Japon: Le "métier" de prêtre classé "gratifiant moralement, mais peu rentable "

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Selon un « guide d’orientation professionnelle » pour les jeunes

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CITE DU VATICAN, Jeudi 18 avril 2002 (ZENIT.org) – Un guide d’orientation professionnelle pour les jeunes considère que le métier de prêtre catholique est plutôt gratifiant moralement, mais économiquement peu rentable, explique l´agence des Missions étrangères de Paris, Eglises d´Asie (EDA, eglasie.mepasie.org) dans son édition du 16 avril.

Etre prêtre catholique peut-il être assimilé à un métier ? C’est la question qu’on se pose en lisant le nouveau livre paru à l’intention des jeunes japonais pour les aider dans le choix d’une carrière. Hito ni Yasashii Shigoto & Shikaku Manyuaru (‘Guide des métiers au service des autres et des compétences requises’) donne une liste de 85 professions, qui vont de l’arboriculture au jardin d’enfants en passant par le gardiennage d’un jardin zoologique et la surveillance des plages. Une page par métier.

Les 85 métiers répertoriés sont analysés sous quatre aspects différents, chacun recevant une note allant de 1 à 10. Ces cotations sont fondées sur l’appréciation personnelle de l’auteur, Yabuuchi, et les observations des rédacteurs qui ont tenté une analyse des métiers présentés.

Dans la catégorie gratifiante, c’est-à-dire celle où la reconnaissance des gens pour le service rendu est assurée, la cote du prêtre est 6. Il est intéressant de noter que le mécanicien qui travaille pour la Fédération automobile du Japon récolte un 9 dans cette même catégorie, juste derrière les infirmières, les ambulanciers et les coordinateurs des transplantations d’organes.

Dans la catégorie « difficulté du métier », la prêtrise décroche la cote 7, là où celle des dresseurs de chiens d’aveugle est de 9. Dans la catégorie « discipline militaire », le prêtre a la part belle, son métier étant est considéré comme étant un des moins difficiles à exercer : il obtient la cote 2. Pour « les perspectives d’avenir », la prêtrise est cotée 6, les meilleures cotes allant aux professions liées aux services sociaux du fait du vieillissement accéléré de la population japonaise. Quant aux revenus, l’indice des prêtres est le moins élevé de tous.

Comme il est dit qu’« être prêtre signifie suivre Jésus dans sa pauvreté, il est normal que les revenus du prêtre soient, à égalité d’âge, les plus bas. En revanche, étant donné que le prêtre occupe une chambre dans les locaux paroissiaux, il n’aura pas de souci à se faire pour son quotidien ». Comparé à celui d’un prêtre catholique, l’indice d’un moine bouddhiste est de 6 pour la gratitude, de 4 pour les difficultés du métier, de 7 pour les perspectives d’avenir et de 6 pour les revenus.

Quoique les catholiques ne représentent pas 1 % de la population du Japon et que la majorité des jeunes japonais se déclare athée, la section du livre consacrée aux « Funérailles, mariages et autres cérémonies » place les prêtres catholiques à côté des maîtres des pompes funèbres, des agences matrimoniales et des moines bouddhistes.

L’auteur de ce guide, Takeshi Yabuuchi, 27 ans, a expliqué s’être tout d’abord imaginé que les prêtres catholiques n’étaient rien d’autres que des ordonnateurs de cérémonies payantes. « Pour nous en effet, qui ne sommes pas croyants, nous ne voyons des prêtres ou des moines bouddhistes qu’à l’occasion de cérémonies [religieuses] », a confirmé un des membres du comité de rédaction de l’ouvrage, paru aux éditions Zojimusho, spécialisées dans les livres pour la jeunesse. « Or, au cours de mes recherches, j’ai découvert avec surprise que présider des cérémonies n’était qu’un des aspects du travail des prêtres catholiques », ajoute l´auteur. Dans l’ouvrage, le travail de ces derniers est simplement décrit comme « le saint ministère consistant à enseigner Jésus-Christ et le salut des âmes ».

Un des lecteurs de ce manuel, Shinichi Fukiage, 24 ans, informaticien de profession et qui se prépare à recevoir le baptême, a trouvé « intéressant » de voir le sacerdoce catholique traité à l’instar d’un métier comme un autre et décrit en une seule page. « Le manuel dit qu’à moins d’avoir commis quelque chose de terrible, un prêtre ne peut être révoqué et qu’il lui est même permis de boire de l’alcool, remarque-t-il, ironique. Ce qui semble être plus important pour le manuel que l’étude de la théologie ». Le guide donne aussi une description rapide des activités du prêtre avec un commentaire anonyme de l’un d’eux expliquant que « l’examen d’entrée au séminaire ne requiert qu’une intelligence moyenne… mais qu’un candidat doit avoir été baptisé dans le catholicisme deux ou trois ans avant de postuler son admission ».

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ZENIT Staff

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