"Jésus a pris sur lui les drames et les espérances des hommes de tous les temps"

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Homélie de la Cène du Seigneur

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CITE DU VATICAN, Jeudi 28 mars 2002 (ZENIT.org ) – Voici notre traduction, rapide, de l´homélie de Jean-Paul II lors de la Messe de la Cène du Seigneur, en ce Jeudi Saint, à Saint-Pierre de Rome.

Le pape rappelle que le Triduum pascal est le lieu où le baptisé apprend « du seul « Maître et Seigneur » à « étendre les mains » pour aller là où nous appelle l´accomplissement de la volonté du Père céleste ». Une réponse aux rumeurs de démission…

Jean-Paul II insite sur le lien entre eucharistie et service fraternel, comme le symbolise le geste du lavement des pieds qu´ont accompli le cardinal Angelo Sodano et le cardinal Roger Etchegaray. Le pape, commentait Radio Vatican est « encore handicapé par son arthrose du genou ».

Vendredi, le pape devrait entrendre les confessions dans la basilique vaticane, selon la tradition, le Vendredi saint (le pape souligne, dans son homélie comme dans la Lettre aux prêtres le lien existant entre le réconciliation et l´Eucharistie), puis il présidera la célébration de la Passion et, le soir, le Chemin de Croix, au Colisée.

– Homélie de Jean-Paul II –

1. « Après avoir aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu´à la fin » (Jn 13.1). Ces paroles, rapportées dans le passage évangélique qui vient d´être proclamé, soulignent bien le climat du Jeudi Saint. Elles font pressentir les sentiments éprouvés par le Christ « dans la nuit qu´il fut livré » (1 Co 11, 23) et elles nous sptimulent à participer avec une gratitude intense et intime au roite solennel que nous accomplissons.

Ce soir nous entrons dans la Pâque du Christ, qui constitue le moment dramatique et conclusif, longuement préparé et attendu, de l´existence terrestre du Verbe de Dieu. Jésus est venu au milieu de nous non pour être servi mais pour servir, et il a pris sur lui les drames et les espérances des hommes de tous les temps. Anticipant mystiquement le sacrifice de la Croix, au Cénacle, il a voulu rester avec nous sous les espèces du pain et du vin et il a confié aux Apôtres et à leurs successeurs la mission et le pouvoir d´en perpétuer la mémoire vivante et efficace dans le rite eucharistique.

Cette célébration, par conséquent, nous implique mystiquement tous, et nous plonge dans le Saint Triduum, au cours duquel nous aussi nous apprendrons du seul « Maître et Seigneur » à « étendre les mains » pour aller là où nous appelle l´accomplissement de la volonté du Père céleste.

2. « Faites ceci en mémoire de moi » (1 Co 11,24-25). Par ce commandement, qui nous engage à répéter ce geste, Jésus conclut l´institution du Sacrement de l´Autel. Au terme du lavement des pieds aussi, Il nous invite à l´imiter: « Je vous ai donné l´exemple pour que vous fassiez de même » (Jn 13,15). Il établit de cette façon une corrélatio intime entre l´Eucharistie, sacrement de don don sacrificiel, et el commandement de l´amour, qui nous engage à accueillir et servir nos frères. On ne peut distinguer la participation à la table du Seigneur du devoir d´aimer notre prochain. Chaque fois que nous participons à l´eucharistie, nous aussi nous prononçons notre « Amen » devant el Corps et le Sang du Seigneur. Nous nous engageons de façon à faire ce que le Christ a fait, « laver les pieds » de nos frères, en nous transformant en l´image concrète et transparente de celui qui « s´est dépouille lui-même, assumant la condition de serviteur » (Ph 2,7). C´est l´amour, l´héritage le plus précieux qu´il laisse à ceux qu´il appelle à le suivre. C´est son amour, partagé par ses disciples, aui est offertt ce soir à toute l´humanité.

3. « Qui mange et boit sans reconnaître le corps du seigneur mange et boit sa propre condamnation » (1 Co 11,29). L´Eucharistie est un grand don, mais aussi une grande responsabilité pour qui la reçoit. Jésus, devant Pierre qui est réticent à se laisser laver les pieds, insiste sur la nécessité d´être purs pour prendre part au banquet sacrificiel de l´Eucharistie. La tradition de l´Eglise a toujours mis en évidence le lien existant entre l´Eucharistie et le sacrement de la Réconciliation. J´ai voulu le répéter moi aussi dans la Lettre aux Prêtres pour le Jeudi Saint de cette année, en invitant avant tout les prêtres à considérer avec un émerveillement nouveau la beauté du sacrement du pardon. Ce n´est qu´ainsi qu´ils pourront le faire redécouvrir aux fidèles confiés à leurs soins pastoraux.

Le sacrement de la pénitence restitue aux baptisés la grâce divine perdue par le péché mortel, et les dispose à recevoir dignement l´Eucharistie. En outre, dans l´entretien direct que sa célébration ordinaire comporte, le Sacrement peut répondre à l´exigence de communication personnelle, rendue aujourd´hui toujours plus difficile par les rythmes frénétiques de la société technologique. Par son action éclairée et patiente, le confesseur peut introduire le pénitent dans cette communion profonde avec le Christ que le sacrement redonne et que l´Eucharistie porte à son plein accomplissement.

Puisse la rédécouverte du sacrement de la Réconciliation aider tous les croyants à s´approcher avec respect et dévotion de la Table du Corps et du Sang du Seigneur.

4. « Après avoir aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu´à la fin » (Jn 13,1).
Retournons spirituellement au Cénacle! Nou nous recueillons avec foi autour de l´Autel du Seigneur, en faisant mémoire de la Dernière Cène. En répétant les gestes du Christ, nous proclamons que sa mort a racheté l´humanité du péché et continue à ouvrir l´espérance d´un avenir de salut pour les hommes de toutes les époques.

Il revient aux prêtres de perpétuer le rite qui, sous les espèces du pain et du vin, rend présent le sacrifice du Christ vraiment, réellement, et substantiellement, jusqu´à la fin des temps. Il revient à tous les baptisés de se faire humbles et attentifs serviteurs de leurs frères, pour collaborer à leur salut. C´est le devoir de tout croyant de proclamer par sa vie que le Fils de Dieu a aimé les siens « jusqu´à la fin ». Ce soir, dans un silence chargé de mystère, notre foi se nourrit.

Unis toute l´Eglise, nous annonçons ta mort, ô Seigneur. Pleins de gratitude, nous goûtons dejà la joie de ta résurrection. Pleins de confiance, nous nous engageons à vivre dans l´attente de ton retour glorieux. Aujourd´hui et toujours, ô Christ, notre Rédempteur. Amen!

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ZENIT Staff

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