"Jésus aussi était un réfugié"

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Le pape François rencontre des exilés argentins

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« Ouvre ton cœur à ton frère, à ta sœur, qui n’a pas d’endroit où vivre, où travailler, où dormir paisiblement », exhorte le pape François en rappelant que « c’est l’un des premiers messages de l’Évangile : Jésus était un réfugié ».

Le pape a rencontré Carlos et Rodolfo Luna, deux frères argentins qui vivent en exil en Suède, dans l’après-midi du 12 février 2014. Selon Radio Vatican, il a connu la femme de l’un d’entre eux, ‘Estercita’, ainsi que la mère de celle-ci, Esther Balestrino De Careaga – décédée depuis – dans un laboratoire de chimie avant d’entrer chez les jésuites.

Le pape a rappelé qu’il avait caché les livres de leur bibliothèque dans le Collège Massimo de Buenos Aires, à l’époque de la dictature, lorsqu’ils étaient surveillés.

Au cours de l’entretien d’une heure, le pape a rendu hommage à l’accueil de la Suède : « Comme c’est bon de trouver des personnes qui ont un tel cœur ! La Suède ouvre ses frontières, elle organise des cours de langue, offre une aide économique et propose des voies pour rejoindre la société. C’est un exemple que nous pouvons donner au monde. Parce que, en réalité, c’est le seul pays qui fait cela et qui n’est pas envahi par la misère. Cela ne les fait pas souffrir. »

« C’est le message que donne la Suède : Ouvre ton cœur à ton frère, à ta sœur, qui n’a pas d’endroit où vivre, où travailler, où dormir paisiblement », a-t-il ajouté.

« Et les Suédois ont de grands saints », a rappelé le pape, citant sainte Brigitte, dans les débuts du christianisme, et de nombreux luthériens : « Les luthériens sont une Église qui a de grands hommes et de grandes femmes ».

Le pape a évoqué son amitié avec le pasteur luthérien Anders Gutt – aujourd’hui décédé – « un grand homme », avec lequel il a partagé la chaire de professeur de théologie spirituelle à Buenos Aires : « Nous étions un prêtre jésuite et un luthérien. Nous nous comprenions très bien. »

Il a déploré le million de réfugiés syriens au Liban et les pays qui ferment leurs frontières : « Nous avons tellement de réfugiés, mais personne ne les veut. C’est un ‘vilain mot’ », a-t-il dénoncé en reprenant l’expression qu’il avait employée lors de sa visite sur l’île de Lampedusa, le 8 juillet 2013 : « La globalisation de l’indifférence ».

Il a souligné le sens spirituel de l’épreuve des réfugiés : « Peut-être que ceux qui souffrent de l’exil rejoignent le message du salut du peuple… parce que Dieu bénit. Dieu bénit cela… Avec notre foi chrétienne, nous devons comprendre clairement que Jésus était un réfugié, parce qu’on cherchait à tuer cet enfant… C’est l’un des premiers messages de l’Évangile… Jésus était un réfugié. Ce n’était pas un touriste. Il n’était pas là pour son travail. Il fuyait la mort. Un réfugié ».

Le pape François a également rendu hommage au travail des bureaux du Vatican pour aider les réfugiés et lutter contre la traite des personnes. Il a aussi évoqué le centre Astalli de Rome pour les réfugiés, tenu par les jésuites, tout en affirmant qu’il restait encore beaucoup à faire.

Avec Hélène Ginabat pour la traduction

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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