L’ancien observatoire astronomique de Castelgandolfo déménage

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L’autre pôle de recherche, en Arizona, demeure

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ROME, Jeudi 11 juin 2009 (ZENIT.org) – L’ancien observatoire pontifical de Castel Gandolfo, qui se trouve dans l’enceinte du palais pontifical, se retire dans la voisine ville d’Albano.

L’Observatoire astronomique du Vatican, autrefois dans l’enceinte de la Cité du Vatican (depuis la réforme grégorienne), avait été transféré à Castelgandolfo en 1939 pour échapper à la pollution lumineuse, qui l’avait cependant rattrapé. Il effectue maintenant ses principaux travaux dans le désert de l’Arizona, au Mont Graham. Il est dirigé par le P. José Gabriel Funes, sj.

Mais l’observatoire de Castal Gandolfo a continué de recevoir des visites – on peut y observer les taches du soleil – et surtout d’accueillir les jésuites de l’observatoire pendant l’été et les sessions d’été des jeunes astronomes du monde entier auxquels ils proposent des rencontres très suivies.

Maintenant, ce qui était demeuré à Castelgandolfo déménage aussi pour s’installer dans un ancien couvent.

Selon le conservateur de la collection de météorites du Vatican, le P. jésuite Guy Consolmagno le déménagement se justifie à cause du nombre de visiteurs sans cesse croissant, ce qui peut nuire à l’observatoire comme au repos du pape.

Il indique que « le déménagement de l’observatoire et de quinze scientifiques s’achèvera vers la mi juin » et que l’inauguration des nouveaux locaux aura lieu « en octobre ».

Le déménagement n’est pas une mince affaire, notamment, celui de la Bibliothèque, riche d’environ 22.000 volumes, dont une précieuse collection de livres anciens et certaines oeuvres de Copernic, Galilée, Newton, Kepler, Brahé, Clavius, Secchi.

Elle accueille également une importante collection de météorites (dont certaines prélevées au cours d’expéditions récentes), précieuses pour les informations qu’elles peuvent fournir sur les origines du système solaire.

Tous les deux ans environ l’Observatoire organise des rencontres internationales sur les sujets d’étude propres à l’Institut, et en publie les Actes. A ces rencontres sont généralement envoyés une vingtaine de savants.

Toujours à Castelgandolfo, en 1986, un cours d’été d’astronomie d’une durée d’un mois a été organisé pour 25 étudiants provenant de divers parties du monde, avec la participation d’éminents savants. L’initiative, qui fut à nouveau proposée en 1988, se répète désormais tous les deux ans. De plus à Castelgandolfo, pour des périodes plus ou moins longues, sont accueillis des savants qui désirent collaborer aux recherches des astronomes de la « Specola ».

Les résultats des recherches de l’observatoire sont publiés sur des revues internationales. Le Rapport annuel est envoyé à environ 400 instituts répandus dans le monde.

L’Observatoire astronomique du Vatican, l’un des plus anciens au monde, est un institut de recherche scientifique qui dépend directement du Saint-Siège : il est dirigé par le Gouvernorat de l’Etat de la Cité du Vatican.

Son origine remonte à la deuxième moitié du XVIe siècle, quand le pape Grégoire XIII fit construire au Vatican en 1578 la Tour des Vents et y invita les jésuites astronomes et mathématiciens du Collège romain pour préparer la réforme du calendrier, qui sera ensuite promulguée en 1582.

Ses travaux connurent leur apogée au XXe siècle avec les recherches réalisées au Collège romain par le célèbre astronome jésuite, le père Angelo Secchi, qui fut le premier à classifier les étoiles sur la base de leurs spectres.

Et pour répondre aux accusations faites à l’Eglise d’être contraire au progrès scientifique, Léon XIII, par son Motu Proprio « Ut mysticam » du 14 mars 1891, fonda l’Observatoire sur la colline du Vatican, derrière la basilique Saint-Pierre.

Son directeur et son personnel sont venus de différents ordres religieux : les Barnabites, les Augustins et les Jésuites.

Ils ont travaillé principalement à l’actualisation, en collaboration avec d’autres observatoires, du grand programme international de la Carte photographique du Ciel.

C’est en 1910, saint Pie X donna à la « Specola Vaticana » de plus amples espaces, en lui attribuant le pavillon que Léon XIII avait fait construire dans les jardins du Vatican, et en nommant comme directeur le père G. Hagen s.j.

Or, au début des années trente, avec les progrès de l’illumination électrique le ciel de Rome était devenu trop lumineux pour permettre aux astronomes l’étude des étoiles plus faibles. Pie XI décida de transférer l’Observatoire dans sa résidence d’été à Castelgandolfo, dans les « Colli Albani » à 35 km au sud de Rome.

C’est en 1939, qu’un observatoire moderne fut refondé et confié aux jésuites, équipé de trois nouveaux télescopes et d’un laboratoire d’astrophysique pour analyses spectrochimiques. Une de leurs recherches les plus importantes a porté sur les étoiles variables.

Ensuite, en 1957, l’installation d’un télescope à grand angle de type Schmidt et d’un nouveau centre de calcul, permirent d’étendre la recherche à de nouveaux secteurs, ainsi que le développement de nouvelles techniques pour la classification des étoiles sur la base de leurs spectres, recherche qui est encore actuelle à l’Observatoire.

Mais le ciel de Castelgandolfo devint à son tour trop lumineux et en 1981 l’Observatoire fonda un deuxième centre de recherche, le « Vatican Observatory Research Group » (VORG), à Tucson en Arizona.

Les astronomes du Vatican ont leurs bureaux à l’Observatoire Steward de l’Université d’Arizona, et en vertu d’une absolue parité d’examen de leurs propositions d’observation, ils peuvent accéder à tous les télescopes modernes situés dans la région.

En 1993, l’Observatoire du Vatican, en collaboration avec l’Observatoire Steward, a terminé la construction du Télescope Vatican à Technologie Avancée (VATT), placé sur le Mont Graham (Arizona), le meilleur site astronomique du continent nord-américain. Le VATT est le premier télescope optique à infrarouges de l’Observatoire International du Mont Graham: un projet qui va être complété dans les prochaines années avec la construction de télescopes parmi les plus grands et sophistiqués du monde. Le miroir primaire du VATT, d’un diamètre d’environ 2 mètres, est le premier à avoir été construit avec la nouvelle technique du four rotatif.

Ayant désormais à leur disposition leur propre télescope, les astronomes pourront enfin développer à Tucson, comme ils l’avaient fait dans les années précédentes à Castelgandolfo, des programmes continus de recherche à longue échéance.

Depuis ses deux centres, l’Observatoire du Vatican poursuit ses recherches notamment sur les modèles cosmologiques, la classification des étoiles dites « peculiari » selon leur spectre, la distribution des étoiles riches et pauvres en métaux, les étoiles binaires avec échanges de matière, le matériau présent dans les nuées obscures dans lesquelles se forment les nouvelles étoiles, la poudre qui enveloppe les jeunes étoiles, l’histoire de la science. </p>

L’Observatoire réalise ce programme en collaboration avec de nombreux instituts astronomiques d’autres pays comme l’Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Finlande, l’Italie, la Lituanie, l’Afrique du Sud et les Etats Unis. Il est en outre membre de l’Union Astronomique Internationale (IAU) et du Centre International d’Astrophysique Relativiste (ICRA).

En 1987 et en collaboration avec le Centre pour la Théologie et les Sciences Naturelles dont le siège est à Berkeley, en Californie, la « Specola Vaticana » a inauguré une série de séminaires interdisciplinaires qui touchent à la science, la philosophie et la sociologie sur le thème
de l’action divine dans une perspective scientifique.

L’Observatoire est financé chaque année par le Saint-Siège ; cependant, pour l’actualisation de programmes particuliers comme le VATT, l’Observatoire compte sur l’aide d’amis et bienfaiteurs. C’est dans ce but qu’a été fondée la Société « Vatican Observatory Foundation », exempte de taxes en Arizona.

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ZENIT Staff

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