Italie : Les raisons du card. Bertone pour ne pas lire un succès de librairie, le « Code Da Vinci »

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CITE DU VATICAN, Mardi 15 mars 2005 (ZENIT.org) – Le cardinal Bertone suggère aux catholiques de ne pas vendre ni acheter ni lire un livre récent, et explique ses raisons. Il déplore un préjugé « anti-catholique ».

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L’archevêque de Gênes, le cardinal Tarcisio Bertone, promeut le 16 mars un débat sur le récent succès de librairie « Code Da Vinci » pour mettre au clair les idées fausses véhiculées par le livre. La rencontre est prévue dans la salle du « Quadrivium ».

Le cardinal Bertone a confié au micro de Radio Vatican en italien, ce 15 mars, que « le conditionnement le plus important ou le pire c’est qu’on ne peut pas être des jeunes modernes si l’on n’a pas lu le « Code Da Vinci ». Désormais, c’est un stéréotype qui circule dans les écoles, qu’il faut lire ce livre pour comprendre la dynamique de l’histoire et toutes les manipulations que l’Eglise aurait opérées au cours de l’histoire. Et ceci est un fait vraiment douloureux et terrible. Nous nous sommes rendus compte de la diffusion de ce livre dans les écoles et c’est pour cela que nous avons pris des mesures de réflexion et de confrontation publique, ouverte et décisive ».

Le cardinal Bertone n’hésite pas à dire que l’on trouve dans le livre de « nombreuses erreurs ». Il explique : « une première affirmation est la soi-disant « oblitération » de l’aspect féminin dans la narration évangélique et dans la vie de l’Eglise. Il n’y a rien de plus faux ».

« Dans les Evangiles, on le sait, la Madone, figure féminine par excellence, a une place dominante, déclare-t-il. Elle, la Mère de Jésus, et puis le groupe des femmes, dans l’histoire du Nouveau Testament, et donc dans les évangiles, a une spiritualité quasi égale au groupe des apôtres. On parle aussi de la présence de diaconesses dans l’Eglise primitive : il n’y a rien de plus faux par conséquent que la nécessité de récupérer une Marie Madeleine « Amazone » – on ne sait comment l’appeler – dans l’Eglise primitive pour récupérer la présence des femmes ! Un autre élément – le plus mystifié – est la négation de la mort et de la résurrection de Jésus : les narrations évangéliques sur la Passion du Christ sont les narrations les plus précises, et avec détermination, et aussi une véracité qui a fait parler un journaliste d’« horreur fondamentaliste » à propos de la « Passion » de Mel Gibson. Ce n’est pas une « horreur fondamentaliste », c’est une description véridique qui correspond aux évangiles. La mort de Jésus est donc prouvée de façon irréfutable et de même sa résurrection. Ce livre est plein de mensonges fabriqués ».

Mais pourquoi ce succès ? Le cardinal répond : « Je crois qu’il y a une stratégie derrière la diffusion de ce château de mensonges, spécialement – sans aucun doute – après le grand événement de l’Année Sainte. Certainement l’Eglise, avec notre pape Jean-Paul II, a eu un impact exceptionnel dans l’actualité de l’humanité, et cela a troublé de nombreuses personnes. La stratégie de la distribution a été un marketing absolument exceptionnel même dans les librairies catholiques, et je me suis déjà plaint des librairies catholiques qui, pour des questions de profit, ont des piles de ce livre… Et puis la stratégie de la persuasion : on n’est pas un chrétien adulte si on ne lit pas ce livre. Donc, voilà mon appel : ne le lisez pas et surtout ne l’achetez pas ! »

Selon le sociologue Philip Jenkins, le succès du livre viendrait du fait que l’anti-catholicisme est « le dernier préjugé acceptable » : qu’en pensez-vous ?, demande Radio Vatican à l’archevêque.
« C’est vrai ! répond-il. Il existe un grand préjugé anti-catholique. Je me demande : si on avait écrit un pareil livre, plein de mensonges, sur Bouddha, sur Mahomet, ou aussi, par exemple, si on avait publié un roman qui aurait manipulé toute l’histoire de la Shoah, que serait-il arrivé ? Or, voilà qu’on fait un roman qui mystifie les données historiques, ou en médisant, ou en diffamant une personnalité historique qui a son prestige et sa réputation dans l’histoire de l’Eglise, de l’humanité ».

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ZENIT Staff

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