Irak : Il faut "donner du temps" à l’ONU, par le card. Martino

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Déclarations du président de « Justice et Paix »

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CITE DU VATICAN, Dimanche 25 avril 2004 (ZENIT.org) – Il faut « donner du temps » à l’ONU et donc actuellement un retrait des troupes italiennes de l’Irak serait « imprudent », explique le cardinal Renato Raffaele Martino au micro de Radio Vatican.

Le président de « Justice et Paix » rappelle la position « inchangée » de l’Eglise catholique sur la guerre en Irak, au moment où la situation des otages italiens bouleverse l’opinion publique de la péninsule, déjà très majoritairement hostile à la guerre avant le commencement des hostilités.

« En ce moment, il est imprudent de quitter le terrain parce que cela signifierait abandonner l’Irak à la guerre civile, et il n’est pas sage de presser l’ONU, en décidant dès maintenant qu’elle ne réussira pas à assumer la responsabilité de la situation irakienne d’ici le 30 juin, explique l’ancien représentant du Saint-Siège à l’ONU. Il faut lui donner du temps. Et nous savons que la formulation de résolutions – c’est mon expérience après 16 ans à l’ONU – réclame beaucoup de patience et une grande capacité de négociation ».

A propos de la situation des otages italiens en Irak, le cardinal Martino répond: « En général, je suis toujours optimiste. La peur et le pessimisme n’aident jamais: il faut toujours avoir confiance. Continuons à prier ».

Il rappelle la position de l’Eglise en disant: « La position de l’Eglise a toujours été très claire et elle a été rappelée plusieurs fois par le pape, par le cardinal Sodano, par le cardinal Tauran et par moi-même. Avant la guerre, Jean-Paul II a supplié de ne pas se lancer dans une aventure sans retour, qui se révèlerait une défaite pour l’humanité. Hélas, les faits lui ont donné raison. Durant la guerre, le pape a souhaité que le conflit finisse au plus vite et il a agit dans ce sens. Ensuite, il a souhaité que l’on passe au plus vite à la démocratisation et à la reconstruction. Voilà ce qu’a été et ce qu’est encore la position du Saint-Siège. Avant la guerre, le pape souhaitait l’intervention de l’ONU mais on ne l’a pas écouté. Maintenant tous pensent que sans les Nations Unies il ne peut pas y avoir d’Irak démocratique et libre où tous les Irakiens soient les artisans de leur avenir. Espérons que cette fois, on écoute les suggestions du pape ».

Le 16 avril dernier, toujours au micro de Radio Vatican, toujours à propos des otages italiens tombés aux mains des rebelles, le cardinal Martino précisait: « Le Saint-Siège est toujours disposé, comme il l’a été tout au long des siècles de son existence, à offrir son action pacificatrice et sa médiation lorsqu’elle lui a été demandée. Par conséquent, je ne douterais pas que, si elle était demandée, dans cette circonstance aussi, il ne refuserait pas. C’est même cela qui nous pousse à demander avec insistance que la communauté internationale entre en scène en transformant le genre de présence actuelle en une présence pacificatrice de toutes les composantes de la société irakienne ».

Il ajoutait: « L’ONU qui au début n’est pas entrée dans le conflit devrait maintenant intervenir avec ce rôle pacificateur. Cette présence devrait naturellement être acceptée par les Irakiens ».

Le cardinal souhaite le passage de « forces d’occupation » à des « forces de reconstruction »: « C’est cela, je pense, qui est la voie la plus sûre, disait-il, pour une renaissance de cette Nation martyrisée ».

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ZENIT Staff

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