Intervention du Vatican dans l’enquête sur les activités de Propaganda Fide

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Pour « la bonne réputation » de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples

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ROME, Mercredi 30 juin 2010 (ZENIT.org) – Devant « les nouvelles qui, depuis quelques temps, continuent de circuler à propos de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples (anciennement ‘De propaganda Fide’), mise en cause dans de récentes enquêtes sur la vente d’immeubles, le Saint-Siège a jugé « nécessaire de rappeler certaines données objectives afin de protéger la bonne réputation d’un organisme important du Saint-Siège et de l’Église catholique ».

Dans une note diffusée lundi par le bureau de presse du Saint-Siège, il est tout d’abord précisé que la Congrégation « est l’organe qui a pour tâche de diriger et coordonner, partout dans le monde, l’œuvre même de l’évangélisation et la coopération missionnaire », comme l’explique la Constitution apostolique Pastor Bonus.

Son « premier but fondamental » est donc celui de « guider et soutenir les jeunes Églises, situées dans des territoires de récente ou faible évangélisation, des territoires qui, selon une longue tradition, relèvent de la compétence du dicastère pour tous les aspects de la vie ecclésiale ».

C’est pourquoi, « elle coordonne la présence et l’action des missionnaires dans le monde, soumet au Saint-Père les candidats à l’épiscopat, a une responsabilité dans la formation du clergé local, des catéchistes, des agents pastoraux ».

Cette fonction d’orientation est exercée « au plus haut niveau » par les membres de la congrégation, constituée majoritairement de cardinaux, « dont beaucoup proviennent des pays de mission ».

Multiplicité d’initiatives

Pour remplir sa tâche, poursuit la note, la Congrégation dirige et entretient à Rome « une vaste série de structures au service de la formation », parmi lesquelles émergent l’Université pontificale urbanienne (1.400 élèves environ pour l’année académique en cours) et divers collèges, où étudient actuellement environ 150 séminaristes, 360 prêtres et 150 religieuses et laïcs de chaque continent.

Mais cette œuvre, qui « demande des ressources financières importantes », ne constitue néanmoins « qu’une partie de l’engagement de la Congrégation », qui « verse chaque année aux Églises des territoires qui lui sont soumises (1.080 circonscriptions) des subventions ordinaires représentant, dans beaucoup de cas, la principale ou une des principales sources d’entrée pour les diocèses, les vicariats apostoliques, les préfectures, les missions sui iuris ecc. ».

A côté de cela, la Congrégation « envoie chaque année des subsides pour la formation du clergé local qui, pour le Saint-Siège, est un outil incontournable pour la croissance et la bonne évolution de ces Églises, considérées comme l’une des réalités les plus vitales et les plus prometteuses pour l’avenir de l’Église catholique ».

Par ailleurs, grâce à la Congrégation et grâce à d’autres œuvres de soutien aux missions par des catholiques du monde entier, un nombre considérable de prêtres, séminaristes et autres agents pastoraux ont la possibilité d’étudier à Rome, de « vivre une expérience unique de formation, propre à la catholicité, susceptible de marquer de façon indélébile leur futur service auprès de leurs communautés respectives ».

« A cela s’ajoute la distribution annuelle d’un nombre important d’aides pour des projets favorisant la construction de nouvelles églises, institutions pastorales, œuvres d’alphabétisation, structures hospitalières et sanitaires, à destination en particulier de l’enfance et de l’éducation, dans des régions qui sont le plus souvent parmi les plus pauvres de la terre ».

Aspect économique

Malgré toutes ces activités, souligne la note du Saint-Siège, et considérant le rapport entre la quantité du personnel employé et les ressources distribuées, il n’est pas rare que « les coûts de gestion soient très largement inférieurs à ceux d’une organisation internationale engagée dans le secteur de la coopération », grâce « à la collaboration directe et gratuite, dans le monde entier, d’évêques, de nonciatures apostoliques, d’organisations catholiques ».

La Congrégation pour l’évangélisation des peuples tire ses ressources notamment de deux façons : avec la collecte de la Journée missionnaire mondiale, entièrement distribuée par le biais des œuvres pontificales missionnaires nationales, et les revenus de son patrimoine financier et foncier, constitué par des décennies de donations de la part de bienfaiteurs.

La valorisation de ce patrimoine, précise la note, est « une tache lourde et complexe », qui nécessite l’intervention de conseillers, de personnes expertes sous divers profils professionnels, et qui, comme toutes les opérations financières, peut être exposée aussi à des erreurs de jugement et aux fluctuations du marché international ».

Malgré tout, le fait que ce patrimoine « ne cesse de se développer » est le signe « d’efforts d’une correcte gestion administrative » et « d’une croissante générosité des catholiques ».

« En même temps, au cours des dernières années, la conscience qu’il fallait améliorer sa rentabilité a fait son chemin, et il a fallu, dans ce but, instituer des structures et des procédures qui en garantissent la bonne gestion, une gestion professionnelles et dans la ligne des standards les plus avancés ».

Par cette note, le Vatican « entend rappeler à tous l’identité, la valeur et la profonde signification d’une institution vitale pour le Saint-Siège et pour l’Église catholique tout entière ».

« Celle-ci, conclut le texte, a mérité et mérite le soutien de tous les catholiques et de tous ceux qui ont à cœur le bien de l’homme et son développement intégral ».

Faits judiciaires

Le cardinal Crescenzio Sepe, archevêque de Naples, est impliqué dans une enquête sur la vente d’une propriété foncière de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples à l’ancien ministre italien des infrastructures et des transports Pietro Lunardi, à l’époque où il en était le préfet (cf. ZENIT, 20 juin 2010).

Le père Federico Lombardi S.I., directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a confirmé la disponibilité du cardinal à collaborer avec les enquêteurs. Le parquet de Pérouse a en effet annoncé qu’il convoquerait le cardinal, qui a 67 ans.

« Le cardinal Sepe est une personne qui a travaillé et travaille pour l’Église et pour le peuple qui lui est confié, de manière intense et généreuse, et il a droit au respect et à l’estime », a déclaré le père Lombardi sur les antennes de Radio Vatican.

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ZENIT Staff

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