Jésus est mort pour l’unité de ses disciples, déclare le P. Cantalamessa

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Célébration de la croix dans la basilique Saint-Pierre

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ROME, Vendredi 21 mars 2008 (ZENIT.org) – Rappelant que le Christ est mort « pour rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés », le prédicateur de la Maison pontificale invite les chrétiens à un examen de conscience en affirmant que la véritable distinction entre les chrétiens est entre ceux qui croient et ceux qui ne croient pas.

Selon la coutume, le P. Raniero Cantalamessa, ofmcap., a tenu l’homélie lors de la célébration de la Passion, présidée ce vendredi saint, dans la basilique Saint-Pierre, par le pape Benoît XVI.

Soulignant l’urgence de l’unité, le prédicateur capucin s’est interrogé : « Est-ce le moment de continuer à nous préoccuper uniquement de ce qui concerne notre ordre religieux, notre mouvement, ou notre Eglise ? Ne serait-ce pas précisément la raison pour laquelle nous aussi ‘nous semons beaucoup, mais nous engrangeons peu’ ? Nous prêchons et nous nous activons de multiples manières, mais au lieu de se rapprocher du Christ, le monde s’en éloigne ».

Citant les paroles du prophète Agée, le P. Cantalamessa a invité les chrétiens à imiter le peuple d’Israël qui répond à l’appel du prophète : chacun cesse d’embellir sa propre maison pour reconstruire ensemble le temple de Dieu.

Pour développer le thème de l’unité des chrétiens, le prédicateur de la Maison pontificale est parti du symbole de la tunique « sans couture » du Christ.

Il a rappelé qu’après la mort du Christ sur la croix, les soldats ont divisé son « manteau » en quatre mais pas sa tunique, « qui était le vêtement qu’il portait près du corps ».

Ceci signifie que « nous les hommes, pouvons diviser l’Eglise dans ce qu’elle a d’humain et de visible, mais pas son unité profonde qui s’identifie avec l’Esprit Saint. La tunique du Christ n’a pas été et ne pourra jamais être divisée », a souligné le P. Cantalamessa.

Le prédicateur a expliqué que « l’œcuménisme doctrinal, ou au sommet », est certes nécessaire mais « n’est pas suffisant et ne progresse pas, s’il n’est pas accompagné d’un œcuménisme spirituel », qui « naît du repentir et du pardon et se nourrit de la prière ».

Le P. Cantalamessa a cité « une pionnière et un modèle de cet œcuménisme spirituel de l’amour » : Chiara Lubich, la fondatrice que Mouvement des Focolari, décédée le 14 mars dernier.

« Par sa vie, elle nous a montré que la recherche de l’unité entre les chrétiens n’est pas une manière de se fermer au reste du monde ; elle est en revanche le premier pas et la condition pour un dialogue plus large avec les croyants d’autres religions et avec tous les hommes qui ont à cœur le destin de l’humanité et de la paix », a-t-il déclaré.

« La seule chose qui pourra réunir les chrétiens divisés est la diffusion d’une nouvelle vague d’amour pour le Christ parmi eux, a souligné le P. Cantalamessa. C’est ce qui est en train de se produire à travers l’action de l’Esprit Saint et qui nous remplit d’émerveillement et d’espérance ».

« Il est descendu sur Corneille et sa maison, comme il était descendu sur les apôtres à la Pentecôte, a-t-il expliqué. Au cours du siècle dernier, nous avons vu se renouveler sous nos yeux ce même prodige, à une échelle mondiale. Dieu a répandu son Esprit Saint, de façon nouvelle et inattendue, sur des millions de croyants, appartenant à presque toutes les dénominations chrétiennes et, afin qu’il n’y ait pas de doute sur ses intentions, il l’a répandu avec les mêmes manifestations ».

« N’est-ce pas là un signe que l’Esprit nous pousse à nous reconnaître les uns les autres comme des disciples du Christ et à tendre ensemble vers l’unité ? » s’est-il interrogé.

Le prédicateur de la Maison pontificale estime que la « distinction fondamentale entre les chrétiens n’est pas entre catholiques, orthodoxes et protestants, mais entre ceux qui croient que le Christ est le Fils de Dieu et ceux qui ne le croient pas ».

Il existe donc, selon lui « deux oecuménismes : un œcuménisme de la foi et un œcuménisme de l’incrédulité », un œcuménisme « qui réunit tous ceux qui croient que Jésus est le Fils de Dieu, que Dieu est Père, Fils, et Esprit Saint, et que le Christ est mort pour sauver tous les hommes », et « un œcuménisme dans lequel, à la limite, tous croient aux mêmes choses car personne ne croit plus à rien ».

Le P. Cantalamessa a conclu en rappelant le message de consolation et d’encouragement de Dieu envoyé au peuple d’Israël par l’intermédiaire du prophète Agée : « Mais à présent, courage, Zorobabel ! oracle de Yahvé … Au travail ! Car je suis avec vous », qui s’adresse aujourd’hui à « tous ceux qui ont à cœur la cause de l’unité des chrétiens ».

Gisèle Plantec

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ZENIT Staff

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