Jean-Paul II ne renonce à aucune des célébrations du triduum, mais la liturgie est "aménagée"

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Le pape prononce deux homélies

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CITE DU VATICAN, Jeudi 28 mars 2002 (ZENIT.org ) – Jean-Paul II ne renonce à aucune des célébrations du triduum, à commencer ce Jeudi Saint par la Messe chrismale et la Cène du seigneur, mais la liturgie est « aménagée » pour économiser ses forces. Le pape n´en a pas moins béni les huiles saintes qu´il a confiées aux évêques et aux prêtres de son diocèse.

Rappelons que le pape fêtera ses 82 ans le 18 mai prochain, et qu´il a subi six opérations depuis l´attentat du 13 mai 1981 qui l´a vu en danger de mort deux fois: d´abord en raison de l´attentat et, à la suite de la transfusion qui a suivi, du fait d´un méglovirus.

Jean-Paul II a ainsi présidé, en la basilique Saint-Pierre, les deux célébrations de ce Jeudi Saint depuis une estrade de deux marches placée sur la droite de l´autel de la confession.

Le pape a prononcé certaines prières liturgiques comme la prière consécratoire – debout -, une bénédiction finale. Jean-Paul II a en outre prononcé les deux homélies.

Le cardinal Dario Castrillon Hoyos, préfet de la congrégation pour le Clergé, a célébré la liturgie du matin, la messe « chrismale » où sont bénies les huiles des sacrements, et le cardinal Angelo Sodano, la célébration de « la Cène du Seigneur », le soir, à Saint-Pierre (et non au Latran), qui rappelle l´institution de l´Eucharistie et du sacerdoce. Des célébrations de près de deux heures.

C´est aussi la première fois que le pape renonce, depuis son accession au trône de Pierre, au rite du lavement des pieds de la célébration du Jeudi saint au soir.

Mais le pape n´a pas renoncé à s´agenouiller longuement après la communion, en dépit de la sérieuse crise d´arthrose conséquente à cette position au cours de la retraite de carême.

Le pape a également écouté debout la lecture de l´Evangile, en latin puis en grec, selon la tradition romaine, l´Eglise de Rome étant à l´origine bilingue.

Eprouvé physiquement, le pape ne l´est pas moins moralement: il a choisi ce jour où l´Eglise célèbre l´institution de l´Eucharistie et du sacerdoce pour accepter la démission de son compatriote l´archevêque de Poznan, Mgr Juliusz Paetz, accusé sans preuve de harcèlement sexuel et qui veut « en finir avec les polémiques ».

Lors de la célébration du matin, avec tout le clergé romain et les prêtres et évêques présents à Rome qui l´ont chaleureusement acclamé à son arrivée dans la basilique, Jean-Paul II invité à prier, dans son homélie, pour les prêtres qui ont abandonné leur ministère ou traversent une période de crise: « Prions, disait le pape, pour nos confrères qui ont manqué aux engagements assumés par leur ordination sacerdotale ou qui traversent une période de difficulté ou de crise ».

Chaque année en effet, la congrégation pour le clergé réintègre des dizaines, voire des centaines de prêtres qui avaient quitté le sacerdoce (cf . les statistiques du site de la congrégation pour le clergé à l´adresse: http://www.clerus.org/menu06_fra.html).

Au moment où l´actualité parle aussi de la fidélité héroïque de prêtres et d´évêques assassinés ou menacés de mort pour leur fidélité à l´Evangile, Jean-Paul II a également invité à prier pour ces prêtres et ces évêques victimes aujourd´hui des persécutions (cf. ZF020327).

Et chaque année, au cours de la messe chrismale qui rassemble le clergé autour de l´évêque, les prêtres renouvellent leurs promesses sacerdotales, ce qu´a fait le clergé romain ce matin en la basilique Saint-Pierre autour de son évêque.

Cette messe au cours de laquelle l´évêque bénit l´huile des catéchumènes, l´huile de l´onction des malades et le Saint-Chrême (placées à Saint-Pierre au pied de l´autel dans trois grandes amphores), est considérée comme l´une des principales manifestations de la plénitude du sacerdoce ministériel de l´évêque et un signe de l´étroit lien des prêtres avec leur évêque.

« Chers frères, disait le pape dans son homélie, aujourd´hui, nous prenons particulièrement conscience de ce ministère particulier qui nous a été conféré. Le Divin Maître nous a confié, dans l´Eucharistie, la célébration de son prope sacrifice, en nous appelant par là de façon spéciale à sa suite. Pour cette raison, au cours de cette célébration d´aujourd´hui, nous lui répétons ensemble fidélité et amour et en nous confiant dans la puissance de sa grâce, nous renouvelons les promesses faites le jour de notre ordination ».

« Le Seigneur m´a consacré par l´onction, continuait le pape: ces paroles rappellent avant tout la mission méessianique de Jésus, consacré par la force de l´Esprit Saint, et devenu le grand prêtre éterne de la Nouvelle Alliance, établie dans son sang. Toutes les préfigurations du sacerdoce dans l´Ancien testament trouvent leur accomplissement en lui, unique et définitif médiateur entre Dieu et les hommes ».

La liturgie de la bénédiction des huiles suit celle du renouvellement des promesses sacerdotales, et se situe apès l´homélie.

L´huile, comme l´air, l´eau, la lumière appartient, expliquait aujourd´hui Radio Vatican, appartient à ces réalités élémentaires du cosmos qui expriment le mieux les dons de Dieu Créateur, Rédempteur et sanctificateur; elle est une substace thérapeutique, aromatique et conviviale: elle soigne les blessures, parfume le corps, réjouit la table. Cette nature de l´huile est assumée dans le symbolisme biblique et liturgique, mais elle signifie en même temps l´onction de l´Esprit qui guérit, éclaire, console, consacre et pénètrede ses dons et de ses charismes, tout le corps de l´Eglise. La liturgie de la bénédiction des huiles exprime ce symbolisme et en indique le sens sacramentel. La liturgie célèbre ainsi le mystère du Christ qui sanctifie toute réalité et toute situation de vie. La bénédiction du Saint-Chrême (mélange d´huile et de baume) donne son nom à cette messe « chrismale ».

Le pape confiait les saintes huiles bénites aux évêques et aux prêtres de son diocèse en disant: « A vous, Evêques, et prêtres, elles sont maintenant confiées à vous afin qu´à travers votre ministère la grâce divine se répande dans les âmes, apportant force et vie. Respectez, vénérez et conservez avec un soin particulier ces huiles, signes de la grâce de Dieu: que les personnes, les lieux et les choses qui seront marqués par elles puissent resplendir de la sainteté même de Dieu qui, par un don admirable de son amour, a voulu que dans les signes sacramentaux se renouvellent mystiquement les événements de l´histoire de notre salut ».

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ZENIT Staff

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