaitant être pour les napolitains l’« évêque de l’espérance ». Il a baisé le sol du quartier Scampia, un quartier dégradé de Naples, que les actes de vengeances perpétrés par divers clans de la camorra ont rendu tristement célèbres, faisant de nombreuses victimes.

En novembre dernier, dans le contexte de la vague d’homicides qui a secoué la ville, le cardinal a réclamé un engagement commun en faveur de l’éradication de cette violence dont les causes, a-t-il affirmé, doivent être examinées avec attention.

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ZENIT Staff

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