Juifs/catholiques : « Notre plus grand ennemi est l’ignorance et notre meilleur ami, la vérité »

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Déclarations du fondateur de la Fondation Raoul Wallenberg

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ROME, Jeudi 20 janvier 2005 (ZENIT.org) – Pour l’un des pionniers du dialogue entre juifs et catholiques, Baruch Tenembaum, fondateur de la Fondation Internationale Raoul Wallenberg, la rencontre du pape et des 160 rabbins juifs au Vatican a fait de mardi dernier « un jour historique ».

Le groupe des rabbins et représentants juifs était venu au Vatican pour remercier le Saint Père de sa contribution à la réconciliation entre les fils d’Abraham et de sa contribution dans la lutte contre l’antisémitisme.

Cette audience visait à célébrer les 40 ans de la déclaration du Concile Vatican II Nostra Aetate (28 octobre 1965) qui a marqué un tournant dans le dialogue judéo-chrétien.

Dans des déclarations téléphoniques à Zenit, Baruch Tenembaum, né dans une colonie d’immigrés juifs échappés des « pogroms » de Russie en 1880, dans la province de Santa Fe, en Argentine, partage son émotion en voyant jusqu’où sont arrivées les relations entre juifs et catholiques. Des relations qu’il s’est lui aussi chargé de promouvoir dès le débute de ses études au séminaire rabbinique argentin dans les années 50, en rencontrant des représentants de l’Eglise catholique en Argentine.

« La rencontre d’aujourd’hui est émouvante car elle montre que cette idée lancée il y a plus de cinquante ans a eu beaucoup de succès », déclare-t-il.

« Celui qui a littéralement multiplié ces efforts initiaux fut Angelo Roncalli, le « Bon pape », qui convoqua le Concile Vatican II lorsqu’il fut élu sous le nom de Jean XXIII, explique-t-il.

« Je crois que c’est un jour important », ajoute-t-il.

Pour Baruch Tenembaum le fait que le Vatican ait décidé de prêter des manuscrits du rabbin Maïmonide (Moïse ben Maïmon), grand philosophe et théologien d’origine espagnole, décédé en 1204, pour qu’ils puissent être exposés au Musée d’Israël au printemps 2005, est également un geste significatif.

« Depuis Moïse (le Législateur) jusqu’à Moïse (Ben Maïmon) il n’y en a pas eu d’autre comme Moïse », affirme Tenembaum, citant un dicton commun parmi les étudiants juifs, pour souligner sa transcendance historique.

« C’est une occasion pour que beaucoup de personnes à travers le monde découvrent son héritage », poursuit-il.

Baruch Tenembaum considère que la clé du dialogue est « l’amitié et l’amour du prochain ».

« Le prochain est celui qui est « proche », celui que nous sentons proche de nous. Nous sommes convaincus que lorsque nous allons vers quelqu’un nous pouvons dialoguer avec lui et modifier la connaissance, l’information que nous avions auparavant », explique-t-il.

« En dialoguant nous voulons observer le meilleur de l’autre. Nous voulons ratifier ce que le Créateur a voulu et les dons qu’Il a donnés à chacun. Le Créateur nous a créés différents et cela n’a pas été un hasard. Harmonie signifie des voix distinctes qui s’intègrent dans une expression », ajoute-t-il.

Baruch Tenembaum est convaincu que l’on peut vaincre beaucoup de préjugés par l’information et la connaissance mutuelle. « Notre plus grand ennemi est l’ignorance et notre meilleur ami, la vérité », déclare-t-il.

« Lorsque nous parvenons à déraciner les mensonges et la haine, et à établir la vérité, alors nous nous acceptons et nous nous comprenons », souligne-t-il.

C’est dans cet esprit que la Fondation Raoul Wallenberg s’apprête à lancer dans les prochaines semaines un bulletin d’information en différentes langues. Les personnes intéressées peuvent s’abonner en envoyant un message à irwf@irwf.org.ar (ceux qui s’abonneront participeront à un tirage au sort pour gagner un voyage à Jérusalem).

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ZENIT Staff

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