Italie : la violence verbale, en contradiction avec le chapelet

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Lecture tronquée, des milliers de tweets hostiles contre un évêque

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Un évêque italien explique comment ses déclarations sur les protestations devant des cliniques abortives ont été manipulées, déchaînant des dizaines de milliers de commentaires hostiles sur les réseaux sociaux : il s’étonne que des personnes qui disent prier le chapelet soient capables d’une telle « violence verbale ».

Evêque de Cassano all’Ionio, où le pape François s’est rendu récemment, et secrétaire général de la Conférence des évêques italiens (CEI), Mgr Nunzio Galantino, a participé, à Forli, aux rencontres de la Communauté Jean XXIII, début juin. A cette occasion, il s’est confié au mensuel de cette même communauté, « Sempre », répondant aux accusations qui l’ont visé: « une agression qui, en réalité, m’a fait un peu mal », confie-t-il.

Ses propos portaient sur les techniques des médias dans les reportages sur ces protestations: « Il s’agissait de l’influence exercée par les moyens de communication sociale. J’ai dit que nous devions surtout faire attention à la télévision où l’on n’utilise que les images qui serviront à soutenir une thèse personnelle. Je donnais l’exemple de celui qui fait un gros plan sur les visages les plus inexpressifs quand des personnes récitent le chapelet devant les cliniques pour s’opposer à l’avortement. »

Cette méthode des médias « veut non seulement saper le chapelet récité devant les cliniques, mais aussi le grand mouvement, extraordinaire, qui est derrière », a expliqué Mgr Galantino.

Il voulait donc mettre en garde contre des manipulations de ce type, mais ce sont ses propos qui ont été manipulés : « Parfois, les membres de certains de nos mouvements ne lisent pas l’interview en entier, mais seulement le titre du journal qui a évidemment intérêt à ne choisir que l’expression qui fait scandale et qui crée des problèmes. Et c’est ainsi que partent 10.000 tweets ou 15.000 posts sur Facebook contre Mgr Galantino. »

Le secrétaire de la CEI avoue qu’il a été « impressionné », dans ces commentaires, par la « méchanceté simpliste de certaines personnes qui disent prier le chapelet » : « Il est préoccupant de savoir que quelqu’un qui récite le chapelet est ensuite capable de s’exprimer sur ces tons-là et avec une telle violence verbale. »

Mgr Galantino rappelle qu’en Italie, le P. Oreste Benzi, fondateur de la Communauté Jean XXIII, a été le pionnier de la prière du chapelet devant les cliniques abortives : « Il est venu dans ma paroisse pour organiser des rencontres à l’occasion de la fête de saint Louis. »

Ces moments ont été « un cadeau pour notre paroisse », raconte l’évêque, qui a rencontré le fondateur aussi en d’autres occasions : « La dernière fois, c’était à Cologne, pendant les JMJ de 2005, où nous avons fait un « selfie » ensemble. Cette photo me tient vraiment à cœur. Je l’ai insérée dans un livre qui fête l’anniversaire de ma paroisse. Je garde surtout de don Oreste le souvenir d’un homme de prière et d’un homme d’action. »

Mgr Galantino indique deux problèmes qui sont, selon lui, les plus urgents de l’Italie : la famille et les jeunes. « La famille subit une agression idéologique et ne reçoit ni attention ni ressources », déplore l’évêque qui ajoute : « Les jeunes, qui sont le présent et non l’avenir de notre société, ont besoin d’avoir des réponses. Malheureusement, la politique, et parfois aussi les organisations ecclésiales, ne se préoccupent pas de leurs espérances déçues et ne considèrent pas la force et la grande attente qu’ils nourrissent intérieurement. Si ces instances n’offrent pas de réponses, les jeunes s’adressent malheureusement ailleurs… d’où les problèmes de drogue et le malaise. »

Avec une traduction de Constance Roques

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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