Italie : le cardinal Bagnasco demande une information correcte sur l’Eglise

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Le président de la CEI dresse un tableau de la récente assemblée plénière

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ROME, Mardi 3 juin 2008 (ZENIT.org) – Que les médias « informent correctement » sur ce que disent les évêques et l’Eglise, tel est le souhait émis par le cardinal Angelo Bagnasco, président de la conférence épiscopale italienne, lors de sa rencontre avec les journalistes au terme de la 58ème assemblée plénière de l’épiscopat.

Car même s’il est vrai que « résumer une encyclique en un article est difficile », a-t-il reconnu, « on ne peut accepter les ‘précompréhensions’ de la part des médias ».  

La cardinal Bagnasco souhaite aussi que les journalistes fassent « prévaloir ce qui est positif, mais sans bien entendu occulter ce qui est négatif », estimant qu’« être fidèle à la réalité » suppose aussi « une reconnaissance de ce qu’il y a de plus noble dans les faits sans chercher, parfois avec insistance, à y voir les pires aspects ».  

Il voudrait que les journalistes donnent « une information plus attentive à ce qu’il y a de bon et qui mérite d’être connu » ; que « le positif prévale dans la communication des choses ». Ce qui ne veut pas dire, a-t-il expliqué « que nous voulons fermer les yeux devant la réalité des choses, qui a également son voile de négativité, mais justement .. ce n’est qu’un voile ». 

Face aux problèmes que traverse actuellement le pays, le cardinal italien a réclamé « plus de respect et d’accueil que de tolérance » et un « effort d’éducation » visant à favoriser « une cohabitation toujours plus digne de l’homme » et « pour nous chrétiens, qui soit placée sous le signe de l’Evangile ».

A propos de l’immigration clandestine et des Centres de séjour temporaire, le cardinal Bagnasco a souhaité que tout soit mis en œuvre pour que « ce qui doit être temporaire ne se prolonge pas trop mais surtout ne devienne pas permanent ».  

« Quelque soit les mesures prise par le parlement, a-t-il déclaré, celles-ci doivent répondre à une double nécessité : garantir la sécurité des citoyens et préserver le sens de l’accueil qui a toujours caractérisé l’histoire de notre peuple ». 

Parmi les autres sujets traités durant la conférence de presse, figurent la « conception anthropologique » inspiratrice de la culture qui, selon le président de la conférence épiscopale italienne, devrait guider l’action du parlement italien, fondée sur les valeurs de la solidarité et de la fraternité, et la laïcité de l’Etat. 

« Il y a, d’un point de vue culturel, deux humanismes différents, a-t-il reconnu: un humanisme d’obédience personnaliste où la conception est essentiellement relationnelle, et un humanisme plus individualiste, où la personne est une île parmi les îles ». 

« Mais je pense, a-t-il ajouté, que toutes les forces en action s’inspirent de plus en plus d’une conception selon laquelle la valeur de la relation devient source d’inspiration et facteur de décisions concrètes. Je ne crois absolument pas au danger d’une ‘religion civile’ ».

« Il n’existe aucune forme et volonté d’ingérences dans les choses publiques, a-t-il poursuivi. Les évêques exercent tout simplement leur magistère sur des thèmes d’éthique. Pour comprendre cela, il faut que les faits soient rapportés de manière sereine et objective ».  

Suite aux divers épisodes de violence imputés dernièrement aux jeunes, le cardinal Bagnasco a proposé « un renforcement et une relance de la pastorale des jeunes au sein des églises locales et des mouvements, tous appelés à être des points de référence également pour ceux qui ne fréquentent pas l’Eglise ». 

Le cardinal Bagnasco a par ailleurs rappelé que le soutien invoqué par le pape pour les écoles catholiques ne violait en rien les normes constitutionnelles car, a-t-il expliqué « en Italie le système d’éducation actuel prévoit l’école publique » et non plus « la séparation entre école d’Etat et école privée ». L’école publique peut dépendre de l’Etat ou être privée et reconnue par l’Etat, mais toujours présente dans l’organisation scolaire nationale dont l’Etat est garant ».

« Ainsi, si toutes les écoles qui font partie de ce cadre scolaire offrent du service public, a-t-il relevé, il n’est pas correct pour les instituts qui respectent ces règles (et c’est la grande majorité), d’être rangées dans la catégorie des ‘écoles privées’, leur ôtant ainsi tout soutien public. 

« Nous souhaitons que soit reconnue aux parents la liberté d’éduquer leurs enfants, c’est-à-dire qu’on leur reconnaisse le droit d’offrir à leurs enfants la forme d’éducation qu’ils jugent la plus appropriée », « un droit devoir que personne ne peut remplacer », a-t-il affirmé. 

En ce qui concerne la situation politique actuelle, le cardinal Bagnasco a dit suivre attentivement l’action du gouvernement: « Nous regardons les fruits, et les bons fruits peuvent venir de tous les côtés ».

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ZENIT Staff

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