Irak : la situation précaire des réfugiés

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Le card. Filoni salue la générosité du Kurdistan

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Le cardinal Fernando Filoni, envoyé personnel du pape en Irak, est parti le 12 août, pour une mission dans le pays, via la Jordanie. Après un arrêt à Amman, il est arrivé hier à Erbil, capitale du Kurdistan irakien, où sont réfugiés quelque 160 mille Irakiens chrétiens ou d’autres minorités ayant fui Mossoul et Karakoch après l’offensive des djihadistes de l’État islamique.

Il relate sa mission au micro de Radio Vatican : « La première chose que j’ai faite aujourd’hui a été de me rendre chez l’évêque, où déjà des milliers de personnes ont trouvé refuge, à l’intérieur du jardin, à l’intérieur de l’Église et dans 23 autres lieux, la plupart étant des écoles de l’Église, ou les églises elles-mêmes. D’autres, ceux qui ont pu, se sont installés dans des familles qui les ont accueillis. »

Mode de vie très précaire

Pour le cardinal « c’est le premier effort de la part de l’Église : l’accueil. J’ai déjà visité quelques-uns de ces centres, de ces camps… Et le mode de vie y est très précaire », déplore-t-il.

Il salue cependant « une grande générosité » : « il y a un grand engagement, une grande disponibilité, un effort pour faire face à certains besoins matériels : la situation des étudiants qui ont dû interrompre l’école, l’assistance médicale, la distribution de biens de première nécessité. Certains camps sont organisés avec des cuisines centrales ; on est en train d’installer des toilettes, et toutes les autres structures d’une utilité primordiale ».

Le cardinal note aussi l’attention du gouvernement, après avoir rencontré le président de la région du Kurdistan, Massoud Barzani : « Il est évident que le Kurdistan ne réussit pas à faire face à tous ces besoins. Toutefois, j’ai senti aussi l’engagement politique de la part du président Barzani : ils défendront jusqu’au bout leur terre et, avec elle, tous les chrétiens et les minorités qui y vivent. » Le cardinal demande pour eux « l’aide de la solidarité internationale, non seulement du point de vue matériel, mais aussi du point de vue politique et militaire ».

Le réconfort du soutien du pape

« J’ai remis l’aide du pape aux évêques et cela s’ajoute à tous les dons généreux que je vois arriver », ajoute le cardinal Filoni, qui explique que les réfugiés ressentent une « grande gratitude » envers le pape, « non seulement pour cet effort matériel » mais surtout « parce que sa voix a mis sur le devant de la scène cette situation terrible ».

Accueilli « avec un grand enthousiasme » de la part des populations, le cardinal souligne qu’elles « ressentent le besoin d’être soutenues, tant du point de vue spirituel que psychologique. Les gens se sont enfuis de chez eux, sont déracinés de leurs habitudes, de leur culture, de leur environnement… ».

« L’avenir, naturellement, reste incertain : « Qu’adviendra-t-il de nous ? ». Voilà, nous espérons, avec la contribution et l’aide de tous, faire en sorte qu’un jour ces personnes puissent rentrer chez elles », conclut-il.

Avec une traduction de Constance Roques

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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