Indonésie : Les catholiques réagissent contre le fondamentalisme et le matérialisme

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Appel du « Forum de la société catholique indonésienne »

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ROME, Lundi 12 novembre 2007 (ZENIT.org) – Le « Forum de la société catholique indonésienne » (FMKI) invite ses membres à agir contre le fondamentalisme et le matérialisme, indique « Eglises d’Asie, l’agence des Missions étrangères de Paris » (EDA 472, http://eglasie.mepasie.org).

Créé en 1998 par des catholiques engagés en politique et dans la vie sociale, le « Forum de la société catholique indonésienne » (FMKI) a en effet tenu son assemblée nationale, la sixième du genre, à Surabaya, capitale de Java-Est, du 27 au 29 septembre dernier, rapporte EDA.

Les 130 représentants de ses 25 branches, présentes dans toutes les provinces du pays à l’exception d’Aceh, ont ainsi adopté une motion appelant les catholiques du pays à « combattre le fondamentalisme religieux aussi bien que le matérialisme économique, sources d’une déshumanisation de la vie sociale ».

Les catholiques indonésiens représentent environ 4 % des 235 millions d’habitants de la République unitaire d’Indonésie.

« En tant que catholiques, nous devons nous joindre à toute initiative visant à parvenir à une vie plus humaine, que ce soit dans le secteur social, économique, politique ou culturel », ont affirmé les délégués du FMKI.

Cette année, la motion votée par les délégués a identifié deux formes de fondamentalisme menaçant l’identité nationale indonésienne : le sectarisme religieux et le capitalisme mondialisé.

Le capitalisme mondialisé, ou le « néo-libéralisme », aboutit, estime le FMKI, « à dégrader la dignité de la vie humaine en ne prenant en compte que l’aspect économique de son activité » et il conduit les gens à « agir dans une dimension unique, faite de matérialisme, d’hédonisme, d’individualisme et de consommation, en affaiblissant du même coup le souci de l’autre, la solidarité et le bien commun ».

Les délégués du FMKI estiment en outre que « le capitalisme, devenu dominant dans la vie économique du pays, se traduit par une marginalisation des plus faibles ».

Ils citent « la commercialisation rampante des services publics qui se traduit par une baisse de leur qualité et une hausse de la corruption, à travers un phénomène de « collusion sophistiquée » entre les acteurs économiques et les fonctionnaires ».

Ils appellent tous les membres du FMKI à « militer pour obtenir la régulation du capitalisme, en dénonçant, par exemple, les monopoles ou les cas de corruption ».

La motion du FMKI mentionne également, sans beaucoup développer, le fondamentalisme religieux comme un « menace pour l’unité de la nation ».

EDA rappelle que les six religions reconnues par l’Etat – islam, christianisme (catholicisme et protestantisme), hindouisme, bouddhisme, confucianisme – sont appelées à « prendre des mesures concrètes pour favoriser le développement de valeurs spirituelles et éducatives au plan local et national ».

Enfin, les délégués du FMKI déclarent leur volonté « de développer les contacts avec la hiérarchie catholique et les organisations non catholiques », et disent combien ils ont apprécié la présence de l’évêque de Surabaya à leur rencontre.

Mgr Vincentius Sutikno Wisaksono, qui a présidé la messe d’ouverture du Forum, a souligné pour sa part que les catholiques indonésiens, bien que très différents les uns des autres, avaient le devoir « de respecter ce qui peut unir l’ensemble des Indonésiens en tant que nation ».

(1) A propos de la présence – ou de l’absence – d’un parti politique catholique sur la scène nationale, voir EDA 273, 295, 307, 350, 358, 385, 390, 435

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ZENIT Staff

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