Auditors from Colombia at the Synod - María Angélica and Luis

ZENIT - HSM

« L’amour, c'est aussi une décision : "Je veux aimer" »

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Par Luis et Maria Angelica, auditeurs laïcs au synode

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« L’amour, c’est aussi une décision : « Je veux aimer » », expliquent Luis et Maria Angelica Haydn Rojas Martinez.

Ce couple du Mouvement des Focolari, engagé dans la pastorale familiale en Colombie, sont auditeurs laïcs au synode, et ils témoignent au micro de Radio Vatican en italien. Ils évoquent notamment l’inclusion des personnes divorcées et remariées dans la vie de l’Église.

Luis – Nous accompagnons beaucoup de familles, à travers des rencontres de formation et, quand il y a une difficulté, nous faisons un travail de médiation familiale, après avoir étudié et nous être spécialisés dans ce domaine.

Maria-Angelica – Nous avançons ensemble, en nous aidant mutuellement, pour comprendre que l’amour peut vraiment se renouveler tous les jours.

C’est donc une formation pendant la vie de mariage mais aussi avant le mariage ?

M.-A. – Oui, aussi avant le mariage, parce que nous nous rendons compte que quand nous grandissons en tant que communauté, nous pouvons vraiment avancer dans toutes les étapes de la vie.

L. – Dans notre Mouvement des Focolari, nous commençons à former les jeunes très tôt, pour qu’ils comprennent et apprennent comment doit être une famille.

Mais des concepts comme ceux de l’amour « pour toujours » que propose l’Église, et donc l’indissolubilité du mariage, sont vraiment des choses difficiles à transmettre aux couples, aux familles…

M.-A. – C’est un concept qui doit faire son chemin parce que l’indissolubilité n’est pas un poids : c’est vraiment un amour qui se transforme jour après jour, qui est créatif, qui assume la responsabilité des difficultés, de la maladie, du fait de se retrouver sans travail, ou d’affronter une crise entre époux. Et ainsi, l’amour se renouvelle. L’amour n’est pas seulement un sentiment, l’amour est aussi une décision : « Je veux aimer ». Il est sûr que ce n’est pas toujours facile : je dois donner ma vie. Alors, aimer au quotidien peut vouloir dire : demander pardon, regarder ensemble la partie de foot, accompagner un enfant qui est malade.

Pourquoi est-il si difficile aujourd’hui de penser dans la perspective de « pour toujours » ?

L. – La culture d’aujourd’hui fait penser que les nouvelles générations ne veulent pas assumer la responsabilité à long terme ; devant les difficultés aussi, on ne parle plus de sacrifice pour l’autre parce que c’est trop difficile et on croit que le mariage n’est pas possible. En fait, c’est une mentalité, une culture, la nôtre, qui nous parle beaucoup du bien-être, de ne pas assumer de responsabilité. C’est pour cela que nous voulons dire par notre témoignage : la proposition de l’Évangile de Jésus, même aujourd’hui après deux mille ans, continue d’être vivante et possible !

Et-il possible d’inclure dans la vie de l’Église des personnes divorcées et remariées, abstraction faite de l’accès aux sacrements ?

M.-A. – Bien sûr, il faut qu’elles se sentent insérées dans l’Église parce que cette communion avec Jésus, non seulement on la reçoit sacramentellement, mais on peut aussi la recevoir à travers l’autre. Jésus a dit : « Ce que vous avez fait à l’autre, c’est à moi que vous l’avez fait. » Cela veut dire que dans l’autre, il y a Jésus, et que l’Église accueille tout le monde. Alors, elle accueille aussi les familles en difficulté, c’est sûr, parce que nous sommes tous fils et filles de l’Église. Et ces familles se sentent vraiment insérées dans l’Église et peuvent vivre l’Évangile, elles peuvent vivre la Parole, elles peuvent aimer, elles peuvent être généreuses en se consacrant aux services de charité. Si nous nous aimons, nous proclamons Jésus, et nous sommes alors insérés dans l’Église. Les divorcés remariés aussi peuvent avoir cette communion avec Jésus dans l’autre.

Est-ce difficile de leur expliquer le fait de ne pas recevoir la communion ?

M.-A. – Non. S’ils sentent l’amour et ne sentent pas cette différence par rapport à une famille, entre guillemets « normale », qui ne les juge pas : ils sont insérés, parce qu’eux aussi peuvent vivre l’amour.

Indépendamment de l’accès au sacrement ?

M.-A. – Bien sûr, chacun se sanctifie par sa propre croix. Certes, c’est une souffrance de ne pas accéder au sacrement, à Jésus Eucharistie. Mais cela ne signifie pas qu’ils sont hors de l’Église, ils sont aussi insérés dans cet amour.

L. – Et aussi parce que ce n’est pas l’unique lieu de la présence de Jésus : Jésus est présent dans sa Parole, pas seulement dans l’Eucharistie.

Que représente pour vous de participer à cette expérience de l’Église universelle ?

M.-A. – C’est merveilleux, vraiment, nous remercions Dieu. Nous sentons que l’Église avance. Cette profonde écoute de tous les Pères synodaux, de chacune des familles, des témoignages, manifeste que l’Esprit Saint guide. Et ce cheminement que nous confie le pape, de la miséricorde dans la vérité, c’est vraiment merveilleux !

© Traduction de Zenit, Constance Roques

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ZENIT Staff

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