L'Afrique a un "urgent besoin de paix, de justice et de réconciliation", affirme le pape

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Congrès au Vatican

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CITE DU VATICAN, vendredi 21 mai 2004 (ZENIT.org) – « Les nombreux foyers de violence qui ensanglantent l’Afrique, le sida et les autres épidémies, de même que les drames de la misère et des injustices continuent à peser sur l’avenir du continent, produisant des effets négatifs qui hypothèquent le développement solidaire de l’Afrique elle-même et l’instauration d’une paix durable et d’une société juste et équitable ».

C’est ce qu’affirme Jean-Paul II dans le message qu’il a adressé aux participants d’une journée d’étude sur l’Afrique qui a eu lieu au Vatican ce vendredi avec la participation d’une centaine d’ambassadeurs, de cardinaux, d’évêques surtout africains, d’experts et de représentants d’institutions internationales. Le congrès était organisé par le Conseil pontifical justice et paix.

« Le continent, affirme le pape, a un besoin urgent de paix, de justice et de réconciliation, ainsi que de l’aide des pays industrialisés appelés à soutenir son développement, afin que les peuples africains soient vraiment les protagonistes de leur avenir, les acteurs et les sujets de leur destin ».

Le pape souhaite que la « communauté internationale puisse contribuer, avec détermination et générosité, à promouvoir une société de justice et de paix sur le continent africain ».

Soulignant la nécessité de trouver des réponses adéquates aux trois questions de fond (les conflits armés, les maladies et la pauvreté), le cardinal Martino, président du Dicastère, a précisé que l’Afrique ne doit pas être vue comme « un poids insupportable et un problème insoluble, mais comme une extraordinaire ressource de bien pour toute l’humanité ».

« Le plus grand mal auquel l’Afrique est en proie, a-t-il déclaré, est le sentiment de résignation et de découragement presque général qui, à tous les niveaux, entoure ce continent comme un rideau de fer fait d’égoïsme et d’indifférence. La vraie bataille dans laquelle il faut s’engager est celle de construire un climat de confiance renouvelée et de créativité généreuse et intelligente ».

Le secrétaire du Vatican pour les rapports avec les Etats, Mgr Lajolo a observé quant à lui que depuis le 11 septembre 2001 les conditions de vie ont empiré dans de nombreux pays d’Afrique. « Le monde occidental doit être conscient du fait que si l’on ne prend pas le chemin d’un développement authentique, les peuples exclus finiront par croire qu’ils n’ont pas d’autre choix que celui du terrorisme ».

Mgr Lajolo souligne cependant plusieurs signes positifs dans la société africaine. « L’Afrique n’est pas un continent de désespérés mais une terre peuplée de personnes qui combattent pour surmonter des problèmes anciens et des défis actuels, pour construire un avenir d’espérance et d’opportunités ».

Le cardinal Martino a par ailleurs déclaré que l’Afrique est un défi qui interpelle d’abord les peuples africains, leurs classes dirigeantes, les confessions religieuses et l’Eglise catholique du continent. Mais c’est aussi un défi pour toute la communauté internationale, car, actuellement objet d’assistance, l’Afrique doit devenir sujet d’un partenariat convaincu et décidé.

Le cardinal a annoncé la publication par le Conseil pontifical justice et paix d’un « Document sur la pauvreté dans l’ère de la mondialisation », dans lequel seront repris de nombreux thèmes abordés au cours du congrès, et la constitution d’un « Groupe permanent de réflexion » sur les thèmes du développement social et économique de l’Afrique.

Le Conseil rédigera une Déclaration conclusive des travaux du congrès, qui sera envoyée à ceux qui ont la responsabilité de donner des réponses crédibles aux problèmes du continent africain.

Parmi les intervenants figuraient entre autres: le président de l’Earth Institute de la Columbia University, Jeffrey Sachs; Albertina Nahosse Hamukwaya, ministre angolaise de la santé; Gianni Guidotti, médecin italien de la Communauté de San’Egidio; Callisto Madavo, vice-président pour l’Afrique de la Banque Mondiale; Chanel Boucher, vice-président de la Banque pour le développement africain; Jean-Marie Fardeau, président du CISDE (International Cooperation for Development and Solidarity).

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ZENIT Staff

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