Jean-Paul II et l’Europe, par le cardinal Re

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L’ancien préfet du dicastère pour les évêques évoque aussi la personnalité du pape polonais

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ROME, Jeudi 7 avril 2011 (ZENIT.org) – Tout au long de son pontificat, Jean-Paul II a fait part de son grand intérêt pour l’Europe et n’a cessé de rappeler combien l’identité européenne se fondait dans ses racines chrétiennes.

C’est ce que rappelle le cardinal Giovanni Battiste Re, préfet émérite de la Congrégation pour les évêques, dans une conférence donnée le mercredi 6 avril à Trieste sur Jean-Paul II et l’Europe.

Dans son intervention retranscrite par L’Osservatore Romano, le cardinal italien évoque aussi la personnalité du pape défunt, et notamment l’intensité de sa prière au quotidien. « Quand il priait, il semblait perdre le sens du temps ».

« En 26 ans de pontificat – a observé le cardinal Re – Jean-Paul II s’est manifesté comme profondément européen, non seulement parce que, parmi les papes du 20e siècle, il est celui qui a le plus vaste enseignement sur le continent européen, mais aussi pour son intérêt spécifique pour l’Europe ».

« Jean-Paul II s’est battu avec force pour que l’Europe ne soit pas écrasée par la vague de sécularisme, mais redécouvre ses racines et devienne le continent des valeurs de l’esprit ». Il a toujours été convaincu que « l’identité européenne a son fondement dans ses racines chrétiennes » et que ce n’est « qu’en restant fidèle à ses racines que l’Europe aura un grand avenir ».

« Quand, après la chute du mur de Berlin, le vent de l’histoire a lancé, avec des accents nouveaux et avec plus de force le défi de la construction d’une ‘Maison commune européenne’, le pape a multiplié ses interventions, encourageant à tendre vers les buts et les idéaux de cette ‘maison commune’ et de l’Europe de l’esprit », a-t-il ajouté. « Et pour la reconstruction de l’Europe de l’esprit, il a proclamé la priorité de l’éthique sur les idéologies, le primat de la personne sur les choses, la supériorité de l’esprit sur la matière ».

Pour faire face au phénomène de sécularisation croissante, a aussi souligné le cardinal Re, Jean-Paul II appela à s’engager pour une nouvelle qualité d’évangélisation. « Conscient de la nécessité d’un renouvellement spirituel et humain, le pape a souligné l’urgence de ‘ré-évangéliser’ le vieux continent, appelant toutes les composantes du peuple de Dieu à ce devoir ».

Il demandait particulièrement à l’Eglise de « se faire le Bon Samaritain » de l’homme d’aujourd’hui « pour l’aider à redécouvrir l’actualité pérenne de Jésus-Christ et de ses enseignements ».

« En regardant l’Europe d’aujourd’hui, Jean-Paul II notait des forces qui tendent à marginaliser les chrétiens », a encore expliqué le cardinal italien. « Il faut malheureusement constater que cela est vrai ».

« Ceux qui se rendent comptent que le christianisme est important non seulement pour le passé mais aussi pour le présent et pour l’avenir, et que cet avenir ne sera beau et grand que si l’Europe ne perd pas son identité chrétienne, ne manquent pas », a-t-il observé. « D’où la nécessité et l’urgence de travailler pour contribuer à renforcer l’Europe comme réalité non seulement économique et territoriale mais aussi culturelle et spirituelle. L’Europe a besoin d’une âme ».

Jean-Paul II : un grand homme, un grand pape et un grand saint

Dans son intervention, le cardinal Re s’est aussi arrêté sur les années passées près de Jean-Paul II, dont il était un proche collaborateur.

« En étant proche de lui, de nombreuses choses nous touchaient. Il était impressionnant de voir la capacité qu’il avait de parler aux foules, la fascination qu’il exerçait sur la jeunesse, son courage touchait, la facilité qu’il avait de parler beaucoup de langues, sa charge humaine touchait et la profondeur de sa pensée », a-t-il expliqué.

« Mais ce qui m’a le plus touché, c’était l’intensité de sa prière. Une prière profonde et intimement personnelle, et en même temps liée aux traditions et à la piété de l’Eglise. Quand il priait, il semblait perdre le sens du temps ».

Le cardinal Re a enfin estimé qu’il y avait, dans sa vie, « une synthèse admirable entre prière et action ». « Sa spiritualité était centrée sur le Christ vrai Dieu et vrai homme, et il y avait deux dimensions très importantes pour lui : le culte de la miséricorde de Dieu et une dévotion très tendre à la Vierge ».

Voilà pourquoi sa béatification le 1er mai tombe à une date juste et providentielle : il s’agit du début du mois de Marie, de la fête qui célèbre la miséricorde de Dieu, et de la fête du travail – « pour un pape qui a été ouvrier, cela est aussi une heureuse coïncidence ».

« En résumé, nous pouvons dire que Jean-Paul II a été un grand homme, un grand pape et un grand saint ». 

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ZENIT Staff

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