Israël : Problèmes de visas pour les prêtres et les religieux

Print Friendly, PDF & Email

Dénoncés par le nonce apostolique et le custode de Terre Sainte

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

ROME, Jeudi 5 novembre 2009 (ZENIT.org) – D’après divers responsables de l’Eglise catholique en Terre Sainte, le gouvernement israélien pose de nouveaux problèmes de visas aux prêtres et aux religieux envoyés sur le territoire.

Comme le confirment le nonce apostolique en Israël, Mgr Antonio Franco, et le custode de Terre Sainte, le père Pierbattista Pizzaballa o.f.m., les difficultés viennent du ministère de l’intérieur depuis que celui-ci est passé sous le contrôle d’Eli Yishai, chef du parti religieux Shas. 
 
« Il y a des difficultés que nous tâcherons de surmonter », a déclaré Mgr Franco, qui est aussi le représentant apostolique pour Jérusalem et la Palestine, dans des déclarations au service information de la conférence épiscopale italienne, SIR. 

« Si la durée des visas était jusqu’ici de deux ans, pour les européens aussi, aujourd’hui elle n’est plus que d’un an », a fait savoir le nonce, reconnaissant que ces restrictions pouvaient porter préjudice au bon déroulement du travail pastoral ordinaire de l’Eglise.  

Le problème s’était déjà posé dans le passé, lorsque le ministère de l’intérieur était dirigé par le parti religieux Shas, comme actuellement, allant jusqu’à créer un blocage des visas.  

« C’est un fait, affirme le nonce. Maintenant nous devons nous interroger sur les causes de ces restrictions et voir ce que l’on peut faire pour revenir à la procédure précédente, plus ouverte ».

Le problème est apparu alors que les négociations de la commission bilatérale entre le Saint-Siège et Israël pour l’application de l’Accord fondamental (Fundamental Agreement), signé en 1993, qui a permis l’établissement des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et Israël, sont en bonne voie.

Les négociateurs discutent actuellement d’un Accord économique visant à règlementer le régime fiscal et les propriétés de l’Eglise. 

La dernière rencontre de la commission bilatérale remonte au 29 octobre. Une rencontre plénière a été décidée pour le 10 décembre au Vatican. La délégation du Saint-Siège sera conduite par le nouveau sous-secrétaire pour les relations avec les Etats, Mgr Ettore Balestrero.

Mgr Franco a expliqué que « les négociations en cours entre Israël et le Saint-Siège sur l’Accord fondamental ne portent pas sur les visas aux religieux ». « C’est une question que nous devrons soulever pour voir si nous pouvons obtenir quelque chose de mieux, mais jusqu’à présent nous ne voyons rien ».

Le père Pierbattista Pizzaballa a confirmé dans des déclarations à l’agence SIR que « les problèmes existent et qu’ils sont objectifs; qu’ils précèdent l’arrivée du parti Shas même si avec ce parti ils sont devenus plus évidents ».

« C’est un vieux problème, on en parle depuis longtemps. Cela fait désormais plus d’un an que la durée des visas est passée de deux à un an. Il est difficile de parler de cette situation dans la mesure où certains visas sont accordés, d’autres non ou restent en attente. Il y a un peu de confusion : on ne sait pas si cela dépend d’une politique ministérielle ou de la bureaucratie de certains fonctionnaires. C’est une ambiguïté qui est d’ailleurs peut-être voulue ».  

Il est un fait, explique le père Pizzaballa, qu’« il est très difficile pour les Eglises de programmer leur travail sans savoir avec certitude si les religieux, les prêtres, arriveront ou pas ». Dans le cas de la custodie, ajoute le frère franciscain, « cette année nous avons eu des visas accordés aux religieux provenant des pays arabes mais pas d’Afrique. Deux frères du Congo n’ont pas eu leur visa. Autrefois c’était le contraire. Nous vivons donc dans l’incertitude, la bureaucratie est devenue plus compliquée ».

Arieh Cohen a expliqué à l’agence catholique AsiaNews.it que « ce qui est en jeu c’est le caractère international de la présence de l’Eglise catholique en Terre Sainte. Comme Rome, la Terre Sainte est un lieu où l’universalité de l’Eglise catholique est évidente ».

« Oter aux séminaristes, aux prêtres et aux religieux du monde entier la possibilité de travailler, de prier, et de faire de la pastorale en Terre Sainte, c’est finalement porter atteinte au caractère spécifique (universalité) de la présence de l’Eglise sur la terre du Rédempteur ». 

Le frère franciscain David Maria A. Jaeger, grand expert des relations Eglise-Etat en Israël, a quant à lui déclaré à l’agence AsiaNews que « l’Etat d’Israël peut en toute bonne foi refuser de faire entrer des individus qui risqueraient de nuire à la sécurité publique, mais qu’il ne peut se substituer au jugement de l’Eglise pour ce qui est du personnel qu’elle entend ‘déployer’ en Israël pour ses institutions et ses activités, quels que soient leurs lieux de provenance » . 

« J’ai confiance. Je pense que la clef de la solution sur cette question se trouve dans l’Accord fondamental de 1993 », a-t-il souligné en bon juriste. 

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel