Islam : Nous sommes tous condamnés au dialogue, affirme le card. Tauran

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ROME, Mercredi 24 juin 2009 (ZENIT.org) – « Chrétiens et musulmans, nous sommes tous condamnés au dialogue », a affirmé le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, lors de la réunion du Comité scientifique de la Fondation internationale ‘Oasis‘ à Venise, les 22 et 23 juin.

« L’islam fait peur. Pour beaucoup, il se réduit au fanatisme, à la guerre sainte (Jihâd), au terrorisme, à la polygamie, au prosélytisme », a expliqué le cardinal Tauran, mais « il ne faut pas en avoir peur » « parce que ce que nous rencontrons n’est pas un système religieux mais des hommes et des femmes qui partagent avec nous le même destin » comme « compagnons d’humanité. Nous voici tous ‘condamnés’ au dialogue ! »

Selon le cardinal français, il y a plusieurs éléments de divergence entre christianisme et islam : « le rapport avec l’Ecriture ; le concept de révélation ; la figure de Jésus ; la Trinité ; l’usage de la raison ; la prière ».

Toutefois, il y a beaucoup en commun : « l’unicité de Dieu ; le caractère sacré de la vie ; la nécessité de transmettre des valeurs morales aux jeunes générations ; l’enseignement de la religion dans l’éducation », a-t-il ajouté. « C’est sur ces bases que le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux invite les Eglises locales à pratiquer le dialogue ».

« Notre dialogue avec l’islam est le plus structuré », a aussi affirmé le cardinal. Il a notamment évoqué la réunion interreligieuse qui s’est déroulée en Jordanie, du 18 au 20 mai, sur religions et sociétés civiles, qui a permis « aux participants chrétiens et musulmans d’affirmer que la liberté religieuse ne peut s’exercer de manière adéquate que dans une société démocratique », a-t-il relevé.

Selon le prélat, « dans nos relations, un climat de plus grande confiance s’est affirmé. On peut percevoir auprès de nos interlocuteurs un désir de fournir une image plus positive de l’islam » et « nous sommes tous persuadés que les religions doivent être des facteurs de paix dans le monde et se mettre au service du bien commun ».

Dans son discours, le cardinal Tauran a toutefois relevé les « graves difficultés » qui subsistent : « les responsables musulmans les plus éclairés n’arrivent pas à faire admettre à leurs coreligionnaires le principe de la liberté de changer de religion selon sa conscience ; aucun signe positif de la part de l’Arabie Saoudite n’a été donné en ce qui concerne la possibilité d’obtenir un lieu pour la célébration de la messe dominicale pour les près de 2 millions de chrétiens résidant dans le pays ».

« La difficulté principale est que si nous trouvons parmi nos interlocuteurs un climat de disponibilité, nous ne réussissons pas à le faire descendre à la base », a-t-il souligné. « Au niveau des masses, il y a souvent encore de la méfiance et de l’hostilité ».

« Il n’y a qu’un avenir possible : l’avenir partagé », a-t-il lancé. « Il se construit en famille, à l’école, à l’église, à la mosquée. J’insiste surtout sur l’école parce que c’est là que l’on construit réellement l’avenir ».

Marine Soreau

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ZENIT Staff

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