Inde : Un évêque catholique dénonce une agression contre de jeunes femmes

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Les associations catholiques se mobilisent pour le respect des femmes

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ROME, Jeudi 5 février 2009 (ZENIT.org) – En Inde, à Karnataka, l’évêque catholique de Mangalore dénonce une agression contre de jeunes femmes, a rapporté « Eglises d’Asie » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris. Les associations catholiques se mobilisent  pour le respect des femmes.

Mangalore est situé sur la côte ouest du Karnataka. Les chrétiens représentent 2 % de la population du Karnataka.

Le 24 janvier dernier, une quarantaine de membres d’une organisation hindoue extrémiste, le Sri Rama Sena (SRS, ‘Armée du Seigneur Râma’), ont investi et frappé les clientes d’un bar branché, l’Amnesia – The Lounge, de Mangalore, capitale du Karnataka, Etat situé dans le sud-ouest de l’Inde. L’incident s’est produit à l’heure du déjeuner, à un moment où une vingtaine d’étudiantes étaient attablées. L’agression a été filmée et diffusée sur Internet ainsi que sur les chaînes des télévisions locales, suscitant de nombreux commentaires dans la presse indienne.

Le 29 janvier, l’évêque catholique de Mangalore, un des bastions chrétiens de l’Inde, a joint sa voix aux protestations soulevées par cet acte ; Mgr Aloysius Paul D’Souza l’a qualifié de « bestial et d’inhumain » et a appelé le gouvernement de l’Etat à assurer la protection de la population contre  « les éléments antisociaux ».

Les militants du SRS, dont treize membres ont été interpellés par la police à la suite de l’incident, ont justifié leur acte en déclarant que la consommation d’alcool par les femmes – de la bière en l’occurrence – était contraire à la culture indienne. En agissant ainsi, ces femmes se font les agents de la culture occidentale, jugée décadente, ont-ils déclaré. Ils ont ajouté qu’il leur était insupportable de voir de jeunes Indiennes, sous-entendu de religion hindoue, « vêtues de manière indécente », se mêler à des personnes d’autres religions.

Le 30 janvier, le ministre-président de l’Etat du Karnataka, B. S. Yeddyurappa, est intervenu publiquement pour, à la fois, condamner l’attaque et préciser que son gouvernement n’était pas favorable au développement de « la mode des bars ». « Nous ne laisserons pas cette mode s’étendre. Mais nous n’hésiterons pas à prendre des mesures très fermes contre ceux qui font la loi eux-mêmes », a-t-il déclaré devant les caméras de télévision. Elu Chief Minister le 30 mai 2008, B. S. Yeddyurappa est le premier chef du gouvernement de l’Etat du Karnataka à appartenir au Bharatiya Janata Party (BJP, Parti du peuple indien), pro-hindou, considéré comme la branche politique du mouvement hindouiste dont le but est de faire de l’Inde une nation hindoue. B. S. Yeddyurappa a toutefois réfuté l’existence de tout lien entre le SRS et son parti.

Le 31 janvier, une marche a été organisée dans les rues de Mangalore par diverses organisations catholiques, dont l’université jésuite St Aloysius College. Les manifestants ont demandé que justice soit rendue aux victimes de l’attaque du 24 janvier et que la sécurité des femmes soit assurée par les forces de l’ordre. Selon le P. Bijo Karukappalli, un prêtre catholique qui a pris part à la marche, la mise en place d’« une police des mœurs » par une organisation fanatique est révélatrice d’un désordre certain au sein de l’appareil administratif de l’Etat. « Si cette tendance devait s’accentuer, la sécurité de chacun ne serait plus garantie. » Une enseignante a estimé que l’attaque du 24 janvier était une honte pour l’Inde, « où il existe des moyens constitutionnels de résoudre un problème par des moyens démocratiques ».

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ZENIT Staff

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