«Je voudrais m’adresser à tous pour vous demander, déclare Jean-Paul II dans son message, de ne pas céder à la logique de la violence, de la vengeance et de la haine, mais au contraire de persévérer dans le dialogue. Il faut rompre la chaîne mortelle qui emprisonne et ensanglante trop de régions de la planète. Les croyants de toutes les religions peuvent beaucoup dans ce but. L’image de paix lancée par la rencontre de Milan encourage tant de personne sur la voie de la paix».
«Dans quelques jours nous rappellerons ce terrible 11 septembre 2001 qui apporta la mort au cœur des Etats-Unis, rappelle Jean-Paul II. Trois années se sont désormais écoulées, mais depuis ce jour, malheureusement, le terrorisme semble augmenter ses menaces de destruction. Il n’y a pas de doute qu’il faut de la fermeté et un esprit de décision pour combattre les artisans de mort. En même temps, cependant, il faut œuvrer de toutes les manières possibles pour déraciner tout ce qui peut favoriser l’affirmation de cette dérive de la terreur : en particulier la misère, le désespoir et le vide des cœurs».
Le pape insiste : «Nous ne devons pas nous laisser vaincre par la peur qui conduit à nous renfermer sur nous-mêmes et à renforcer l’égoïsme des individus comme des groupes. On a besoin d’avoir le courage de mondialiser la solidarité et la paix. Je pense en particulier à l’Afrique, «un continent qui semble incarner le déséquilibre existant entre le Nord et le Sud de la planète»(Message pour la XVIe rencontre «Hommes et Religions» : Palerme, 29 août 2002), et le bien aimé peuple irakien, pour lequel chaque jour je demande à Dieu cette paix que les hommes ne savent pas se donner, est au centre de mes préoccupations».
«La rencontre de Milan, montre le besoin de s’engager avec détermination sur la véritable voie de la paix, qui ne passe jamais par la violence mais toujours par le dialogue. On sait bien – il le savent bien ceux qui viennent des terres ensanglantées par les conflits – que la violence engendre toujours la violence. La guerre ouvre tout grand les portes à l’abîme du mal. Avec la guerre tout devient possible, même ce qui n’a aucune logique. C’est pourquoi la guerre doit toujours être considérée comme un échec : un échec de la raison et de l’humanité. Que vienne vite, alors, un sursaut spirituel et culturel qui conduise les hommes à bannir la guerre. Oui, plus jamais la guerre ! J’en étais convaincu en cet octobre 1986 à Assise, quand j’ai demandé aux membres des différentes religions de se réunir côte à côte pour demander à Dieu la paix. J’en suis encore plus convaincu aujourd’hui : alors que diminuent les forces de mon corps, je sens la force de la prière plus vive encore».
«Il est donc significatif, fait remarquer le pape, que la Communauté de Sant’Egidio ait choisi pour la rencontre de cette année le titre : «Religions et cultures : le courage d’un nouvel humanisme». Cette façon de se rencontrer génère un humanisme, ou une façon nouvelle de se regarder les uns les autres, de se comprendre, de penser au monde et d’agir pour la paix. Des personnes capables d’être côte à côte et de trouver cette amitié qui fait sentir la grande dignité de chaque homme et la richesse qui réside souvent dans la diversité participent à cette rencontre».
«Le dialogue révèle le courage d’un nouvel humanisme, parce qu’il requiert la confiance en l’homme. Il ne met jamais les uns contre les autres. Son but est de combler les distances et d’émousser les aspérités pour faire mûrir la conscience que nous sommes tous des créatures du Dieu unique, et donc frères de la même humanité», conclut Jean-Paul II.
