Italie: Non aux embryons cobayes, à l´eugénisme et au clonage

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La loi de bioéthique a le feu vert du Parlement, et va au Sénat

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CITE DU VATICAN, Mardi 18 juin 2002 (ZENIT.org) – L´Assemblée nationale italienne a approuvé par 268 voix contre 144 et 10 abstentions la loi qui réglemente l´accès à la procréation artificielle. Un premier pas pour « faire cesser le Far West », estiment les députés qui l´ont approuvée. L´Assemblée des députés dit non aux embryons cobayes, à l´eugénisme et au clonage. Le projet de loi est maintenant devant le Sénat.

Jusqu´ici l´Italie a attiré – et déçu – des couples, en particulier français, ne pouvant avoir des enfants, avec des promesses souvent fallacieuses de certains médecins d´une réussite certaine. Tel médecin s´est également fait connaître pour avoir permis à une femme en âge d´être grand-mère d´avoir un enfant, avec recours à la fécondation hétérologue.

Les droits de l´enfant à naître
L´article 1 reconnaît les droits de tous les sujets impliqués dans le processus « y compris celui qui est conçu ».

Consentement informé
Le recours aux techniques de fécondation artificielle n´est consenti qu´après démonstration de l´inefficacité de tous les autres remèdes à la stérilité. Et avec le consentement « informé » du couple.

Interdiction de la fécondation « hétérologue »
L´article 4 interdit le recours à un sperme ou à des ovocytes étrangers au couple qui a recours à la fécondation artificielle.

Non aux célibataires et aux personnes homosexuelles
La technique de procréation médicalement assistée est réservée aux couples, mariés ou concubins, de sexe différent et en âge de procréer. Le recours à la fécondation artificielle n´est donc pas admis pour des personnes célibataires ou homosexuelles.

La production d´embryons limitée
La loi limite à trois la production d´embryons qui doivent être implantés immédiatement et ensemble dans l´utérus de la femme. Seule dérogation: des raisons de santé bien établies qui nécessitent pour la femme un délai d´implantation. L´avortement sélectif est interdit sauf cas prévus par la loi 194. Cette mesure limitera les grossesses multiples dont l´Italie a des exemples record (jusqu´à 8 enfants), et les « sélections » effectuées pour éviter ces grossesses multiples.

Non aux embryons cobayes, à l´eugénisme et au clonage
Le projet de loi interdit les manipulations et les expériences sur les embryons, interdit les sélections à fins « eugéniques » et interdit également le clonage humain.

Les sanctions
la loi prévoit une amende de 300 000 à 600 000 Euros pour les médecins qui procèderaient à une fécondation hétérologue, et la suspension de la profession d´un à trois ans. Aucune sanction pour le couple. Le clonage humain est passible de 10 à 20 ans de prison.

24.276 embryons congelés en Italie
Selon un recensement effectué par le ministère italien de la santé, 24 276 embryons sont congelés en Italie. Ils sont conservés dans l´azote liquide à moins 196 degrés, dans 72 centres de « reproduction assistée ».

Ces centres sont en tout au nombre de 323 dans la péninsule, dont 58 en Lombardie (Milan) et 48 dans le Latium (Rome). Parmi eux 98 sont spécialisés dans la congélation du sperme, 25 ont commencé à congeler les ovocytes.

Ces embryons viennent de 5.022 couples. Parmi ces embryons, 250 « orphelins » c´est-à-dire officiellement abandonnés par le couple dont ils sont issus. En l´absence de réglementation, la pratique actuelle des laboratoires est la conservation des embryons pendant cinq ans.

Chaque année, en Italie, 15.000 couples s´adressent à un spécialiste pour guérir leur stérilité. Les cycles d´insémination artificielles sont au nombre de 5.000 et par an, 800 enfants naissent « en éprouvette ».

Source: L´Avvenire (www.avvenire.org).

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ZENIT Staff

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