Italie: La lutte d´un prêtre contre la pédophilie sur Internet

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Des enfants martyrs, des lois inadéquates

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ROME, Mardi 4 septembre 2001 (ZENIT.org) – De nouveaux sites pédophiles ont été dénoncés en Italie par l´association « Téléphone Arc-en-ciel » (Telefono Arcobaleno), une association fondée par un prêtre catholique italien, don Fortunato Di Noto, il y a cinq ans, à Avola (province de Syracuse).

L´association de don Noto mène une guerre implacable contre ces sites. Elle a immédiatement dénoncé les nouveaux sites à la magistrature. Mais la loi italienne est « inadéquate », déplore un magistrat, tandis que don Noto réclame, y compris au niveau international, des « gestes politiques, sociaux, des engagements non indifférents pour freiner ce phénomène qui semble désormais entré dans la normalité ».

La découverte fait état de quelque 400 photos de 23 enfants entre 9 mois et 2 ans (sic), victimes de sévices et de tortures, indique Radio Vatican. Selon les enquêteurs, le cadre des photos désignerait un environnement italien.

L´association des Etats-Unis « Missing children » qui établit une liste mondiale d´enfants disparus a été immédiatement avertie.

Le procureur de Torre Annunziata, Alfredo Ormanni, chargé de nombreuses affaires concernant le marché de matériel pédophile sur Internet a affirmé à propos de cette nouvelle découverte que la loi italienne est actuellement « inadéquate sur le plan des sanctions pour décourager le phénomène ».

Quand à don Noto, il évoquait sa découverte à Radio Vatican. « Je crois que nous en sommes arrivés à un point limite, au-delà de ce qui se peut imaginer et dire. Il n´y a plus de mots! En tant qu´homme et en tant que prêtre, croyez-moi, je me suis senti sérieusement mal, même au niveau physique. Je crois que tout cela devrait être vu par le monde entier, on devrait voir cette horreur, cette ostentation quasi sacrificielle de ces enfants. Je crois que ces innocents valent la peine que nous leur donnions une voix, qu´il y ait des actes politiques, des actes sociaux, des engagements non indifférents pour freiner ce phénomène qui semble désormais entré dans la normalité. Il n´y a rien de normal dans tout cela! C´est tout à fait anormal! Ce n´est plus tolérable qu´en 2001, il y ait des millions et des millions d´enfants qui soient l´objet des trafics les plus infâmes de la part du monde adulte ».

Don Noto reconnaît que « la conscience publique grandit ». Il ajoute: « Il y a tant de papas et de mamans, ainsi que de nombreux très bons policiers et très bons magistrats de notre côté. Le problème est de ne pas se laisser arrêter par les entraves de la bureaucratie, et de faire aussi une action ciblée. Par exemple: il est inconcevable qu´aujourd´hui, en 2001, on parle encore de commissions rogatoires internationales, surtout pour ce qui concerne les crimes contre l´enfance. Je crois qu´il est nécessaire de faire une nouvelle stratégie politique et, pourquoi pas, aussi judiciaire et internationale, qui permette une intervention rapide, qui mette surtout en premier la dignité de l´homme ».

A la question: « mais qui est derrière tout cela? » posée par Radio Vatican, don Noto répond: « Je crois que derrière, il y a des structures qui gagnent de l´argent et font des profits sur le dos des enfants. Un site pédo-pornographique arrive à gagner en un an des dizaines de milliards. Le « business » pédo-pornographique arrive, selon des sources du FBI, à 21 milliards de lire par an. Qui est derrière 21 milliards de lire par an? Des organisations criminelles, des organisations économiques qui exploitent aussi les images des enfants et leur production ».

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Rédaction

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