Irak : éviter une "catastrophe humanitaire"

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Appel de la Communauté de Sant’Egidio pour les chrétiens

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« Faire l’impossible, rapidement », pour « éviter une catastrophe humanitaire » et « mettre fin à la spirale de violence » qui risque « de diviser l’Irak en morceaux » et « d’effacer la présence millénaire des chrétiens dans ce pays »: c’est le cri d’alarme du fondateur de la Communauté de Sant’Egidio, Andrea Riccardi.

Les événements se sont précipités en Irak avec le bombardement de la ville de Karakoch dans la nuit du 25 juin. Début juin, les milices de l’EEIL (Etat islamique en Irak et au Levant, une faction djihadiste proche d’Al-Qaïda) avaient déjà pris la ville de Mossoul. L’invasion s’étend aujourd’hui non seulement sur Karakoch, mais sur toute la plaine de Ninive, région qui était encore récemment demeurée relativement calme, et où vivent environ la moitié des chrétiens restés en Irak, rappelle Sant’Egidio.

La communauté craint que « l’explosion de violence extrémiste » ne mette « un point final à un projet d’intégration religieuse et de développement social, basé sur la collaboration entre chrétiens et musulmans, qui était un modèle pour tout le pays » mais aussi « ne fasse disparaître les chrétiens de la carte géographique de l’Irak ».

Le professeur Riccardi demande à la communauté internationale et au gouvernement irakien un sursaut de responsabilité. Il s’adresse aussi aux agences humanitaires pour qu’elles « interviennent diligemment au secours des populations qui ont fui dans le Kurdistan : la situation humanitaire devient dramatique. Il faut agir immédiatement ! ».

Actuellement, les combats opposent les milices kurdes peshmerga, qui défendent la plaine de Ninive, à des groupes extrémistes sunnites, faisant de nombreuses victimes. La population de Karakoch fuit la ville dévastée par les coups de mortier. Selon Sant’Egidio, des sources locales font état de 40.000 personnes (presque toute la population de la ville, qui compte 50.000 habitants, principalement des chrétiens syriens) entrées au Kurdistan ces dernières heures, et qui se trouvent à Ankawa et dans la capitale Erbil.

Des milliers de personnes, des familles, des enfants, campent dans les rues et dans les édifices publics. Les réfugiés de Karakoch se sont ajoutés aux centaines de milliers de ceux qui ont fui les Syrie ces derniers mois (environ 250.000 personnes). Dans le Kurdistan irakien, qui compte environ six millions d’habitants, la situation humanitaire est de plus en plus difficile.

Les chrétiens et les Églises de la région « ont besoin de sentir la solidarité effective et la proximité de tous, en ces heures de grande souffrance », insiste la Communauté de Sant’Egidio.

Traduction de Constance Roques

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ZENIT Staff

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