Italie : Les urgences sociales cachent une demande de sens

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La proposition éducative doit partir de la rencontre avec le Christ, selon les évêques

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ROME, Mercredi 11 juin 2008 (ZENIT.org) – L’urgence de l’éducation, l’évangélisation des jeunes, sont les deux thèmes principaux qui ont été affrontés par les évêques italiens lors de leur dernière assemblée générale au Vatican du 26 au 30 mai dernier.

Les travaux de l’assemblée, précise leur communiqué final, se sont concentrés surtout sur le rapport entre les jeunes et l’Evangile, afin de dégager des parcours efficaces d’évangélisation et d’éducation, à la lumière des orientations pastorales pour la décennie en cours.

Les discussions sont parties de « la conviction que les urgences que l’on rencontre au plan social, cachent une demande précise de sens » de la vie.

« Aujourd’hui, c’est la communauté adulte qui a perdu le sens de l’autorité paternelle et maternelle, affirment les évêques dans leur communiqué. D’où la nécessité que les adultes retrouvent le courage de leurs propres convictions et sachent se présenter devant les jeunes comme des compagnons de route accessibles et dignes d’autorité ».

« Avant même de tracer les contours d’une proposition complète concernant l’éducation, ajoutent-ils, il est nécessaire de retrouver une ligne de pensée et de conduite qui évite les excès de juvélinisme ou, au contraire, les excès de cynisme ».

« Cela ne fait aucun doute que les jeunes, plus facilement tentés par une culture nihiliste, sont entraînés vers de ‘tristes passions’, rendus incapables de suivre les élans de leurs cœurs, ces élans qui émergent pourtant de leur conscience mais dictés par la nostalgie ou le désenchantement », affirment-ils.

Dans ce contexte, les évêques réaffirment leur conviction qu’ « une proposition efficace d’éducation doit miser dès le départ sur la rencontre avec le Christ ».

A ce propos, la Conférence épiscopale italienne souligne son intention de redonner un nouvel élan à la pastorale des jeunes dans le pays, par le biais de leur itinéraire spirituel, l’Agorà dei giovani, mis en place en 2006 et impliquant les diocèses italiens jusqu’à l’été 2009.

<p>Ce regain d’attention à l’égard des jeunes et de leur univers, affirment-ils, « consiste à encourager toutes les communautés à renforcer leur engagement auprès des jeunes, en devenant leurs compagnons de route pas seulement durant des occasions spéciales, mais dans la simplicité de la vie quotidienne ».

« C’est surtout de cela qu’ils ont besoin, pour réagir à une mentalité matérialiste tendant à créer au sein de la personne une séparation entre la raison et les sentiments, à codifier le corps mais surtout à mortifier le courage des décisions à long terme, en emphatisant les relations brèves et les rapports virtuels ».

Les groupes d’étude qui ont développé ce thème ont prévu une série d’engagements pour l’avenir : « habiter là où se trouvent les jeunes et combler les vides d’éducation, éduquer à la responsabilité (en évitant l’autolégitimation et les dérives par rapport aux normes), valoriser le potentiel de bien dont chaque personne est dotée ».

Il s’agit aussi d’ « éduquer à accepter la ‘limite’ non comme un amoindrissement, mais comme un ‘seuil’ qui introduit la personne dans une perception plus réaliste de son propre moi, sans courir après l’illusion du ‘tout et tout de suite’, le plus souvent masqué par des déviances et des drogues ».

Puis de souligner la nécessité d’une « synergie entre les différents lieux d’éducation (famille, paroisse, école, groupes et mouvements) » et de faire confiance « aux potentiels évangélisateurs des jeunes mêmes ; de mettre à leurs côtés des sujets qualifiés ».

Donc, pas seulement de jeunes prêtres mais aussi des pasteurs d’âge mur, ainsi que des hommes et des femmes, des laïcs et des religieux, qui fassent de ces jeunes et de leur éducation une passion.

D’où cette conviction exprimée par les évêques italiens que rapports personnels et formes de communication directe sont à privilégier, comme la confession sacramentelle et la direction spirituelle, comme l’a rappelé Benoît XVI dans son message à l’Assemblée générale.

« Ce n’est qu’en rencontrant les jeunes seul à seul qu’il sera possible de leur montrer le visage de ce Dieu qui est le véritable ami de l’homme », affirment les évêques.

Au cœur des discussions centrées sur les défis que pose l’urgence de l’éducation, figurait également la situation de l’enseignement de la religion catholique (IRC) en Italie et dans le cadre européen.

Les discussions ont révélé « une lente mais constante érosion du taux d’adhésion, notamment dans les grandes villes et dans les écoles secondaires » ; et des « attitudes pénalisantes » face à cet enseignement, qui le mettent en situation de faiblesse et de marginalisation ».

« Prendre conscience de cela incite à promouvoir l’IRC dans un cadre pleinement scolaire et avec une approche, en clef culturelle, de foi, sans en dénaturer la portée religieuse », estiment les évêques italiens.

Toujours à ce propos, les évêques ont accordé, durant leurs travaux, une attention particulière à la formation permanente des professeurs.

« Si l’augmentation du nombre de professeurs laïcs a d’un côté élevé le niveau professionnel, expliquent-ils dans leur communiqué final, il ne doit pas de l’autre conduire à la disparition totale des prêtres enseignants, surtout dans les classes du secondaire ».

Mais dans le contexte européen, l’impression change : l’IRC se révèle pleinement intégré dans l’école, au point que, selon une enquête, tout enseignement de la religion n’est absent de l’école que dans trois des 29 pays pris en considération (France, Bulgarie et Biélorussie).

Traduction française : Isabelle Cousturié

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ZENIT Staff

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