Jean-Paul II commente le thème de la semaine de prière pour l’unité

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Audience générale du 21 janvier 2004

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CITE DU VATICAN, Mercredi 28 janvier 2004 (ZENIT.org) – « Je vous laisse ma paix ». Le pape Jean-Paul II a commenté le thème de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens lors de l’Audience générale du 21 janvier 2004 dans cette allocution en italien traduite par L’Osservatore Romano en langue française du 27 janvier.

Lecture: Jn 14, 23.25-27

1. « Je vous laisse ma paix » (cf. Jn 14, 27). La semaine de prière et de réflexion pour l’unité des chrétiens de cette année est centrée sur les paroles prononcées par Jésus lors de la Dernière Cène. Il s’agit, dans un certain sens, de son testament spirituel. La promesse faite aux disciples trouvera sa pleine réalisation dans la Résurrection du Christ. En apparaissant aux Onze dans le Cénacle, il leur adressera à trois reprises le salut suivant: « Paix à vous! » (Jn 20, 19).

Le don offert aux Apôtres n’est donc pas une « paix » quelconque, mais c’est la paix du Christ lui-même: « ma paix », comme Il le dit. Et pour se faire comprendre, il explique de manière plus simple: je vous donne ma paix, « je ne vous la donne pas comme le monde la donne » (Jn 14, 27).

Le monde aspire à la paix, il a besoin de paix – aujourd’hui comme hier -, mais il la cherche souvent par des moyens inappropriés, parfois même par le recours à la force ou par un jeu d’équilibre entre puissances opposées. La paix du Christ, en revanche, réconcilie les âmes, purifie les coeurs, convertit les esprits.

2. Le thème de la « Semaine de Prière pour l’unité des chrétiens » a été proposé cette année par un groupe oecuménique de la ville d’Alep, en Syrie. Cela me pousse à revenir en pensée au pèlerinage que j’ai eu la joie d’accomplir à Damas. Je me rappelle en particulier avec gratitude de l’accueil chaleureux qui m’a été réservé par les deux Patriarches orthodoxes et par le Patriarche grec-catholique. Cette rencontre représente encore actuellement un signe d’espérance pour le chemin oecuménique. Cependant, comme le rappelle le Concile Vatican II, l’oecuménisme n’est pas authentique sans « conversion intérieure. En effet, c’est du renouveau de l’âme, du renoncement à soi-même et d’une libre effusion de la charité que partent et mûrissent les désirs de l’unité » (Décret sur l’oecuménisme Unitatis redintegratio, n. 7).

On ressent toujours davantage l’exigence d’une profonde spiritualité de paix et de pacification, non seulement chez ceux qui sont directement engagés dans l’action oecuménique, mais aussi chez tous les chrétiens. En effet, la cause de l’unité concerne chaque croyant, appelé à faire partie de l’unique peuple des rachetés par le sang du Christ sur la Croix.

3. Il est encourageant de constater que la recherche de l’unité entre les chrétiens s’étend toujours davantage grâce à des initiatives opportunes, qui concernent les divers milieux de l’engagement oecuménique. Parmi ces signes d’espérance, j’ai plaisir à constater le développement de la charité fraternelle et le progrès enregistré dans les dialogues théologiques avec les diverses Eglises et Communautés ecclésiales. A travers eux, il a été possible d’atteindre, à des niveaux et dans des domaines différents, d’importantes convergences sur des thématiques qui furent l’objet de profondes controverses par le passé.
En tenant compte de ces signes positifs, il ne faut pas se décourager face aux difficultés anciennes et nouvelles que l’on rencontre, mais les affronter avec patience et compréhension, en comptant toujours sur l’aide divine.

4. « Là où se trouve la charité et l’amour, il y a Dieu »: c’est ainsi que prie et chante la liturgie de cette semaine, en revivant le climat de la Dernière Cène. De la charité et de l’amour réciproques naissent la paix et l’unité de tous les chrétiens, qui peuvent offrir une contribution décisive afin que l’humanité surmonte les motifs des divisions et des conflits.

Très chers frères et soeurs, à côté de la prière, sentons-nous, en outre, profondément interpellés pour faire nôtre l’effort d’être d’authentiques « artisans de paix » (cf. Mt 5, 9) dans les milieux dans lesquels nous vivons.

Que la Vierge Marie, qui, sur le Calvaire, fut le témoin du sacrifice rédempteur du Christ, nous aide et nous accompagne sur cet itinéraire de réconciliation et de paix.
© Osservatore Romano

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ZENIT Staff

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