L'annonce de la vérité évangélique et la liberté de conscience

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Message du pape François pour la Journée missionnaire mondiale

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« Je désire assurer que je suis proche par la prière des personnes, des familles et des communautés qui endurent la violence et l’intolérance et je leur répète les paroles consolantes de Jésus : « Gardez courage ! J’ai vaincu le monde » (Jn 16, 33) », déclare le pape François au terme de son Message pour la 87e Journée missionnaire mondiale, qui sera célébrée le dimanche 20 octobre, juste après la conclusion de l’Année de la foi.

Le pape rappelle que la mission est intrinsèque à la vie chrétienne et précise: « Le caractère missionnaire de l’Église n’est pas un prosélytisme mais un témoignage de vie qui illumine le chemin, qui porte espérance et amour.  » Le document porte, symboliquement, la date de la Pentecôte.

Respect absolu de la liberté

Mais surtout le pape va au-devant d’une objection: l’annonce de la vérité évangélique n’est pas un obstacle à la liberté de conscience. « Parfois, fait observer le pape François, certains pensent encore que porter la Vérité de l’Évangile consiste à faire violence à la liberté. Paul VI a des paroles lumineuses à ce propos : « Ce serait … une erreur d’imposer quoi que ce soit à la conscience de nos frères. Mais c’est tout autre chose de proposer à cette conscience la vérité évangélique et le salut en Jésus-Christ en pleine clarté et dans le respect absolu des options libres qu’elle fera … c’est un hommage à cette liberté » (Evangelii nuntiandi, n. 80). Nous devons toujours avoir le courage et la joie de proposer, avec respect, la rencontre avec le Christ, de nous faire porteurs de son Évangile. Jésus est venu parmi nous pour indiquer le chemin du salut et il nous a confié à nous aussi la mission de le faire connaître à tous, jusqu’aux extrémités de la terre. Souvent, nous voyons que ce sont la violence, le mensonge, l’erreur qui sont mis en relief et proposés. »

Une lumière sûre

« L’homme de notre temps a besoin d’une lumière sûre qui éclaire sa route et que seule la rencontre avec le Christ peut donner. Portons à ce monde, par notre témoignage, avec amour, l’espérance donnée par la foi ! », exhorte le pape

En cette année de la foi, il souligne en effet la richesse que constitue le don de la foi et l’appel qu’il lance à la liberté humaine: « La foi est un précieux don de Dieu, qui ouvre notre esprit afin que nous puissions le connaître et l’aimer. Il veut entrer en relation avec nous afin de nous faire participer à sa vie même et rendre notre vie davantage pleine de signification, meilleure, plus belle. Dieu nous aime ! La foi demande cependant à être accueillie. Elle demande donc une réponse personnelle de notre part, le courage de faire confiance à Dieu, de vivre son amour, reconnaissants pour son infinie miséricorde. Elle est ensuite un don qui n’est pas réservé à quelques-uns mais qui est offert avec générosité. Tous devraient pouvoir faire l’expérience de la joie de se sentir aimés par Dieu, de la joie du salut ! Et il s’agit d’un don qu’il n’est pas possible de conserver pour soi mais qui doit être partagé : si nous voulions le garder seulement pour nous, nous deviendrions dans ce cas des chrétiens isolés, stériles et malades. »

Les frontières de la foi

Il rappelle aussi l’enseignement du Concile dont l’Année de la foi marque le 50e anniversaire: « Le Concile Vatican II a souligné de façon particulière la manière dont le devoir missionnaire, le devoir d’élargir les frontières de la foi, est le propre de tout baptisé et de toutes les communautés chrétiennes » (cf. Décret Ad Gentes, n. 37).

« J’invite les Évêques, les prêtres, les Conseils presbytéraux et pastoraux, toute personne et tout groupe responsable à l’intérieur de l’Église à donner de l’importance à la dimension missionnaire au sein de leurs programmes pastoraux et de formation, ressentant que son propre engagement apostolique n’est pas complet s’il ne comprend pas l’intention de « rendre témoignage du Christ devant les Nations », face à tous les peuples », insiste le pape, ajoutant que la mission « concerne tous les aspects de la vie chrétienne ».

Le pape insiste aussi sur la dimension ecclésiale de l’annonce: « Il n’est pas possible d’annoncer le Christ sans l’Église. Évangéliser n’est jamais un acte isolé, individuel, privé mais toujours ecclésial » et à ce propos il cite à nouveau Paul VI (cf. Evangelii nuntiandi, n. 60), avant d’ajouter : « Et cela donne force à la mission et fait sentir à tout missionnaire et évangélisateur qu’il n’est jamais seul mais qu’il fait partie d’un seul Corps, animé par le Saint Esprit ».

Pour ce qui est de la « nouvelle évangélisation », le pape explique: « Il n’est pas rare que certains baptisés fassent des choix de vie qui les conduisent loin de la foi, rendant ainsi nécessaire qu’ils fassent l’objet d’une « nouvelle évangélisation ». À tout cela vient s’ajouter le fait qu’une vaste part de l’humanité n’a pas été atteinte par la Bonne Nouvelle de Jésus Christ. »

Annoncer la proximité de Dieu

Il souligne aussi le contexte de « crise » actuel « qui touche différents secteurs de l’existence, non seulement celui de l’économie, de la finance, de la sécurité alimentaire, de l’environnement mais également celui du sens profond de la vie et des valeurs fondamentales qui l’animent », un contexte de conflits aussi: « La coexistence humaine est marquée, elle aussi, par des tensions et des conflits qui provoquent insécurité et difficulté à trouver le chemin d’une paix stable. » 

Ainsi « l’Évangile du Christ qui constitue une annonce d’espérance, de réconciliation, de communion, une annonce de la proximité de Dieu, de sa miséricorde, de son salut, une annonce du fait que la puissance de l’amour de Dieu est capable de l’emporter sur les ténèbres du mal et de conduire sur le chemin du bien ».

 Le pape remercie les missionnaires et lance un appel à ceux qui entendent cet appel intérieur à la mission: « Je fais appel à ceux qui perçoivent cette vocation à répondre généreusement à la voix de l’Esprit, selon leur état de vie, et à ne pas avoir peur d’être généreux avec le Seigneur. J’invite également les Évêques, les familles religieuses, les communautés et tous les groupements chrétiens à soutenir, avec clairvoyance et un discernement attentif, l’appel missionnaire ad gentes et à aider les Églises qui ont besoin de prêtres, de religieux et de religieuses ainsi que de laïcs pour renforcer la communauté chrétienne. »

La douce et réconfortante joie d’évangéliser

Il invite à la communion des Eglises aussi du point de vue des vocations missionnaires: « Il est important que les Églises qui sont plus riches en vocations aident avec générosité celles qui souffrent suite à leur manque. »

Il cite Benoît XVI et fait sien ce souhait: »‘Que la Parole du Seigneur accomplisse sa course et soit glorifiée’ (2 Th 3, 1) : puisse cette Année de la foi rendre toujours plus solide la relation avec le Christ Seigneur, puisque seulement en lui se trouve la certitude pour regarder vers l’avenir et la garantie d’un amour authentique et durable » (Porta Fidei, n. 15).  Il conclut par l’expression de Paul VI: « la douce et réconfortante joie d’évangéliser » (Evangelii nuntiandi, n. 80, cf. http://www.vatican.va/holy_father/paul_vi/apost_exhortations/documents/hf_p-vi_exh_19751208_evangelii-nuntiandi_fr.html).

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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